D’un rapport de comptes à un autre, la société de gestion H2O Asset Management dissémine les informations avec parcimonie. Ainsi, si l’ex-affilié de Natixis Investment Managers n’a pas fait à ce stade de provisions vis-à-vis du recours judiciaire initié en France par des porteurs de parts mécontents, il a revanche provisionné une somme au Royaume-Uni relative à une investigation en cours le concernant du régulateur local Financial Conduct Authority. H2O se prépare à se voir infliger une potentielle amende de l’autorité de marché britannique. Selon le rapport aux comptes 2021 de son entité britannique H2O Asset Management LLP, consulté par NewsManagers, la société de gestion de Bruno Crastes a provisionné 890.000 livres (1 million d’euros) dans l’attente du résultat de l’investigation de la FCA. Cette provision«représente selon la direction la meilleure estimation en fonction des informations disponibles». H2O fait l’objet d’une enquête de la FCA pour avoir supposément enfreint un certain nombre de règles établies par le régulateur britannique. La FCA s’intéresse notamment depuis 2020 à la revente d’obligations illiquides par H2O à l’homme d’affaires allemand Lars Windhorst. «Les investigations étant en cours, il n’est pas possible d’en prédire le résultat final et donc s’il existe un impact financier potentiel pouvant être estimé de manière fiable», indique l’audit réalisé par Mazars. Le rapport annuel 2021 d’H2O AM LLP souligne également que les fonds de la firme détenaient des actifs illiquides pour une valeur de 69,2 millions de livres (81,8 millions d’euros) au 31 décembre 2021. Ces actifs illiquides étaient répartis comme suit : 1,8 million de livres pour les fonds cantonnés H2O Vivace SP, H2O Adagio SP et H2O Allegro SP et 67,4 millions de livres pour le fonds H2O Deep Value. L’auditrice précise qu’elle n’a pas été en mesure d’obtenir des preuves suffisantes et appropriées pouvant étayer la valorisation de ces investissements au 31 décembre 2021. «Par conséquent, nous n'étions pas en mesure de déterminer si des ajustements relatifs à cette valorisation ou aux bilans qui y sont liés étaient nécessaires», indique le rapport. Pour rappel, un autre auditeur, KPMG avait prévenu l’an dernier que les comptesde six fonds de H2O étaient «impossibles à certifier».