SANCTION La trêve n’aura duré que le temps des élections européennes. La Commission européenne menace l’Italie d’ouvrir une procédure pour déficit excessif, en raison de la dérive de la dette publique, qui devrait augmenter de 1,5 point cette année, à 133,7 % du PIB, et de 2 points l’an prochain. Non seulement le déficit public devrait déraper à 2,5 % cette année et même à 3,5 % l’an prochain, mais l’Italie n’a pas engagé les efforts demandés par la Commission pour réduire son déficit structurel de 0,3 point du PIB l’an dernier. Elle l’a, au contraire, augmenté de 0,1 point. La trajectoire pourrait être similaire cette année. Avant que Bruxelles n’ouvre officiellement la procédure (pas avant début juillet) et n’envisage une sanction (théoriquement jusqu’à 3,5 milliards d’euros), les Etats membres doivent donner leur aval. Bruxelles, par la voix de ses commissaires, a invité les dirigeants italiens à démontrer leurs efforts pour réduire le déficit et la dette. Le président du Conseil, Giuseppe Conte (photo), a indiqué que le déficit, à 2,1 %, serait inférieur à l’estimation de la Commission, avant de préciser que le but du gouvernement était d’éviter des sanctions. Matteo Salvini, le vice-président du Conseil, sorti vainqueur des élections européennes en Italie, veut un aménagement des règles budgétaires européennes et souhaite diminuer les impôts en mettant en place une flat tax pour relancer l’emploi en Italie. Fin 2018, Rome avait déjà échappé à l’ouverture d’une telle procédure grâce à un accord de dernière minute, sous la pression de la forte hausse des taux italiens sur les marchés. Le coût de la dette est supérieur au taux de croissance. Cette fois encore, le juge de paix devrait être le spread italien.