Nos articles d’actualité et d’analyse sur l'écosystème du paiement, avec les banques, les fintechs (Stripe, PayPal, Klarna), les acteurs spécialisés (Worldline), les Gafa (Apple Pay), la réglementation (DSP), le paiement instantané, les virements, le buy now pay later.
Citoyen. La Banque Postale Consumer Finance se lance dans le paiement fractionné et différé avec une nouvelle filiale baptisée Django. Son objectif ? Diffuser auprès des e-commerçants un ensemble de facilités de paiement « citoyen », c’est-à-dire conforme à son positionnement contre les risques de surendettement adopté il y a dix ans lors de sa création. Paiement en deux, trois ou quatre fois, ou bien à quinze jours, trente jours ou quarante-cinq jours, pour un montant maximal de 6.000 euros d’achat, l’offre se veut à la fois facile à intégrer pour les marchands et facile à utiliser pour les consommateurs. La Banque Postale Consumer Finance estime pouvoir accepter 95 % des candidats au Buy now pay later (BNPL). Actuellement en test auprès d’une dizaine de commerçants, Django fonctionne grâce à Stripe, en tant que prestataire de services de paiement, et à Pledg pour le scoring en remplacement d’Alma, qui a souhaité préserver son propre modèle opérationnel.
Apple et Google ont désactivé les cartes bancaires russes Mir sur leurs porte-monnaies numériques. Apple a supprimé la possibilité d’utiliser une carte Mir avec Apple Pay, a annoncé vendredi le Système national de cartes de paiements, ou NSPK selon son acronyme russe, un organisme de la banque central russe. Les banques russes Sberbank, Gazprombank et Tinkoff Bank, qui émettent toutes des cartes utilisant le système de paiement Mir, ont informé leurs clients vendredi sur les réseaux sociaux qu’ils n’auraient plus accès à Apple Pay. La filiale d’Alphabet, Google, a pour sa part suspendu son projet visant à permettre aux consommateurs russes d’utiliser leurs cartes Mir avec Google Pay. Ce projet avait été évoqué en octobre dernier dans le quotidien russe Izvestia. «Google Pay suspend ses services de paiement en Russie en raison d’une interruption des services de paiement indépendante de notre volonté», a déclaré une porte-parole de Google.
Une intégration européenne au milieu du gué, c’est ce que les acteurs des paiements ont présenté hier lors d’une conférence organisée par le France Payments Forum.
La souveraineté économique est une notion à la mode en Europe. Encore faut-il pouvoir accorder les actes aux paroles. 2022 devait être l’année du décollage de l’European Payments Initiative (EPI), cet ambitieux projet visant à créer un système de paiement par carte (scheme) paneuropéen, susceptible de rivaliser avec les géants américains Visa et Mastercard. Mais l’Airbus du paiement ne parvient pas à allumer tous ses moteurs. Trois ans après que ce grand dessein a été rendu public, le nombre de ses promoteurs s’est réduit à 13 banques en raison de la défection récente des principaux réseaux de détail espagnols et allemands. La société en charge de l’EPI vient d’annoncer qu’elle remettait sur l’étagère son système de carte, pour se concentrer dans l’immédiat sur le paiement instantané et la création d’un porte-monnaie électronique.
Pilier des échanges interbancaires, la coopérative devient un instrument de politique internationale, favorisant l’émergence de solutions alternatives.
Sanction. Depuis 2016, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) affirme avoir entamé une démarche proactive d’information à l’égard des opérateurs télécoms exerçant une activité de paiement sur facture pour la vente de services de tiers à leurs propres clients. En effet, la deuxième directive sur les Services de paiement (DSP2) prévoit que toute entité encaissant de l’argent pour compte de tiers doit être agréée en tant qu’établissement de paiement ou bien recourir aux services d’un prestataire de services de paiement dont elle doit être déclarée comme agent. La plupart des opérateurs se sont mis en conformité, sauf treize d’entre eux : 118 918, Color Telecom, Foliateam Opérateur, Get&Go Télécom, IP Directions, Lasotel, Networth Télécom, Notola, Shining, Solucom, Sonia Rozenblat, TCLR et Vast New Telecom. L’ACPR a transmis leur dossier à la justice. Ils risquent trois ans d’emprisonnement et 375.000 euros d’amende.
L’entreprise toulousaine, qui vient de fêter ses vingt ans, est un des piliers du paysage des paiements en France et poursuit sa croissance avec méthode.
... de clients particuliers et 465.000 entreprises dans sept pays pour M-Pesa, le service de paiement mobile africain créé il y a quinze ans au Kenya par l’opérateur télécoms Vodafone et financé en partie par le ministère britannique du Développement international. M-Pesa traite désormais 61 millions de transactions par jour et a attiré 42.000 développeurs externes pour inventer des services dérivés sur sa plateforme. Face à l’adoption des smartphones, M-Pesa propose depuis 2021 des applications mobiles et se mue en fournisseur de services digitaux intégrant, par exemple, le microcrédit, le paiement de factures, le versement de salaires... mais aussi l’épargne et l’assurance.
Interruption. Après les paiements transfrontaliers et la déconnexion de Swift, les paiements de masse sont à leur tour visés par les sanctions. Visa, Mastercard et Paypal ont annoncé le 5 mars l’arrêt de leurs opérations en Russie, rejoints le lendemain par American Express. Depuis le 9 mars, les cartes de crédit émises par les banques russes utilisant les systèmes de paiement Visa et Mastercard ne fonctionnent plus à l’étranger. Cette interdiction s’applique également aux cartes émises par les filiales locales de banques étrangères, selon la Banque centrale russe. Sur le territoire russe, les cartes bancaires pourront être utilisées jusqu’à leur date d’expiration, la gestion étant assurée par l’opérateur local Mir.
77 % des restaurateurs trouvent que les paiements par titres restaurant ne sont pas rentables pour eux. C’est un désaveu qui traverse le monde de la restauration d’après une étude Viavoice-Worklife : 80 % trouvent les commissions pratiquées par les émetteurs de ces titres prépayés trop élevées (3,5 % en moyenne), 61 % les trouvent également opaques. Et 77 % sont même prêts à n’accepter que des titres restaurant sans commission. C’est le positionnement de Worklife, nouvel entrant sur ce marché, qui ne facture pas de commission autre que les frais bancaires classiques liés aux cartes.
2,3 milliards d’euros C’est le prix auquel Worldline envisage de céder sa division Terminaux, Solutions & Services à Apollo. Les deux parties sont entrées en discussions exclusives alors que Worldline avait lancé une revue stratégique de cette activité il y a deux ans. Worldline estime qu’Apollo propose « une vision industrielle porteuse, un engagement à soutenir l’actuelle direction et une sensibilité réelle au contexte social français ». L’accord de cession prévoit également un renforcement du partenariat commercial avec Worldline pour les cinq prochaines années, une façon d’aligner les intérêts des deux parties, en plus des actions privilégiées dont la valeur pourrait atteindre 0,9 milliard d’euros.
Le spécialiste français des paiements vend ses lecteurs de cartes bancaires au fonds américain Apollo. Une étape nécessaire à son redressement boursier.
C’est le montant de la nouvelle levée de fonds bouclée par le spécialiste français du paiement différé et fractionné, Alma. Il se répartit entre 115 millions d’euros en fonds propres et 95 millions d’euros de dettes. Outre ses investisseurs historiques (Cathay Innovation, Eurazeo, Bpifrance…), Alma accueille en plus Tencent, GR Capital et Roosh Ventures. Objectif : l’international. Déjà présente en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Belgique, la fintech veut conquérir les Pays-Bas, le Luxembourg, le Portugal, l’Irlande et l’Autriche. Alma compte 6.000 marchands parmi ses clients, dont les Galeries Lafayette, le Printemps ou Etam. Elle a traité un milliard d’euros de transactions en un an.