Nos articles d’actualité et d’analyse sur le thème de la retraite (capitalisation, répartition), son financement, ses réformes et ses conséquences pour les acteurs financiers (assureurs, banques, fonds etc.)
Relativement récents en France, les groupes de protection sociale se définissent comme des acteurs ayant à la fois des activités de gestion d’institutions de retraite complémentaire et de prévoyance. Les plus importants sont au nombre de quatre avec AG2R La Mondiale, Malakoff Médéric, ProBTP et Humanis. D’autres acteurs émergent progressivement à la suite de rapprochements ou d’acquisitions. «Avec la reprise des activités de Skandia, officialisée en début d’année, nous signons notre troisième opération de croissance externe en quatre ans, se félicite Renaud Célié, directeur général adjoint en charge du pôle finances & performance du groupe Apicil. Cette acquisition, financée sur nos fonds propres, s’inscrit véritablement dans une logique de croissance de nos activités en assurances de personnes, en épargne, et permet de conforter Apicil en tant que cinquième groupe de protection sociale en France.» Une évolution du périmètre d’activité de ces établissements a un impact sur leur gestion financière. «Le groupe Humanis a été constitué en 2012 à la suite de la fusion de six institutions qui étaient déjà réunies en trois tandems (Vauban Humanis, Novalis Taitbout et Aprionis), rappelle Gilles de Margerie, directeur général adjoint en charge des finances chez Humanis. Ce rapprochement assez audacieux nous a conduit à simplifier progressivement nos structures et notre gouvernance. Avant la fusion, chacune des institutions avait une approche différente en termes de gestion financière : certaines avaient une société de gestion affiliée, tandis que d’autres préféraient déléguer. In fine, nous avons conservé les deux approches puisque nous confions une part importante de nos 15 milliards d’euros d’encours sous gestion à Humanis Gestion d’Actifs, mais nous continuons de travailler également avec des gestionnaires externes.» Cette famille d’investisseurs utilise en effet souvent les deux approches. Dans le cadre de l’acquisition des activités de Skandia en France et au Luxembourg, Apicil va se réorganiser sur ce schéma. «Nous allons récupérer en interne la gestion des fonds en euros, qui était jusqu’à présent déléguée par Skandia à Axa IM, détaille Bertrand Jounin, directeur des activités financières chez Apicil. Compte tenu de son expertise sur le marché de l’assurance-vie en unités de compte auprès des CGPI, Skandia conservera, en revanche, ce centre de compétence.» La réorganisation de la gestion financière n’a pour autant pas eu d’impact sur l’allocation d’actifs qui reste relativement stable. Selon les derniers chiffres publiés par le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP), elle se répartit entre 55 % d’obligations, 7 % d’actions, 29 % de parts d’OPCVM à revenus fixe ou variable, 4 % d’immobilier et 5 % d’autres placements. Mais cette moyenne reflète d’importantes disparités en fonction des activités des groupes de protection sociale. Ces derniers se démarquent néanmoins des autres institutionnels par une position plus importante sur les actifs risqués. «Par rapport à d’autres acteurs, nous investissons une part significative de nos encours en actions, en particulier pour notre portefeuille lié à notre activité de prévoyance, où nous détenons 20 % d’actions», remarque Gilles de Margerie. Ces acteurs ont en revanche moins de marge de manœuvre en ce qui concerne la gestion de leurs portefeuilles financiers liés à leurs activités de retraite pour lesquelles ils doivent respecter les orientations fixées par les fédérations Agirc-Arrco, soit 70 % de produits de taux et 30 % d’actions. Quelques institutions de prévoyance et groupes de protection sociale s’inquiètent également sur l’avenir de leur gestion monétaire. Dans ce cadre, ils recherchent de plus en plus de solutions de placements pour redéployer leurs liquidités. Une préoccupation qui est d’ailleurs partagée par l’ensemble des investisseurs institutionnels compte tenu de la baisse de la rémunération des livrets bancaires et de l’environnement de taux bas.
À l’issue de négociations exclusives, Malakoff Médéric, La Mutuelle Générale et La Banque Postale annoncent la signature de l’accord fixant le cadre de leur partenariat en matière d’assurance santé collective.
Le déficit des régimes de retraites complémentaires Agirc-Arrco est passé à 3,138 milliards d'euros en 2014, quasiment le double par rapport à 2013 où il s'était établi à 1,627 milliard.
Jean-Philippe Rouchon a rejoint en mars Fédération des Entreprises d’Insertion pour y devenir chargé de mission filières environnementales. Il assurait depuis le 18 février 2013 la fonction d’analyste ISR au sein de l’ERAFP, où il a contribué en particulier au suivi et contrôle de l’application de la politique ISR de l’Etablissement, au pilotage et suivi de la politique d’engagement actionnarial de l’ERAFP, et à la réalisation d’études. Auparavant analyste extra-financier senior au sein de l’agence de notation extrafinancière VIGEO, Jean-Philippe Rouchon est spécialisé sur l’évaluation environnementale, sociale et de gouvernance des entreprises du secteur énergétique (pétrole, gaz, électricité, énergies renouvelables, eaux, déchets) et sur les thématiques d’intégrité des affaires (corruption, concurrence, lobbying, paradis fiscaux). Il est diplômé en sciences du management (HEC Lausanne), en sciences économiques, et en sciences environnementales.
Humanis gère 7,5 milliards d’euros en épargne retraite par délégation des portefeuilles Agirc et Arrco, et 3,5 milliards dans le cadre de l’assurance de personnes. Interview de Pierre-Jean Besombes, Directeur de la gestion financière du groupe Humanis.
Le Groupe des investisseurs institutionnels sur le changement climatique (IIGCC), qui représente plus de 100 investisseurs européens en charge de la gestion de 10 000 milliards d’euros d’actifs, publie un document présentant douze mesures à adopter pour accroître sensiblement l’investissement dans les infrastructures en Europe.
Qu’il s’agisse des organismes paritaires ou professionnels, les caisses de retraite font face à de sérieuses difficultés : les réserves diminuent car le nombre de cotisants par retraité se réduit depuis plusieurs années. Si on considère le régime général, ce ratio est passé de 4,4 au milieu des années 1960 à 1,3 au 30 juin 2013, selon l’Insee. Ayant bénéficié d’un effet marché positif ces dernières années, les caisses de retraite liées au régime général de la Sécurité sociale ont continué de voir leurs encours augmenter, pour atteindre 176 milliards d’euros fin 2013, selon l’Af2i. Mais pour éviter leur érosion à la suite des décaissements programmés à l’avenir, les pouvoirs publics continuent de réfléchir à une réforme du système. En 2001, la création du Fonds de réserve pour les retraites (FRR) visait précisément à alimenter le régime à partir de 2020 et ce jusqu’en 2040. L’échéancier des décaissements du FRR a été reprécisé dans le cadre de la dernière réforme des retraites de 2010, puisqu’il doit, depuis cette date, allouer tous les ans 2,1 milliards d’euros à la Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale). Il devra également, à partir de 2020, verser 4,4 milliards d’euros à la Cnav (Caisse nationale d’assurance-vieillesse). Pour faire face à cette situation, le FRR a dû modifier son allocation d’actifs. Ses encours, qui s’élevaient à 37,2 milliards d’euros fin 2014, se répartissent désormais entre une poche de couverture (53 % du total des actifs gérés) et une poche de performance (47 %). «Les actifs de couverture servent à sécuriser le paiement du passif, indique Yves Chevalier, membre du directoire du FRR. La deuxième poche cherche à dégager un rendement significatif grâce à la diversification dans un cadre de risque maîtrisé.» En termes d’allocation, la poche de couverture accueille des OAT et des obligations d’entreprise de qualité de la zone euro et des Etats-Unis, tandis que la poche de performance est investie dans des actifs à risque. «Le poids médian indicatif des dettes émergentes représente 15 % de la poche de performance et celui des actifs d’entreprises 85 %, les actions, à elles seules, concentrant 75 % de la poche de performance en moyenne», détaille Yves Chevalier. Du côté des régimes complémentaires, la réforme est en cours et doit aboutir avant la fin du semestre, les réserves étant proches de l’épuisement. «Les sorties actuelles au titre des régimes Agirc et Arrco s’élèvent à 5 milliards d’euros par an, précise Philippe Goubeault, directeur financier de l’Agirc-Arrco. A paramètres inchangés, les estimations anticipent une extinction des réserves de l’Agirc à l’horizon 2018 et des réserves de l’Arrco en 2027.» Pour faire face aux décaissements, le portefeuille a été organisé en différentes strates. «Le portefeuille de court terme s’élève à 7 milliards d’euros, il est investi en OPCVM monétaire, dans des fonds dédiés investis sur des obligations à court terme et adossés au calendrier des décaissements, et dans des comptes rémunérés et livrets bancaires», détaille Philippe Goubeault. La strate à moyen terme sera alimentée à partir du 1er janvier 2016 par une opération de mensualisation des cotisations qui devrait rapporter au régime 9 milliards d’euros. Enfin, l’allocation stratégique de la strate moyen/long terme se répartit entre 30 % d’actions et 70 % de taux, des mouvements tactiques étant également mis en œuvre. «La gestion tactique est pilotée à travers des fonds diversifiés en gestion active et des fonds spécialisés», précise Philippe Goubeault. D’autres caisses de retraite issues de régimes professionnels disposent, quant à elles, d’un peu plus de latitude dans leur gestion, grâce à un nombre de cotisants plus élevé que de retraités. «Nos ressortissants médecins libéraux sont au nombre de 120 000 cotisants, mais ce chiffre va décliner car le “numerus clausus” (nombre d’élèves de première année admis en seconde année) était tombé à 3 000 à la fin des années 1990. Toutefois, il a été récemment relevé à 8 000, ce qui permettra à terme d’augmenter le nombre de cotisants», indique Michel Manteau, responsable gestion taux à la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf). Une évolution bienvenue car, comme pour l’ensemble de la population active, le nombre de retraités augmente, le nombre actuel de cotisants par retraité étant de 2,4. Ces régimes ont également constitué des réserves : la Caisse autonome de retraite des médecins a pu accumuler 6,5 milliards d’euros de réserve, celle des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes 3,5 milliards… Elles sont placées avec un objectif de rendement. «Les réserves sont investies à hauteur de 20 % dans l’immobilier, 45 % en actions et 35 % en obligations de la zone euro», détaille Michel Manteau. Parmi les acteurs dédiés à une certaine catégorie de personnel, certains ont encore davantage de marge de manœuvre. C’est le cas de l’Etablissement de retraite additionnelle de la fonction publique (Erafp), qui bénéficie à 4,5 millions de fonctionnaires et affiche 21 milliards d’euros d’encours sous gestion. Un décret publié au mois de février dernier lui a permis de revoir son allocation d’actifs stratégique afin de privilégier davantage les actifs qui apportent du rendement. La part dédiée aux actifs à revenu variable va ainsi passer de 25 % maximum à 40 %, dont 3 % dans des fonds non cotés, l’immobilier reste cantonné à 10 % des encours, tandis que la part dévolue aux obligations passera de 65 % à 50 % maximum. Autre évolution majeure, l’Erafp pourra à la marge investir directement dans des fonds sans avoir besoin de recourir à des appels d’offres, ce qui lui permettra d’augmenter sa réactivité. De nouvelles règles d’investissement qui sont en train d’être mises en œuvre et qui pourraient faire école.
Apicil et Skandia ont tenu leur première réunion devant les CGPI le 10 mars dernier à Paris. Une occasion pour le président de Facts & Figures d’exhorter les assureurs à muscler rapidement la part de leurs encours en unités de compte et d’appeler les intermédiaires à diversifier leurs activités
Selon nos informations, Jean-Bernard Ott a rejoint la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) le 2 mars 2015 en tant que gestionnaire de portefeuilles. Jean-Bernard est le fondateur de Profit & Non Profit Finance. Coté finance, Jean-Bernard travaille depuis 1993 sur les marchés financiers où il a été successivement, ingénieur Recherche et Développement à la Société Générale, puis chez Aurel. Associé chez ADI du démarrage de la société jusqu’en 2003, il co-gère le fonds d’arbitrage sur obligations convertibles de 97 à 99 (Victoire des SICAV 98), puis lance et gère l’activité Risk Arbitrage de 2000 à 2003. En 2005, il rejoint la société de conseil Seeds Finance en tant que Directeur de la Gestion Alternative et de l’Ingénierie et est, à ce titre, responsable de l’allocation et de la sélection des fonds de Hedge Funds et des Hedge Funds pour le compte d’investisseurs institutionnels que la société conseille. Passionné par le secteur associatif, il lance Profit & Non Profit Finance en 2009 après avoir travaillé de 2003 à 2005 sur de nouvelles solutions de financement pour le secteur associatif, complété par une expérience terrain trésorerie et logistique dans une association. Il est également membre du comité directeur de l’association des anciens de Stan depuis 1998 et vice-président de l’association de préfiguration de la Fondation Stanislas pour l’Education. Jean-Bernard est diplomé de l’ENSEEIHT et d’un DEA de Finance.
L’Etat a fait évoluer la réglementation afin de donner à l’ERAFP la possibilité d’investir 40% en actifs variables, et notamment sur les actions. En 2014, l’allocation cible du portefeuille de l’ERAFP était de 73% sur les obligations... Entretien avec Philippe Desfossés, directeur de l’ERAFP à propos de sa politique d’allocation d’actifs.
Le MEDEF vient d’avancer ses propositions afin de rééquilibrer les comptes de l’AGIRC et de l’ARRCO. L’objectif est de réaliser 7,1 milliards d’euros avant 2020. Ces propositions, envoyées aux syndicats devraient servir de base de discussion pour la prochaine séance de négociation prévue le 20 mars.
La conférence des Nations unies sur le climat (COP 21) aura lieu cette année en France. L’ERAFP compte bien promouvoir sa gestion ISR et mettre en avant les pratiques des gestionnaires français en la matière. Philippe Desfossés, directeur de l’ERAFP, s'explique dans une interview accordée à Option Finance publiée le 2 mars 2015.
La Caisse de dépôt et placement du Québec a dégagé l'an dernier un rendement moyen pondéré de 12%, selon les résultats financiers pour l'exercice terminé le 31 décembre 2014 publiés le 25 février. L'institution annonce que le rendement moyen pondéré des fonds des déposants s'élève à 9,6 % sur quatre ans et à 12 % sur un an. L'actif net attribuable aux déposants du fonds de pension canadien atteint 225,9 milliards de dollars canadiens, contre 200,1 milliards de dollars à fin décembre 2013.
Le groupe de protection sociale Agrica privilégie son ancrage dans le monde agricole pour assurer son développement et se prononce en faveur d’accords avec les acteurs de l’assurance de son secteur, MSA, Groupama et Crédit agricole Assurances.
Le cycle de formations sur la Protection Sociale vise à la maîtrise des aspects techniques, sociaux fiscaux et juridiques des Travailleurs Non-Salariés. Le cycle d’inscription s’achève, les personnes intéressées peuvent encore profiter des dernières places disponibles.
La Caisse de pensions Migros (CPM) a réalisé en 2014 une performance de 7,0%, grâce à un marché des actions favorable et des effets d'évaluation positifs des placements obligataires. Cette prestation qualifiée de «solide» se situe néanmoins en dessous de l’indice de référence Pictet BVG-25, qui s’est fixé à 9,4%. Sans couverture partielle des risques de change, le résultat aurait été meilleur, indique vendredi la caisse des quelque 40 entreprises du groupe Migros. Le degré de couverture a atteint 121,5%, en hausse de 4,6 points de pourcentage (pp). Il est supérieur de 2,5 pp à la cible de la CPM. Cette dernière a dégagé un bénéfice de 806 millions CHF. Les placements en capitaux représentent 20,9 milliards CHF (+5,6%). A fin 2014, la CPM dénombrait 81 600 assurés (-1,9%) selon le régime de la primauté des prestations et 29 200 (+6,6%) rentiers. Environ 55% de la fortune de la CPM sont attribués aux bénéficiaires de rentes.
Surprenante succession pour Paul Grasset, 61 ans, actuel directeur général du groupe PRO BTP, spécialisé dans la retraite complémentaire et l’assurance de personnes pour les entreprises et salariés du bâtiment et des travaux publics. Selon nos informations, c’est Hervé Naerhuysen, conseiller en charge des finances publiques et du numérique au cabinet de François Hollande, qui devrait être nommé, mi-avril, à la direction générale de cet important groupe de protection sociale. Une décision qui revient au conseil d’administration composé à parité de représentants syndicaux et employeurs, notamment la Fédération française du bâtiment (FFB), la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et la Capeb. Conseiller à l’Elysée depuis 2012 Hervé Naehuysen, conseiller finances publiques à l’Elysée Agé d’une trentaine d’année, Hervé Naerhuysen est sorti de l’ENA en 2007 – promotion République. Cet administrateur civil est passé par la direction générale du Trésor avant de rejoindre en 2012 le pôle économie et finances de l’Elysée. Chargé de la fiscalité, il y côtoie l’actuel ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint. Selon le site l’Opinion, Hervé Naerhuysen aurait participé à la campagne du candidat Hollande. Il s’est en tous cas présenté sur la liste de gauche pour les élections municipales de 2008 à Arras. Troisième groupe de protection sociale français La transition entre les deux hommes devrait se faire en douceur. Paul Grasset, directeur général depuis dix ans, ne devrait quitter qu’à la fin de l’année ce groupe où il a exercé toute sa carrière. PRO BTP, qui emploie quelque 5000 salariés, est le troisième groupe de protection sociale français, avec un chiffre d’affaires de 2,8 Md€ en assurance de personnes en 2013 et un encaissement en retraite complémentaire de 3,8 Md€ (2012). Dans le cadre des rapprochements voulus par les partenaires sociaux, PRO BTP a engagé des discussions avec cinq autres groupes professionnels (Audiens, B2V, Agrica, IRP Auto, Lourmel) pour la constitution d’Alliance pro.
Au 31 décembre 2014, l’actif net du FRR s’établissait à 37,2 Md€, en hausse de 900 millions d’euros par rapport au montant atteint au 31 décembre 2013. Dans la mesure où, comme chaque année, le FRR a versé 2,1 milliards d’euros à la CADES, ses placements financiers lui ont rapporté 3 milliards d’euros nets en 2014, soit une progression annuelle de 8,75%