Record. La demande de titres a atteint pas moins de 135 milliards d’euros pour cette opération de 12 milliards, d’une taille record dans le monde. La première émission communautaire d’obligations vertes a ainsi connu la même ruée que l’opération lancée fin septembre par le Royaume-Uni, de 10 milliards de livres, pour un livre d’ordres ayant atteint les 100 milliards.
La frontière de la nuit, tel est le titre du nouvel album de Largo Winch, le 23e, dans les bacs le 5 novembre. Avec toujours Philippe Francq au dessin et Eric Giacometti au scénario. La frontière, c’est celle entre l’atmosphère terrestre et l’espace. De fait, le milliardaire prend de l’altitude. Non sans risques. La série plonge ainsi finalement le héros dans son temps, pour qu’il ne soit plus uniquement « le magnifique gardien de musée de la vieille économie » comme le tacle dans l’album un autre milliardaire, Jarod, sorte de double d’Elon Musk. Et qui dit nouvelle économie dit conscience durable : Largo Winch découvre la lune quand, en visite incognito dans une mine asiatique d’étain, il s’aperçoit que son groupe tentaculaire emploie des enfants. Quand l’ESG se décline en BD. Gare au greenwashing …
Bonus/malus. Le groupe d’investissement immobilier Ivanhoé Cambridge a annoncé l’indexation de l’ensemble de son programme de prêts à terme et de lignes de crédit à sa performance ESG (environnement, social, gouvernance). Il lie ainsi coût de financement et performance extra-financière, au travers notamment du score ESG Gresb de son portefeuille. Le programme totalise 8,5 milliards de dollars canadiens (5,9 milliards d’euros), engageant la maison mère (la Caisse de dépôt et placement du Québec) et onze banques nord-américaines et européennes : Banque de Montréal (BMO), Banque Nationale du Canada, BNP Paribas, Banque Royale du Canada (RBC), Banque Toronto-Dominion (TD), Citi, Crédit Agricole (CACIB), Desjardins, Natixis, Scotiabank et Wells Fargo.
Le numéro deux des banques espagnoles a développé un indicateur des flux financiers des entreprises. A la clé, une meilleure mesure des risques crédit.
Dynamisme. Suite à la crise et aux mesures de soutien, les sociétés d’affacturage françaises font face à la première contraction de leur activité depuis onze ans (-7,5 %) en 2020, selon une étude publiée par l’Association française des sociétés financières. Mais l’activité à l’international a progressé de 9 % et la domestique rebondit déjà cette année, soulignant le dynamisme de cette industrie en France, numéro deux mondial de l’affacturage derrière la Chine. Au premier semestre 2021, elle connaît une hausse de 14,1 % par rapport à 2020, soit une progression de 2,5 % par rapport au premier semestre 2019. En 2020, 94 % des clients recensés sont des TPE et PME (54 % des encours). Les PME représentent à elles seules 36 % des clients et on observe une augmentation considérable des clients ETI (+16,7 %, après +6,8 % en 2019). La part des encours détenus sur les grandes entreprises représente seulement 8 %.
En pointe. Bank of America déploie une nouvelle version de son offre d’encaissements sur des comptes « virtuels » (virtual accounts, VA), un domaine où elle est pionnière. En pratique, des sous-divisions de comptes bancaires permettent aux entreprises de diriger leurs encaissements directement sur les entités du groupe à l’origine de la transaction. Grâce à l’intelligence artificielle et au machine learning, la solution réconcilie les remises avec les factures de façon automatique dans 90 % des cas. La plateforme permet désormais aux entreprises d’avoir une vue synthétique des VA dans tous les pays couverts, une trentaine de devises, de transférer de l’argent et de faire des opérations à partir de ces comptes en change et en paiements. La solution est déjà disponible au Royaume-Uni, en Irlande et aux Pays-Bas et le reste de l’Europe va suivre, ainsi que l’Asie et les Etats-Unis. Un autre service, «Intelligent Receivables», utilise l’intelligence artificielle et le machine learning pour réconcilier les remises avec les factures de façon automatique dans 90 % des cas.
Philippe Tibi préside le projet Financement Scale-Up au ministère de l’Economie. Il analyse pour L’Agefi le déploiement de ce programme dédié à la tech, dont les objectifs ont été relevés cet été.
Ambition. Face à l’objectif avancé par le président de la République Emmanuel Macron de faire de la France un leader mondial de la tech à horizon 2030, « nous espérons y arriver plus tôt que cela », a déclaré Paul-François Fournier (photo), directeur exécutif de Bpifrance en charge de l’innovation. La banque publique d’investissement a ainsi annoncé le lancement d’une plate-forme, co-construite avec une vingtaine d’acteurs du transfert de technologie et de l’innovation – dont le CNRS, l’Inria, le CEA… –, pour accroître l’émergence et la croissance des deeptechs. Il s’agit d’un portail centralisé d’information, d’outils pour créer sa start-up et de mise en relation pour les chercheurs et entrepreneurs. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan Deeptech, doté d’une enveloppe de 3 milliards d’euros sur cinq ans.
Accompagner. La Compagnie nationale des commissaires aux comptes vient de signer un partenariat avec LCL pour aider les entreprises à se financer alors que les soutiens publics se réduisent et évoluent. Il s’agit d’informer les dirigeants de PME des dispositifs de financement existants et de faciliter l’examen des dossiers par la banque, grâce à des attestations des commissaires aux comptes (CAC) sur leur solidité financière. Les deux réseaux ont déjà travaillé ensemble pendant la crise et l’idée est de pérenniser la collaboration avec des échanges sur les retours de terrain de chacun. Les CAC voient là une opportunité pour imposer leur rôle de tiers de confiance et d’experts en finance d’entreprise. La loi Pacte les invite, au demeurant, à élargir leurs missions au-delà de la certification légale.
Soutien. Dans un contexte de reprise et de taux bas, les actifs alternatifs sont portés par la demande des investisseurs. Ils représentaient plus de 2.000 milliards d’euros sous gestion à fin 2020, en hausse de près de 14 % sur un an. La dette privée traverse la crise avec force. En particulier, la dette d’infrastructure est soutenue par les plans de relance des gouvernements et offre, de même que la dette privée en immobilier souvent aussi à taux variable, une couverture contre les perspectives d’inflation. En immobilier, certains segments ont certes subi plus que d’autres les effets de la pandémie (voir le graphique). La dette désintermédiée aux entreprises avait levé plus de 22 milliards d’euros au premier semestre cette année, selon les relevés de Preqin, contre 25 milliards pour toute l’année 2020.
Maintien. Le coût marginal moyen de la dette unitranche en France au deuxième trimestre est resté inchangé par rapport au trimestre précédent, maintenant un niveau quasiment équivalent à celui d’avant la crise sanitaire. Selon l’indice Aether FS Unitranche France, qui mesure le coût marginal moyen de chaque tour d’Ebitda en calculant le ratio entre la marge d’intérêt et le levier sur six mois glissants, ce coût s’est établi à 1,39 % entre avril et juin, en ligne avec les 1,35 % du troisième trimestre 2019, qui avaient été suivis d’une baisse atteignant 1,18 % à fin mars 2020. Cette stabilité n’est toutefois pas due à une constance des marges d’intérêt et des leviers moyens puisque ceux-ci ont décru sur la période étudiée, les spreads passant de 6,61 % à 6,33 % et les leviers de 5,0x à 4,8x. Sur le trimestre, le nombre de transactions a légèrement augmenté mais leur taille moyenne est passée de 95 millions d’euros à 74 millions par rapport aux trois mois précédents. Aether Financial Services, qui élabore ce baromètre, estime que cette baisse pourrait être passagère, plusieurs dossiers conséquents ayant été bouclés en juillet. Aether rappelle par ailleurs que, historiquement, la taille moyenne des opérations est beaucoup plus élevée au dernier trimestre de chaque année, avec 139 millions d’euros en 2018, 143 millions en 2019 et 202 millions en 2020.
C’est sans doute trop cher, trop grand et mal équipé. Des idées reçues que Loc’Hall veut mettre à mal. Le site de valorisation de lieux patrimoniaux ouverts aux événements d’entreprise (entendez un cocktail ou une soirée comme des princes à l’Hôtel de la Marine ou au musée Jacquemart-André – photo) est partenaire du ministère de la Culture à l’occasion des Journées du Patrimoine ces 18 et 19 septembre sous le thème du « Patrimoine pour tous ». De fait, les événements de privatisation font florès car ils constituent un coup de pouce économique qu’aucune institution ne peut dédaigner. Il serait ainsi possible d’organiser un dîner dans la salle à manger de l’impératrice Joséphine au Château de Malmaison dès 3.550 euros. Une bagatelle pour charmer salariés et partenaires commerciaux ou financiers… le temps d’un instant.
C’est le montant du quatrième fonds de dette senior privée à impact levé par Amundi collecté à ce jour, pour un objectif d’environ 1 milliard d’euros. La société de gestion destine l’argent à des sociétés de taille intermédiaire, en France et en Europe, ayant démontré leur robustesse pendant la crise et leur capacité de rebond, selon des tickets de 10 à 100 millions d’euros. Les financements seront assortis de covenants d’impact et les entreprises accompagnées sur leurs enjeux ESG (environnement, social, gouvernance), comme dans le fonds précédent de 915 millions d’euros. Le fonds répond au cadre de l’article 8 du règlement Sustainability Financial Disclosure et anticipe un rendement brut de 4,5 %.
Bonus/malus. Fleury Michon est investi d’une mission, « aider les hommes à manger mieux chaque jour ». Le groupe agroalimentaire applique aujourd’hui cet engagement de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à son financement, en liant le coût de ce dernier à sa performance extra-financière. Une corrélation valant pour des lignes de crédit (opérations de croissance externe et programme de cession de créances pour 80 et 85 millions d’euros) souscrites auprès de Crédit Agricole CIB et de la caisse régionale Atlantique Vendée. Les objectifs portent sur la sécurité des collaborateurs, l’économie circulaire, la transition énergétique, la santé et la qualité nutritionnelle des produits. Des indicateurs chiffrés seront audités à chaque fin d’année. En fonction du respect ou non des objectifs, un bonus ou un malus sera appliqué au taux d’intérêt. « Seule une entreprise qui met en œuvre une politique RSE réaliste est pérenne », plaide Philippe Teisseire, le directeur administratif et financier de Fleury Michon.
Vague verte. Sur le marché de la dette, ces instruments très appréciés s’acheminent vers une nouvelle croissance cette année. Après les récentes émissions d’Evonik, des obligations hybrides vertes pour 500 millions d’euros, du groupe immobilier CPI Property Group ou du groupe public allemande EnBW, les volumes de nouvelles opérations approchent les 30 milliards pour cette année. Les investisseurs y trouvent des rendements intéressants sur des emprunteurs de qualité investment grade, et ces derniers envisagent de refinancer leurs émissions en fin de vie compte tenu du contexte de taux favorable et de leur souci de garder un matelas de trésorerie conséquent, indique l’analyse du groupe de notation Scope. Le marché n’échappe pas à la vague verte, avec 6,7 milliards émis cette année à ce jour pour un total de 4 milliards l’an dernier.
La parole à... Cédric Roussel, député des Alpes-Maritimes, rapporteur de la mission d’information sur les droits de diffusion audiovisuelle des manifestations sportives
Turbulences. L’année 2020 aura été difficile, particulièrement dans les pays émergents. La Fondation Grameen Crédit Agricole s’est alliée à Ada et à Inpulse, deux autres grands financeurs de la microfinance, pour réaliser plusieurs vagues d’enquête auprès des institutions de microfinance (IMF) afin de comprendre les impacts de la crise sur leur activité pour ajuster et coordonner leur soutien, en cette période exceptionnelle. Outre des difficultés opérationnelles à exercer leurs activités de collecte des remboursements ou de décaissement de prêts, les IMF ont rencontré des difficultés financières : 48 % d’entre elles ont subi un ralentissement ou un arrêt des décaissements de la part de leurs financeurs, 45 % ont été confrontées à une diminution de leurs fonds propres, 40 % ont manqué de liquidités et 33 % ont dû payer plus cher leurs financements. Face à ces obstacles, la Fondation Grameen Crédit Agricole a participé à la mise en place d’une coalition internationale de 30 acteurs de la microfinance pour établir des règles de transparence, de rapidité et de protection des bénéficiaires finaux. Le retour à la normale n’est pas pour 2021 mais les IMF ont montré leur résistance.