Alors que l’OMS (organisation mondiale pour la santé) a décrété jeudi 30 janvier que l’épidémie de Corona virus apparue en Chine était une «urgence de santé publique mondiale», les marchés financiers des pays occidentaux ont effacé cette dernière semaine de janvier tous les gains enregistré depuis mi-décembre. La panique n’est pas encore au rendez-vous mais l’inquiétude est perceptible tant dans l'économie réelle (plusieurs entreprises ont arrêté leur activité en Chine ou les déplacements) que dans les marchés financiers. Le président de la Fed, Jerome Powell, a lui-même qualifié le virus lors de sa conférence de presse, de «problème très sérieux» surveillé par son institution. «Si de nouveaux développements entraînent une réévaluation sensible de nos perspectives, nous réagirons de manière appropriée», a-t-il ajouté. La CHine a elle débloqué plusieurs milliards d’euros pour soutenir son activité, tandis que ls marchés boursiers asiatiques ont dévissé de 9% en moyenne lors de leur ré-ouverture ce lundi après un long week-end de fermeture dû au nouvel an chinois. NewsManagers vous délivre quelques notes de sociétés de gestion parues depuis lundi dernier, au lendemain d’un week-end où les autorités chinoises avaient commencé à prendre de sérieuses mesures. Au dernier décompte, plus de 300 personnes ont trouvé la mort en Chine après avoir contracté le virus. DBRS: - Bien qu’il soit encore trop tôt pour déterminer l’impact économique du virus sur la Chine, étant donné la vitesse à laquelle l’infection s’est propagée, l’impact devrait se faire sentir surtout au premier trimestre. La consommation, en particulier la vente au détail, sera probablement affectée, car les habitants de tout le pays limitent leurs activités en dehors de leur domicile. Dans une moindre mesure, la production sera probablement aussi affectée temporairement par la prolongation des vacances, ainsi que par d'éventuelles mesures de précaution ultérieures sur le lieu de travail pour contenir le virus. - La propagation du coronavirus a incité les entreprises à limiter leurs voyages en Chine, ce qui affectera les hôtels, les restaurants et les transports. Hong Kong et d’autres centres régionaux de tourisme (par exemple, la Thaïlande, Macao) devraient connaître un impact encore plus important. La part croissante de la Chine dans l'économie mondiale, associée à son intégration croissante dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, signifie qu’un ralentissement en Chine dû au virus pourrait avoir des répercussions plus importantes que par le passé. - En 2003, lorsque le SRAS a frappé l'économie chinoise, les retombées mondiales ont été limitées. Le poids du pays dans la croissance mondiale était alors modeste (4 %), alors qu’il représente aujourd’hui 17 % du PIB mondial. AXA IM: - L’Histoire nous montre que le S&P va certainement continuer son ascension, jusqu’à ce qu’une récession soit en vue. Nous n’y sommes pour le moment tout simplement pas encore.» Cependant, une nouvelle d’inquiétude apparait, à travers l’épidémie de coronavirus en Chine. Nous allons suivre attentivement son évolution, la Chine ayant déjà pris des mesures drastiques pour y remédier. Dans un contexte de progression relativement lente de l’économie mondiale, cette menace pourrait modifier nos prévisions. Amundi: En ce début des années 2020, les marchés continuent à être dominés par des questions géopolitiques, avec d’abord des tensions éphémères en Iran, suivies par les nouvelles concernant un accord commercial de phase 1 entre les États-Unis et la Chine. Aujourd’hui, les prévisions de croissance deviennent le principal moteur du marché. C’est pourquoi la récente volatilité due aux nouvelles concernant la propagation du virus corona en Chine est plus élevée que dans le cas des tensions entre les États-Unis et l’Iran, car l'épidémie pourrait nuire à la Chine (et à la croissance mondiale) si elle n’est pas contenue rapidement (ce qui n’est pas notre scénario de base pour le moment). DWS: - (..) les marchés financiers risquent de subir le fardeau du coronavirus pendant un certain temps encore. Au moins jusqu'à ce que le taux de croissance des nouvelles infections se stabilise. - Nous considérons que la base de données actuelle est insuffisante pour faire des prévisions fiables. Il est donc recommandé d’envisager un positionnement un peu plus prudent. - Dans le cas de l'épidémie de SRAS, les effets sur la croissance économique et les marchés boursiers ont été importants à court terme, mais se sont ensuite largement stabilisés. Il convient de rester prudent et de ne pas faire d’amalgame avec le SRAS pour le moment. La Banque Postale AM: - Alors que l’épidémie n’est toujours pas endiguée en Chine, une question importante est de savoir si un ralentissement en Chine pourrait avoir des répercussions en Europe. Premier point important, un ralentissement temporaire dû à une cause extérieure (épidémie, grève, etc…) est souvent compensé par un surcroit de croissance plus tard. Il y a une perte de croissance nette lorsque l’arrêt de l’économie dure trop longtemps. Pour l’instant nous n’y sommes pas. - Qu’elle est l’exposition directe de l’Europe à la Chine? En 2018 les exportations de l’Europe des 28 vers la Chine étaient de 209,9 milliards d’euros, soit 11% des exportations extra-Europe. C’est aussi seulement 1,75% du PIB de la zone. Amplegest : - Depuis la mi-janvier le «coronavirus» venu de Chine douche l’optimisme des marchés qui tablaient sur l’amélioration de l’économie mondiale. Nous ne pouvons pas exclure un trou d’air conjoncturel mais restons confiants dans la poursuite du cycle de croissance. - La crainte du danger est souvent plus terrifiante que le danger présent…En conséquence il est probable que l’économie mondiale soit affectée à court terme, plus ou moins fortement selon l’évolution du virus. Comme le disait il y a quelques jours Bernard Arnault (patron du groupe LVMH), soit l’épidémie est une affaire de quelques semaines ou quelques mois et les effets seront finalement mineurs, soit elle s’installe dans la durée et l’impact sera beaucoup plus significatif. Cet évènement inattendu va inciter les Banques Centrales à redoubler de prudence à court terme. Leur politique va rester très accommodante. - Nous avons réduit tactiquement le risque dans nos fonds flexibles en attendant d’y voir plus clair sur l’évolution du virus et sur son impact économique. Mais nous estimons que toute baisse significative serait un très bon point d’entrée.