Contre-productif. En annonçant le 24 août un effacement partiel de la dette étudiante de plus d’un tiers des 45 millions d’Américains concernés, Joe Biden a respecté une promesse de campagne et répondu favorablement à la demande de l’opinion publique, qui s’était dernièrement largement mobilisée sur le sujet dans les médias et les réseaux sociaux. Les Américains gagnant moins de 125.000 dollars par an (250.000 dollars pour un ménage) pourront bénéficier d’un effacement de 10.000 dollars. Cette somme est doublée pour les étudiants ayant bénéficié d’une bourse fédérale (« Pell grant »). Le moratoire sur la dette étudiante a également été prolongé pour la septième fois, jusqu’au 31 décembre 2022. L’administration travaille dans le même temps sur un dispositif de plafonnement des remboursements en fonction des revenus. Ces annonces, pour bienvenues qu’elles soient pour les ménages exposés à un risque de défaut, viennent potentiellement annuler tout ou partie des effets escomptés de l’IRA (Inflation Reduction Act), ratifié le 16 août, dont l’un des objectifs est de contribuer à la réduction de la dette fédérale, tout en luttant contre l’inflation. « Le coût des études supérieures est un énorme problème qui devrait être résolu. Mais effacer 10.000 à 20.000 dollars par personne coûte cher et semble être plus un coup politique que tout ce qui se rapproche d’une bonne politique. Cela ne contribue pas à rendre l’éducation plus abordable et, au contraire, cette politique fera grimper les frais de scolarité tout en augmentant les prix d’une variété d’autres biens et services pour les Américains ordinaires », a réagi Maya MacGuineas, présidente du Committee for a Responsible Federal Budget (CFRB). L’organisation estime que la mesure permettra d’effacer environ 550 milliards de dette, mais que le stock de dette reviendra à son niveau actuel dans les cinq ans.