AMC Entertainment tire sur la corde de la Bourse

AMC Entertainment réalise sa deuxième augmentation de capital en trois jours. Le groupe américain de salles de cinéma a annoncé ce jeudi vouloir vendre jusqu'à 11,55 millions actions au fil de l’eau, afin de profiter de l’envolée de son cours de Bourse, multiplié par 25 depuis le début de l’année. AMC avait déjà procédé mardi à une augmentation de capital éclair négociée de gré à gré avec le fonds Mudrick Capital. Ce dernier avait immédiatement revendu sur le marché les 8,5 millions d’actions achetées à AMC.
Pour se remettre de la crise du Covid, qui a paralysé pendant plusieurs mois ses salles de cinéma, AMC multiplie les financements depuis fin 2020. Le groupe a levé au total un milliard de dollars, en dette et en actions, en six mois, ce qui a massivement dilué ses actionnaires. Le nombre d’actions AMC en circulation est passé de 100 millions à la fin de l’année dernière à près de 500 millions.
Risques et périls
Même si le groupe en profite, la folie boursière l’entourant semble dépasser AMC. «Nos cours actuels reflètent une dynamique de marché et de négociation qui n’est pas liée à notre activité sous-jacente, ni aux fondamentaux macro ou sectoriels, et nous ne savons pas combien de temps cette dynamique va durer», a prévenu AMC dans un communiqué.
«Dans ces circonstances, nous vous déconseillons d’investir dans nos actions ordinaires de classe A, à moins que vous ne soyez prêt à courir le risque de perdre la totalité ou une partie substantielle de votre investissement», a ajouté AMC.
Au même titre que Gamestop, AMC fait partie des valeurs particulièrement prisées par les investisseurs particuliers américains qui, depuis la crise du Covid, jouent massivement en Bourse en privilégiant des sociétés fétiches qu’elle que soit leur situation financière et en contrariant les stratégies de vente à découvert des hedge funds.
Les investisseurs obligataires sont moins exubérants que les actionnaires. Les obligations AMC cotent encore très largement sous leur valeur nominale, reflétant la situation financière toujours aussi tendue de l’exploitant de cinéma dont la dette dépasse les 10 milliards de dollars.
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