Asset Management

Axiom veut convertir les institutionnels à la dette bancaire

La société de gestion commence à séduire de grands investisseurs, tel Russell Investments, malgré les revers de performance de sa classe d’actifs.
Amélie Laurin
Pauline BERNARD
Jusqu’à présent, Axiom était centrée sur les particuliers fortunés.  -  @DR

Pour convaincre des compagnies d’assurances françaises et une grande entreprise de lui faire confiance, Axiom Alternative Investments s’est appuyée sur une référence de choix, l’un des principaux gestionnaires d’actifs américains. «Russell Investments nous a fait confiance en premier, en nous octroyant l’été dernier un mandat de 100 millions de dollars (88 millions d’euros, ndlr), explique David Benamou, associé gérant de cette boutique spécialiste de la dette bancaire. Nous avons commencé à l’investir en janvier dernier, avec une poche pour un fonds américain, et une autre pour un fonds canadien». Axiom gère 5% de ces deux produits, avec la possibilité de monter jusqu’à 15%.

Centrée jusque-là sur les particuliers fortunés, la société franco-britannique perce enfin auprès des institutionnels. «Cette clientèle représente désormais 250 millions, sur les 640 millions d’encours que nous gérons aujourd’hui», déclare David Denamou. En France, «beaucoup d’institutionnels sont encore investis sur l’ancienne dette bancaire (senior, ndlr), avec des équipes de gestion internes. Sur les titres AT1 (hybrides, ndlr), ils sont plus enclins à déléguer la gestion», poursuit le responsable de la recherche d’Axiom.

A l’inverse, une partie des clients privés, habitués à des rendements à deux chiffres, ont délaissé la classe d’actifs. A fin 2015, les encours de la société étaient tombés à 453 millions d’euros, contre 556 millions un an plus tôt.

Début 2016, les craintes sur la capacité de Deutsche Bank à rembourser des dettes hybrides ont semé le doute sur les titres de quasi-capital des banques européennes. Si la situation offre un bon point d’entrée pour certains clients, «nos rendements s’en ressentent», reconnaît David Benamou. «Axiom Obligataire, notre principal fonds avec 270 millions d’euros d’encours, affiche une performance proche de -3% depuis le début de l’année, tout comme Axiom European Financial Debt (fonds coté lancé à Londres l’an dernier, ndlr) à -2,59%, détaille l’associé gérant. Axiom Contingent Capital est également toujours en territoire négatif à -1,7%, du fait des inquiétudes sur les AT1. Seul notre fonds Axiom Optimal Fix affiche une performance remarquable de +3,95%, car positionné sur la partie la moins volatile de la dette subordonnée».

Pour continuer à élargir sa palette, Axiom va lancer cette année un deuxième fonds actions dédié aux valeurs financières, avec un biais long/short cette fois.

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