Nos articles d’actualité et d’analyse sur le thème de la retraite (capitalisation, répartition), son financement, ses réformes et ses conséquences pour les acteurs financiers (assureurs, banques, fonds etc.)
La Matmut a annoncé mercredi 12 décembre avoir rejoint le Swave, la plateforme fintech opérée par Paris&Co dédiée à l’innovation financière. Elle participera, avec les autres partenaires au pilotage de la deuxième saison de la plateforme, dans une démarche de collaboration avec les start-up incubées. «Centrale dans son projet d’entreprise #AmbitionMatmut, la stratégie d’innovation du groupe Matmut vise notamment à favoriser le développement de services, au bénéfice de ses assurés. A ce titre, il collabore avec des start-up proposant des innovations technologiques inscrites dans la chaîne de valeur des métiers de l’assurance. Le partenariat officialisé aujourd’hui avec Le Swave s’inscrit pleinement dans cette démarche pragmatique et collaborative», indique l’assureur dans un communiqué. Pour rappel, Le Swave est la plateforme fintech initiée par l’État et opérée par Paris&Co, l’agence de développement économique et d’innovation de Paris. Elle place le développement de la fintech au cœur de son activité, en réunissant l’ensemble des parties prenantes du secteur de la finance autour des enjeux de l’innovation. Les partenaires grands comptes, que rejoint la Matmut en tant que groupe notamment spécialisé en assurance dommages, participent au pilotage de la plateforme à travers notamment le programme d’open innovation. Ils définissent les objectifs des appels à projets en fonction de leurs priorités et sélectionnent les start-up à accompagner avant de construire leur collaboration avec elles. « Nous nous réjouissons de ce partenariat qui illustre bien le dynamisme de notre groupe en matière d’innovation. Nous avons déjà investit directement dans 12 start-up via notre structure Matmut Innovation, et ce dans différents domaines, de l’habitat à l’auto, en passant par la santé, l’accompagnement des personnes et les outils financiers… Nous développons avec elles, et d’autres, des partenariats visant à faciliter le quotidien de celles et ceux qui nous font confiance. C’est cette volonté constante de pouvoir apporter aux sociétaires du groupe Matmut toujours plus de solutions innovantes et utiles qui nous animera dans la mise en œuvre de notre partenariat avec Le Swave »,précise David Quantin, directeur général adjoint organisation, systèmes d’information et innovation de Matmut.
Lors d’une table ronde de la Journée Nationale des Investisseurs organisée le 6 décembre par l’Agefi, Caroline Le Meaux, responsable de la gestion déléguée de la direction des retraites et de la solidarité de la Caisse des Dépôts, a rappelé l’appétit des régimes de retraite pour les investissements dans l'économie locale : «Il y a un souhait réel des conseils d’administration de déployer l’investissement dans les territoires», a-t-elle exprimé. Pour ce faire, les régimes souscrivent notamment à des obligations vertes, mais aussi à des fonds d’infrastructures dédié aux énergies renouvelables ou à l’efficience énergétique. Mais cette envie se heurte à un problème de taille : celui de la réglementation. Rapidement, les investisseurs institutionnels sont en effet limités dans leurs investissements par un ratio d’emprise, qui leur interdit d’investir plus de 10% dans les fonds. «Ces souscriptions dans les fonds ou en green bonds se heurtent à la possibilité de déployer», explique ainsi Caroline Le Meaux. Un frein qui pourrait être facilement levé, en cas de participation des investisseurs institutionnels à la structuration des projets régionaux ou à la création de réseaux régionaux. «Il est vrai que nous pourrions investir davantage, mais cela nécessiterait que nous ayons en France - sur le modèle allemand - un agrégateur de projets plus petits. Je milite pour que ce soit la Caisse !», a fait savoir Caroline Le Meaux. AB.
Neuf d’un coup. Le nouveau fonds souverain japonais, Japan Investment Corporation (JIC), lancé cet été, se retrouve déjà confronté à sa première crise. En raison de divergences de vue avec le gouvernement, le patron du fonds, Masaaki Tanaka, et huit autres membres du directoire du fonds, ont présenté leur démission, rapporte le Handelsblatt. A côté du GPIF (Government Pension Investment Fund), le nouveau fonds étatique devait investir dans les secteurs d’avenir et soutenir la compétitivité de l’industrie japonaise. Mais Masaaki Tanaka n’aura pas réussi à s’imposer face à la lutte d’influence engagée par le Meti, le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie. Le Meti a mené une guerre d’usure contre le patron du nouveau fonds, bien évidemment dénigré, car le ministère souhaitait avoir une influence significative, pour ne pas dire dominante, dans toutes les décisions d’investissement du fonds. « Le très faible niveau de notre pouvoir de décision est ridicule lorsqu’on sait que l’argent vient de chez nous », a ainsi indiqué un représentant du gouvernement au quotidien économique Nikkei. Le Meti a du coup demandé au ministère des finances de geler les fonds dédiés au JIC. Masaaki Tanaka a dans un premier temps résisté mais la pression était manifestement trop forte… Reste à savoir si le JIC va survivre à cet épisode. Le ministre de l’économie, Horohige Seko, a indiqué vouloir mettre en place un bureau de liaison pour le JIC qui sera chargé de recruter une nouvelle direction qui pourrait être installée au printemps 2019. Un comité consultatif indépendant devrait par ailleurs faire des propositions de travail au bureau de liaison du JIC. Erick Jarjat
Pour son plus grand plaisir, Chantal Schumacher a occupé des fonctions très diverses, tant par leur nature que par leur localisation géographique. Leur unique point commun : le groupe Allianz. Aujourd'hui directrice financière d'Euler Hermes, cette luxembourgeoise d'origine se réjouit de pouvoir mieux découvrir Paris.
Les fonds souverains, supranationaux et fonds de pension d’État considèrent la montée du protectionnisme comme leur risque majeur même si la probabilité d’occurrence est faible («tail risks»), d’après l’enquête trimestrielle du Sovereign Wealth Fund Institute, réalisée en novembre 2018, et qui représente 2.380 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Mais des opportunités peuvent aussi se présenter selon les investisseurs, sur les actions cotées en fonction des gagnants et perdants de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Les gérants de ces fonds choisissent de surpondérer les actions émergentes américaines et internationales. Ils privilégient le Japon et l’Inde pour les 12 prochains mois et s'écartent de l’Europe. En deuxième position, arrivent les risques sur la dette émergente selon l’enquête. Les investisseurs sont également peu allants sur les stratégies crédit, les fonds immobilier, les matières premières et les infrastructures cotées. Enfin, contrairement aux enquêtes précédentes, les gérants de ces fonds ont relégué à l’arrière plan les investissements dans la blockchain. TV
Lors de sa séance du 4 décembre 2018, le Conseil d’Etat a approuvé l’engagement de Gilles André en tant que directeur de la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat de Fribourg (CPPEF). Choisi parmi 22 candidat-e-s, il entrera en fonction le 1er janvier 2019 en remplacement de Claude Schaffer. Expert-comptable de formation et expert réviseur agréé, Gilles André a travaillé durant de nombreuses années dans l’audit des caisses de prévoyance pour le compte de KPMG SA à Lausanne. Il a ensuite été engagé en tant directeur du département comptabilité et salaire de Pennone & Partners SA à Genève. En 2009, il a choisi de relever un nouveau défi en prenant le poste directeur de la Fondation collective Trianon à Genève, ainsi que celui de directeur du service de prévoyance de Trianon SA à Renens. Le nouveau directeur aura la lourde tâche de remettre la caisse sur pied, puisque l’institution a remis en juin dernier un rapport au Conseil d’Etat lui demandant d’agir pour assurer sa pérennité. Il serait notamment d’injecter 1,4 milliard de francs dans la CPPEF. AB.
Le fournisseur d’ETF Lyxor, filiale de Société Générale, transfère au Luxembourg pour 2 milliards d’euros d’ETF ce mois-ci, rapporte LuxembourgforFinance, l’organisme de promotion de la place luxembourgeoise qui reprend une information du site spécialisé Ignites Europe. Fin octobre, Lyxor avait déjà transféré pour 4,9 milliards d’euros d’ETF. Ce transfert de 19 ETF pour un montant total de près de 5 milliards d’euros répondrait à la demande de la clientèle. «La logique du transfert s’explique avant tout par la demande de la clientèle. Un bon nombre de nos investisseurs en Europe nous disent que le Luxembourg est un domicile facile à gérer pour eux», indique Adam Laird, responsable de la stratégie ETF pour le nord de l’Europe chez Lyxor. Il y a deux ans, Lyxor avait déjà transféré des ETF de la France vers le Luxembourg pour un montant de 1,3 milliard d’euros. A l’instar de Lyxor, de nombreuses sociétés de gestion renforcent leur présence auLuxembourg, entre autres MFS, T. Towe Price, Aberdeen Standard,Columbia Threadneedle ou encore M&G.
Malakoff Médéric Humanis a annoncé ce 4 décembre la composition de l’équipe dirigeante qui aura la charge de piloter le groupe à compter du 2 janvier prochain.
Paul Costello, emblématique ancien directeur de l’Australian Government Future Fund, le fonds souverain australien, est décédé au mois de novembre des suites d’un cancer du poumon, du cerveau et du foie. Paul Costello était notamment connu pour avoir dirigé de 2003 à 2006 le fonds souverain néo-zélandais Guardians of New Zealand Superannuation, qui avait alors été l’un des premiers à adopter des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. S’il gérait alors un actif d’environ 4 milliards de dollars néo-zélandais, le fonds dispose aujourd’hui d’un portefeuille de 38,9 milliards de dollars néo-zélandais. Paul Costello avait ensuite rejoint le «Future Fund» à la fin de l’année 2006, où il est resté jusqu'à fin 2010. Il a ensuite occupé plusieurs fonctions d’administrateur au sein de divers fonds, parmi lesquels Blackstone, Qantas Super, ou encore le groupe singapourien AIA. AB.
Laurent Galzy a été nommé directeur de l’Etablissement de retraite additionnelle de la fonction publique (Erafp) pour une durée de quatre ans à compter du 1er décembre 2018, par un arrête paru au Journal officiel du 30 novembre. Il succède à Philippe Desfossés, dont le mandat n’a pas été renouvelé, comme l’avait révélé Instit Invest (groupe Agefi) début septembre.
Un tiers des résidents déclarent devoir puiser dans leur épargne pour financer les frais liés à la prise en charge de leur dépendance en institution, selon une étude de la Drees.
Le nom du successeur de Philippe Desfossés est enfin connu. Laurent Galzy a en effet été nommé directeur de l’Etablissement de Retraite additionnelle de la Fonction publique (ERAFP) pour une durée de quatre ans à compter du 1er décembre par arrêté paru au Journal officiel du 30 novembre. Laurent Galzy a un parcours très politique. Diplômé de la Haute Ecole de Commerce et l’Ecole Nationale d’Administration, il commence sa carrière en 1984 au ministère des Finances, où il occupera plusieurs fonctions pendant près de 18 ans, parmi lesquelles responsable des affaires européennes à la direction du budget, attaché financier pour le Proche et Moyen-Orient, ou encore sous-directeur «Défense, Intérieur, Collectivités Locales, Equipement, Logement». En 2002, il rejoint ensuite le groupe des Aéroports de Paris, d’abord comme directeur du contrôle de gestion et des affaires financières juridiques, avant de devenir directeur général adjoint Finances et administration (2004-2013) puis DGA International et participations et membre du Comex (2013-2016). Depuis 2017, Laurent Galzy était contrôleur général économique et financier auprès d’Orano, Areva et le CEA au ministère de l’Economie et des Finances, de l’Action et des Comptes publics. AB.
Le fonds souverain norvégien va pouvoir de nouveau investir dans les groupes pétroliers britannique Cairn Energy et américain Kosmos Energy, un temps jugés infréquentables à cause de leurs activités au Sahara occidental, a indiqué ce 27 novembre la Banque de Norvège. Le fonds norvégien, qui pèse aujourd’hui près de 1000 milliards de dollars, s’était désengagé en 2016 des deux entreprises en invoquant «les risques de violation particulièrement grave de normes éthiques fondamentales». Il leur était reproché de mener des activités de prospection pétrolière au large du Sahara occidental sur mandat des autorités marocaines.
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a annoncé ce 27 novembre la création d’une plateforme de co-investissement en infrastructures, en partenariat avec la Financiera de Desarrollo Nacional (FDN), un organisme colombien de financement en matière de développement national, et les caisses de retraite colombiennes.
Le projet de plan d’épargne retraite paneuropéen, le PEPP (Pan-European Personal Pension Product) ne semble pas près de voir le jour. Tant du côté des groupes de pression que des associations de consommateurs, le scepticisme semble dominer, rapporte le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Le marché européen de l'épargne-retraite individuelle est actuellement fragmenté en raison de l’existence de toute une série de règles disparates qui freinent l'éclosion d’un marché au niveau de l’Union européenne. Dans certains États membres, le marché est virtuellement inexistant. Le choix entre produits fondés sur les instruments du marché des capitaux est souvent limité. Il en résulte des prix plus élevés pour les épargnants et un manque de liquidités sur les marchés. Dans ce contexte, de nombreux experts estiment pourtant que le projet pourrait bien ne jamais voir le jour. «Ce projet est complètement inutile», estime par exemple Lars Gatschke, spécialiste des marchés financiers au sein de la fédération des associations de consommateurs Verbraucherzentrale Bundesverband. De son point de vue, le projet de PEPP aurait pu être l’occasion de façonner les caractéristiques du produit et ses règles de distribution en prenant en compte le point de vue des consommateurs. Et du côté des assureurs, on souligne que les législations sociales et fiscales des 28 Etats membres, 27 à l’avenir, sont trop disparates pour qu’on puisse envisager quoi ce soit avant longtemps… EJ
Huit fonds de pension italiens ont signé un partenariat pour investir dans des classes d’actifs illiquides, a appris le site spécialisé IPE. Assofondipensione, l’association professionnelle des fonds de pension italients, a pris la tête de cette initiative, une première sur le marché italien. A l’origine de l’initiative, trois fonds de pension relativement modestes, Arco, Prevedi et Concreto, qui représentent un encours total d’environ 1,5 milliard d’euros, qui, entre-temps, ont été rejoints par des fonds plus importants dont l’identité n’a pas encore été dévoilée. Les détails de l’initiative n’ont pas encore été arrêtés. EJ
Les Français ne croient pas à la capacité du gouvernement à mener une bonne politique en matière de retraites. 80% d’entre-eux déclarent ne pas faire confiance au gouvernement pour mener une réforme des retraites efficace, selon un sondage mené par Aviva avec Odoxa-BFM-Challenges auprès de 1.000 Français et 3.000 Européens. Les deux-tiers des Français qui ont entendu parler de la Loi Pacte – par ailleurs largement méconnue (44% n’en ont pas entendu parler) – ne croient pas non plus qu’elle parviendra à renforcer l’épargne retraite. Le climat est maussade. 87 % des Français se disent inquiets concernant l’avenir du système en France, opinion la plus pessimiste en Europe. 70 % des Français pensent qu’ils toucheront moins de 30.000 euros annuels lors de leur retraite. Ils sont, là encore, les plus pessimistes en Europe. Les Français pronostiquent qu’ils ne partiront à la retraite qu’à 65 ans alors qu’ils souhaiteraient partir à l’âge de 59 ans, étant là les plus « optimistes ». Les Français sont très attachés au système de retraite actuel, alors que se profile la future réforme de retraite. 43% d’entre eux perçoivent leur système de retraite comme le meilleur en Europe. Ils le placent en 1ère position, 10 points devant le système allemand et plus de 30 points devant le système de retraite britannique. Les Européens ne les contredisent pas et placent effectivement le système de retraite français à un très bon niveau : il est classé 2ème ex-æquo avec celui de la Grande-Bretagne, derrière l’Allemagne qui arrive en 1ère position. Le mode par répartition du système français a la préférence de 55% des Français mais il perd du terrain -3 points (par rapport à 2013) par rapport à un système par capitalisation.
Le fonds de pension canadien CPPIB (Canada Pension Plan Investment Board ou Office d’investissement du régime de pensions du Canada, OIRPC) a franchi à la hausse le seuil de 10% des droits de vote de la société Elis, indique l’AMF (Autorité des marchés financiers) dans un avis publié mercredi. CPPIB indique détenir 24 181 523 actions du spécialiste de la blanchisserie industrielle représentant autant de droits de vote, soit 11,00% du capital et 10,08% des droits de vote. Il y a un an, la société détenait 8,17% du capital et 7,50% des droits de vote. Le fonds de pension envisage par ailleurs d’acquérir des actions supplémentaires en fonction des opportunités de marché, dans la limite de moins de 30% du capital et des droits de vote d’Elis. Les autres actionnaires principaux d’Elis sont Predica (groupe Crédit agricole) et Eurazeo qui détiennent respectivement 6,4% et 5,7% du capital, selon le site internet du groupe.