Allianz Global Investors a publié les résultats d’une enquête réalisée durant les deux derniers mois de2018auprès de 490 investisseurs institutionnels mondiaux, répartis sur 13 marchés et pesant 15.000 milliards de dollars d’encours sous gestion. Cette étude porte sur différents sujets dontla confiance placée par les institutionnels dans les gérants actifs. Il en ressort que 61% des répondants estiment que la gestion active demeure la meilleure optiond’investissement lorsque les composantes sous-jacentes des marchés sont faiblement corrélées. La même proportion d’institutionnels sondés estime que les gérants actifs administrent mieux les actifsque les gérants passifs et qu’ils sont les mieux placés pour saisir les opportunités liées à l’intelligence artificielle ainsi qu’au big data. Quelque 71% des répondantsà l’échelle mondiale - et 63% en France - affirment queles gérants actifs sont les mieux placés pour exploiter les opportunités d’investissement liées à la transformation numérique. En revanche, les coûts liés à la gestion active sont très loinde faire l’unanimité chez lesinvestisseurs institutionnels interrogés (30 en France) puisque seulement 23% des répondants les jugent justifiés. 68% des sondés (contre 73% en France) réclament des structures de frais qui soient liées àla performance. Par ailleurs, seulement 36% des répondants pensent que les gérants actifs vont surperformer les stratégies passives sur un cycle de marché complet. La performance, critère numéro 1 pour la sélection d’un gérant, pas les frais de gestion Un autre enseignement de l'étude d’Allianz GI est celui que la performance continue de primer parmi les autres facteurs dans la sélection d’un gérant par un institutionnel. 48% des répondants placent la performance en première position, 41% la connaissance spécifique des gérants vis-à-vis des défis, des objectifs de gestion et de la structure de leur institution. En troisième position (40% des répondants) figure la disponibilité d’une large variété de fonds et de classes d’actifs chez un gérant. Il convient de noter que seulement 6% des répondants voient les frais de gestion comme l’une de leurs trois priorités lorsqu’ils sélectionnent un gérant et que 11% citent l’expertise ESG du gérant. Autre élément intéressant, seuls 17% des investisseurs institutionnels sondés privilégient la transparence dans les stratégies, les actifs détenus et la performance parmi leurs critères principaux de sélection d’un gérant. De plus en plus d’institutionnels ESG à l’international Sur le plan des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, les institutionnels sondés pensent que les gérants actifs défendent davantage les démarches d’engagement que les gérants passifs. L'étude révèle par ailleurs que 72% des institutionnels interrogés - et 67% en France - ont évoqué le projet de gérer l’ensemble de leurs encours selon des principes ESG d’ici 2030 (dont 38%d’ici 2025). Le rapport montreque 66% des répondants (77% en France) ont une approche globale pour intégrer l’ESG dans l’ensemble de leurs décisions. Une autre conclusion est à tirer des réponses des institutionnels sondés vis-à-vis de leur rapport aux stratégies alternatives. 45% des sondés se disent rebutés par une surabondance de nouveaux produits, explique Allianz GI, quand 61% à l’échelle mondiale - 43% en France - précisent qu’ils alloueraient davantage d’actifs aux produits alternatifs si les stratégies étaient plus claires. Cinq pistes pour redonner de la confiance Allianz GI met en avant cinq pistes de travail pour les gestionnaires d’actifs afin de renforcer la confiance et l’engagement à long terme des investisseurs. Tout d’abord proposerdes approches de gestion du risque innovantes, étant donné quemoins d’un investisseur institutionnel sur deux estime qu’il dispose des outils et solutions adéquats pour gérer le risque extrême selon l'étude. Soutenir l’ESG, mieux informer sur les produits alternatifs, privilégier des modèles de tarification innovants qui récompensent les meilleurs et utiliser la technologie dans le but d’optimiser les services offerts aux clients sont aussi des axes avancés par Allianz GI, dont l'étude revient aussi surles principales préoccupations des investisseurs pour 2019. La volatilité de marché arrive en première position, pour 80% des investisseurs interrogés (contre 87% en France), suivi par la politique monétaire à 79% (80% en France) et 75% l’inflation (77% en France). Pour Andreas Utermann, directeur générald’Allianz Global Investors,« ce rapport appelle à une prise de conscience de ceux qui, dans la gestion active, n’ont pas encore pris toute la mesure des changements qui remodèlent fondamentalement l’industrie. » Il ajoute: «Dans l’environnement de marché fragile que nous connaissons aujourd’hui, la gestion active est plus importante que jamais. Elle est en effet la seule à pouvoir offrir les solutions sur mesure nécessaires pour répondre à un grand nombre de défis liés à la technologie disruptive, aux modèles de tarification innovants et à l’investissement ESG identifiés dans notre rapport. Mais les gérants d’actifs ne doivent pas perdre de vue leur objectif de service aux clients afin de se distinguer et de prospérer sur un marché surpeuplé en pleine consolidation.»