Banquier philanthrope. Deux mots pour cerner Albert Kahn (1860-1940 – photo). Entré simple commis à la banque des frères Goudchaux, il en devient associé, fait fortune en spéculant sur les mines d’or et de diamants d’Afrique du Sud, avant de se lancer à son compte. La réussite en affaires n’étant « pas [s]on idéal », il concrétise un projet philanthropique pacificateur fondé sur le rapprochement des peuples et le dialogue des cultures. Des opérateurs quadrillent une cinquantaine de pays pour constituer l’inventaire visuel des Archives de la planète, des artistes bénéficient de bourses de voyage Autour du monde, dont le peintre Mathurin Méheut envoyé au Japon en 1914. L’héritage d’Albert Kahn s’exprime au musée portant son nom à Boulogne-Billancourt, qui rouvre ses portes le 2 avril après six ans de travaux. Les jardins français, anglais ou japonais, ou la forêt vosgienne, invitent au voyage, tout comme ces autochromes, photographies couleurs centenaires sur plaque de verre qui nous content le bout du monde d’alors.