L’actualité et la veille en matière de fonds d’investissement, ainsi que les analyses sur les grandes tendances dans l’univers de la gestion d’actifs, son activité au travers des chiffres de collectes et d’évolution des encours des différentes classes d’actifs.
La société de conseil Indefi vient de publier "Future is now", une étude sur les cinq défis à venir pour les sociétés de gestion. Son auteur, Daniel Celeghin, qui a lancé la branche américaine d'Indefi en 2021, nous partage ses analyses sur la croissance du segment retail, la fragmentation des marchés de la distribution, et l'intégration des nouvelles formes d'investissement.
Après être revenue sur un point de blocage, l'institution devrait adopter lundi le texte final de la réglementation MiCA visant à encadrer les cryptoactifs.
CPR AM a présenté ce 8 mars des résultats commerciaux en forte hausse pour l’exercice 2021, et esquissé sa stratégie pour les années à venir. La collecte annuelle nette s’élève à 3,3 milliards d’euros, nourrie de la forte demande pour les fonds thématiques (+3,8 milliards) et les fonds à impact (+1,8 milliard). Dans le même temps, les fonds monétaires et certaines stratégies obligataires ont décollecté, a précisé le nouveau directeur général Olivier Mariée, sans entrer dans les détails. Au total, les encours sous gestion sont ressortis à 64 milliards d’euros fin 2021 (+16,7% en un an). La gestion thématique constitue désormais le pilier de la filiale d’Amundi, avec un tiers des encours totaux. Elle s’appuie sur une douzaine de fonds, qui ont tous atteint la taille critique malgré des succès commerciaux inégaux, a indiqué Olivier Mariée. Elle doit par ailleurs accueillir une nouvelle stratégie sur l’économie des océans d’ici cet été. Ce véhicule sera classé «Article 9» selon la réglementation européenne SFDR, et comprendra un rapport d’impact. Le nouveau patron de la firme, un spécialiste du segment patrimonial arrivé en juillet dernier pour remplacer Valérie Baudson, compte bien renforcer la forte attractivité de ce type de fonds auprès des distributeurs, qu’il explique par leur lisibilité et leur simplicité. La filiale d’Amundi vient, pour ce faire, de lancer une activité d’allocation d’actifs en fonds thématiques et de publier un livre blanc sur le sujet. Elle souhaite également réaliser quelques recrutements pour renforcer les équipes. Les fonds d’investissement à impact et ceux dédiés à l’environnement sont deux autres axes de croissance pour CPR AM. Les premiers représentent désormais 4,7 milliards d’euros d’encours, et Olivier Mariée espère atteindre 7 milliards d’ici 2025. Les seconds ont collecté un milliard d’euros en 2021, et comptent désormais 2,5 milliards d’euros d’encours. L’attrait pour les enjeux environnementaux se confirment également au travers du prisme des fonds classés Article 8 et 9, dont la collecte annuelle a dépassé les 2,4 milliards d’euros. Côté clientèle, la réorientation de CPR AM sur les clients distributeurs se confirme dans les chiffres, avec désormais 47% des encours attribués à cette catégorie, contre 28% il y a cinq ans. Les institutionnels ne représentent plus, pour leur part, que 44% (-12 points) et les entreprises 9% (-7 points). L’international constitue également un levier pour la firme, avec désormais 20 milliards d’encours gérés pour des clients étrangers (+45% en un an). Elle espère maintenant y développer davantage ses ventes de stratégies thématiques auprès des institutionnels, jugés plus ouverts à ces offres. CPR AM vient ainsi de gagner, il y a quelques semaines, un mandat d’un milliard d’euros d’encours auprès d’un institutionnel étranger, dont le nom n’a pas été communiqué, pour son fonds Global Disruptive Opportunities, a révélé Olivier Mariée.
L’Autorité des marchés financiers a publié ce vendredi un communiqué appelant à la vigilance des sociétés de gestion de portefeuille (SGP) suite aux développements du conflit russo-ukrainien et notamment les sanctions prononcées par l’Union européenne à l’encontre de personnes ou d’entités russes. Elle demande aux gestionnaires de lui faire part sans délai de tout problème significatif pouvant affecter leurs activités. L’AMF les rappelle aussi à leurs devoirs concernant les sanctions applicables en France vis-à-vis des personnes et entités russes concernées. Des sanctions qui concernent non seulement les relations d’affaires existantes ou à venir, mais également la possibilité d’acquérir et de céder certains nouveaux titres d’émetteurs publics russes. «Au-delà de l’ajout de nouveaux individus et entités dans les systèmes existants des SGP pour bloquer toute la souscription à des placements collectifs ou toute fourniture de service de gestion de portefeuille pour compte de tiers, les acteurs doivent passer en revue l’impact de ces mesures sur les passifs des fonds pour lesquels ils disposent d’informations sur les détenteurs finaux, ainsi que sur leurs clients et plus largement sur l’ensemble des individus et entités déjà en relation d’affaires avec la SGP. Il est rappelé que la mise en œuvre des mesures de gel des avoirs ne relève pas d’une approche par les risques mais d’une obligation de résultat. Dès lors qu’un client ou une relation d’affaires fait l’objet d’une mesure de gel des avoirs, la mesure doit être appliquée sans délai», précise l’AMF. Concernant la valorisation et la liquidité des expositions directes ou indirectes liées à des actifs russes, le régulateur demande aux SGP de prendre les mesures nécessaires pour la gestion du risque de liquidité de leurs fonds concernés. «Il est donc attendu des acteurs qu’ils anticipent l’évolution des conditions de marché et qu’ils fassent preuve de prudence dans leurs hypothèses de liquidité sur ces expositions», indique l’AMF. Plusieurs gestionnaires dont Amundi et BNP Paribas Asset Management ont suspendu les opérations de certains de leurs fonds et fonds indiciels cotés exposés à la Russie. Par ailleurs, le régulateur leur demande la plus grande vigilance quant à l’accroissement du risque d’incident de cybersécurité.
Un projet de décret présidentiel est en cours de préparation, alors que de nombreux investisseurs et entreprises prennent leurs distances avec la Russie.
Alors que le marché a frôlé les 2milliards d’euros de collecte l’an dernier, un nouveau règlement européen force les plateformes à marquer le pas. Pour contourner les difficultés, elles multiplient les opérations de diversification et se rapprochent des sociétés de gestion d’actifs.
De manière régulière, le recours aux ETF est mis en avant pour une question de coût. C’est oublier la prestation de conseil qui doit être appréciée à sa juste valeur
Le baril de Brent a dépassé les 110 dollars alors que le marché craint de fortes perturbations des ventes d’or noir de la Russie, deuxième exportateur mondial.
Le gérant, à l'achat sur les devises émergentes et à la vente sur les emprunts d'Etat européens, a vu certains de ses fonds perdre jusqu'à 15% en un jour.
Les gérants de fonds et de fonds indiciels cotés (ETF) investis sur les actions russes ont, d’une certaine manière, été mis au chômage technique par la Banque centrale de Russie lundi 28 février. Celle-ci a laissé les marchés boursiers et d’instruments financiers dérivés de la Bourse de Moscou fermés. Elle a aussi suspendu temporairement la capacité des investisseurs étrangers à vendre leurs actions russes sur les marchés russes. Par conséquent, ni les flux nila valeur nette d’inventaire (VNI) d’une partie des produits concernés n’étaient disponibles ce lundi et cela devrait se poursuivre aujourd’hui mardi 1er mars. «Les performances sont en cours de contrôle et sont momentanément indisponibles pour ce fonds», écrivait la société de gestion Amundi, ce mardi, sur la page de son fonds Russian Equity. Idem pour le gestionnaire suédois East Capital qui n’a pas publié de VNI ni accepté de souscriptions et de rachats pour ses fonds Russia et Eastern European. La société de gestion a par ailleurs affiché son soutien à l’Ukraine sur ses réseaux sociaux et condamné l’invasion russe. Elle a même passé en revue les propriétés de ses fonds immobiliers dans les pays baltes pour évaluer d’en aménager certaines en centres de réfugiés, en collaboration avec une opération d’aide humanitaire locale. «East Capital est un gestionnaire d’actifs, et non un spécialiste des questions militaires ou politiques. Nous concentrons donc nos efforts sur l’analyse des implications de la guerre et des sanctions des deux côtés sur nos investissements, sur les marchés et sur la situation macroéconomique. S’il est trop tôt pour dire quels seront les effets à long terme sur le marché, nous nous attendons à un niveau très élevé de perturbation et de volatilité à court terme. Nous évaluons et gérons activement les événements réels à mesure qu’ils se produisent», détaille la firme dans un communiqué. Le gestionnaire américain JP Morgan Asset Management a, lui, pris la décision de suspendre temporairement ses fonds Emerging Europe (35 millions d’euros d’encours) et Russia Equity (248 millions d’euros d’encours) avec effet immédiat ce lundi. «En raison de l’escalade du conflit entre la Russie et l’Ukraine, les conditions normales de négociation sur le marché ont été considérablement altérées, ce qui, de l’avis de la société de gestion, constitue une situation d’urgence à la suite de laquelle la cession et l'évaluation des investissements du fonds sont impraticables», a écrit JPM AM aux porteurs de parts, ajoutant que la suspension de ces fonds sera revue régulièrement. Effondrement des actions russes à Londres Le Suisse Pictet Asset Management a lui aussi choisi, lundi, de suspendre le calcul de la VNI de son fonds Russian Equities et de suspendre tout achat, rachat ou conversion de parts jusqu’à ce qu’une décision soit prise par le conseil d’administration du fonds. Pictet indique que même si la négociation des parts du fonds redevenait possible à l’avenir, «la possibilité pour le compartiment de convertir le rouble russe en dollars américains serait sérieusement compromise de sorte que les transactions ne pourraient pas être réglées de manière normale». Le Britannique Liontrust a lui aussi suspendu son fonds investi en actions russes.Derrière ces suspensions demeurent de possibles futurs sujets de liquidité que pourraient connaître les fonds concernés en fonction de l’évolution de la situation et de la nature des instruments investis. D’autres ont cherché à vendre leurs titres de sociétés russes cotés à Londres, qui eux, peuvent être cédés, mais dans des conditions dantesques. SkyNews rapportait ce lundi quele gestionnaire britannique Abrdn avait été incapable de vendre pour 5 millions de livres sterling d’actions Rosneft, le groupe pétrolier de l’Etat russe dont BP a annoncé se désengager. Les titres du groupe ont plongé de 42% à Londres; ceux du distributeur Magnit, de 80%. Les expositions aux titres russes des gérants français restent, elles, assez faibles dans l’ensemble, peu de fonds de droit français ciblant particulièrement la Russie. Les quelques fonds hexagonaux spécialisés sur les marchés émergents étaient plutôt peu voire pas investis sur ce marché. Le fondsCarmignac Portfolio Emerging Patrimoine, qui avait, à l’inverse, une position plus conséquente, avec 11,36% de ses 493 millions d’euros d’encours investis en roubles à fin janvier, s’est progressivement allégé avec la montée des tensions, avant de se retirer complétement. « Nous avons coupé nos positions actions russes d’une part et acheté des protections sur les marchés obligataires et de change dans un contexte de forte volatilité et de dislocation sur les marchés», a indiqué Kevin Thozet, membre du comité d’investissement chez Carmignac. Situation dégradée sur les ETF Du côté des ETF, la situation se tend également. Le plus gros ETF Russie du marché, commercialisé par Van Eck, perdait 23% en négociation pré-boursière lundi après avoir vu sa performance et ses encours dégringoler en fin de semaine dernière. D’autant que selon Bloomberg, le département du trésor américain a donné jusqu’au 25 mai aux sociétés de gestion américaines pour trouver des acheteurs non-américains pour leurs titres et obligations de cinq entités russes dont le groupe financier VTB. La Bourse de Londres a relevé à 10% ses exigences de spread maximum (maximum spread requirements) pour 10 ETF investis en actifs russes cotés sur sa plateforme depuis jeudi dernier. Un taux deux fois supérieur à ce qui été autorisé pour l’ensemble des ETF pendant la crise boursière liée au Covid-19 en mars 2020, relevait le média ETF Stream. La Bourse italienne (Borsa Italiana) a indiqué qu’elle attribuerait des «exemptions» de spread en raison de la volatilité élevée sur les ETF concernés. Quant à Euronext il a aussi fait état de «conditions de marché exceptionnelles» pour les ETF pour l’ensemble de ses marchés, juste avant l’ouverture de la Bourse le 24 février, permettant aux teneurs de marché d’élargir les spreads, ou en apportant moins de liquidité que leurs obligations habituelles.
D’aucuns reconnaîtront ici une adaptation de la citation célèbre du philosophe Friedrich Nietzsche qui vient nous rappeler un principe fondamental qu’il convient aussi d’appliquer en finance : douter de ses propres convictions.
Le gestionnaire français a critiqué les cryptomonnaies mais estimé que les jetons non fongibles pouvaient devenir des actifs «investissables» dans une note de recherche publiée ce mardi.