Guillaume Thrierr (Photosol) : «La finance verte valorise souvent la progression, pas le point de départ»
Développeur et producteur d’énergies renouvelables à partir de la technologie photovoltaïque, Photosol opère un parc d’environ 500 mégawatts, «un des portefeuilles les plus larges dans cette industrie», a souligné Guillaume Thrierr. Afin de financer la croissance du groupe, qui a vu son chiffre d’affaires quasiment doubler sur les deux dernières années pour atteindre 50 millions d’euros, Photosol a réalisé plusieurs opérations de financement successives. «L’année dernière, nous avons mené une opération de financement corporate de 115 millions d’euros, closé auprès d’un panel de neuf groupes bancaires français», a-t-il détaillé. Dans le cadre de ce montage, Photosol a initié une réflexion sur la façon d’introduire des critères ESG dans la mesure de sa performance. «Nous sommes en train de structurer ces éléments, mais, ce que l’on constate, c’est que la finance verte valorise souvent la progression, pas le point de départ.»
Difficile d’accéder aux données
En d’autres termes, le fait d’être une entreprise déjà vertueuse, ne permet pas d’obtenir un blanc-seing de la part des organismes de financement, «il faut archiver, mesurer une performance par rapport au passé». Face à cette sophistication de l’industrie de la finance verte, Guillaume Thrierr a souligné la difficulté, pour un groupe comme Photosol, qui a 15 ans d’existence et emploie quelque 250 salariés, de chiffrer et d’obtenir les informations nécessaires à la mesure de son impact énergétique. Pour une PME ou une ETI, il est moins facile que pour des grands groupes d’accéder à ces données, a relevé le directeur des financements et investissements de Photosol. Et ce dernier de conclure en précisant les objectifs ambitieux du groupe, qui nécessiteront d’autres opérations de financement dans les années à venir : diversification du métier de la centrale au sol grande taille pour exploiter le segment des petites centrales, développement sur le plan technologique notamment en matière de stockage de l'énergie et expansion internationale en Europe et sur les marchés émergents.
Plus d'articles du même thème
-
Hélène Valade (ORSE): «Le risque contentieux ESG monte en puissance»
Camille George reçoit Hélène Valade, présidente de l'Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE). -
Michel Josset (Forvia): «A l’horizon 2050, l’impact du risque climatique sera terrifiant »
Camille George s’entretient avec Michel Josset, administrateur et référent climat de l'AMRAE et directeur assurances et prévention de Forvia. -
«La directive CSRD est complexe mais répond à de nouveaux problèmes»
Cécile Desjardins reçoit Sébastien Mandron, directeur RSE de Worldline et administrateur du C3D, le Collège des directeurs du développement durable -
Serge Demirdjian : «Le label ISR n’était plus adapté à notre gestion thématique»
Le co-gérant de Sofidy Sélection 1 revient sur les raisons de l’abandon du label ISR en début d’année et explique comment il veut profiter des écarts de dynamiques économiques entre les pays européens. -
Donald Trump, label ISR V3 et loi anti-Airbnb : les trois actus des experts de Carat Capital
La fondatrice du cabinet de gestion de patrimoine, Sandrine Genet, a décrypté les actualités du mois et à venir les plus importantes avec son équipe. -
Patrimoine Online – Décembre 2024
Retour à Paris pour terminer l’année, dans les bureaux de Sandrine Genet, co-fondatrice de Carat Capital.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions