Flambée. Au sein de l’Union européenne (UE), l’industrie chimique est le plus grand utilisateur de gaz naturel au sein du secteur industriel, à la fois pour les matières premières et pour la production d’électricité (principalement la chaleur, la vapeur et l’électricité). En 2020, le secteur chimique à lui seul utilisait environ 25 % de tous les besoins en gaz industriels (voir illustration). La flambée des prix devrait sensiblement peser sur les marges à partir du second semestre 2022, selon une étude publiée par DBRS Morningstar le 14 septembre. L’Allemagne est très exposée, le secteur chimique allemand représentant 29 % des besoins en gaz industriels du pays. Le seul site de Ludwigshafen de BASF, le plus grand d’Europe, utilise près de 4 % de tout le gaz naturel consommé en Allemagne. En outre, les entreprises européennes se retrouvent en concurrence avec les importateurs asiatiques, un facteur qui pourrait potentiellement augmenter davantage les prix et réduire les sources d’approvisionnement disponibles. « Le GNL [gaz naturel liquéfié] n’apporte qu’un soulagement partiel aux secteurs industriels et chimiques européens à court terme, car la capacité d’importation et de regazéification [le processus nécessaire pour reconvertir le GNL sous sa forme gazeuse] mettra des années à augmenter », précisent les auteurs de l’étude. Klaus Mueller, le président de la Bundesnetzagentur, l’agence en charge de la régulation de l’énergie, a déclaré, le 17 septembre dans un entretien au Handelsblatt, que l’Allemagne serait confrontée à des vagues de pénurie de gaz cet hiver.