Nos articles d’actualité et d’analyse sur les projets d’investissement d’un point de vue macro comme micro, au niveau des entreprises comme des acteurs financiers.
Pandat Finance, le pionnier français du courtage en placements de trésorerie a décidé de confier une minorité de son capital à Apax Partners et à Bpifrance pour accélérer sa croissance. Les deux partenaires financiers remplacent donc Isai, qui était entré en qualité d’actionnaire minoritaire en 2019. «Nous étions arrivés à la fin d’un cycle avec Isai et avons voulu trouver des partenaires financiers capables d’accompagner la forte traction de notre activité de courtage, explique David Guyot, dirigeant fondateurde Pandat Finance, aucôtéde Thomas Forest. L’objectif est clair: nous voulons tripler lenombrede nos collaborateurs et de nos clients, ainsi que notre chiffre d’affaires en cinq ans.» Par là même, la société ambitionne de maintenir sa croissance annuelle de plus de 30% pour voir ses revenus passer le cap des 45 millions d’euros. Cela en multipliant le nombre de ses implantations régionales. Basé à Paris, il a ouvert l’an dernier un bureau à Lyon, où huit professionnels officient. Cette année, des locaux ont aussi été inaugurés à Bordeaux, pour couvrir le Sud-Ouest. Et le groupe envisage encore d’ouvrir cinq bureaux supplémentaires dans l’Hexagone, ainsi que dans les pays limitrophes d’ici 2026. «La dimension de proximité et de conseil est fondamentale dans cette activité, qui reste essentiellement basée sur la confiance», souligne Isabelle Hermetet, associée chez Apax Partners. Pandat Finance revendique des relations avec plus de 600 clients parmi lesquels de nombreux groupes du SBF 120, des ETI et de multiples institutionnels. I
Sycomore Asset Management, actionnaire minoritaire d’Atos, souhaite la démission du président du groupe, Bertrand Meunier, et le remplacement des membres les plus anciens du conseil d’administration par des spécialistes du secteur, a déclaré à Reuters Cyril Charlot, associé fondateur de la société de gestion. Sycomore AM juge que le projet de scission d’Atos est trop ambitieux et trop complexe, a-t-il ajouté. Atos n’avait pas réagi dans l’immédiat. Sycomore AM possède entre 0,5% et 1% du capital d’Atos. Le groupe d’informatique et de cybersécurité traverse une période de turbulences et a peiné à rassurer les investisseurs ces derniers mois, marqués par deux changements à sa tête et la dégradation de sa note de crédit à BB par l’agence de notation S&P à la mi-juillet. Le 9 septembre,Goldman Sachs a dégradé de «neutre» à «vendre» la valeur, faisant passer son objectif de cours de 23 à 8 euros.
La société de capital-investissement Montagu a convenu d’un accord selon lequel elle réalisera nouvel investissement dans Universal Investment Group (Universal Investment) aux côtés de l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (CPP Investments). Ce dernier acquerra une participation «importante» dans Universal Investment par l’intermédiaire de CPP Investment Board Europe Sarl. " Le partenariat stratégique entre Montagu et CPP Investments devrait accélérer la trajectoire de croissance d’Universal Investment et soutenir son ambition de devenir un acteur mondial de premier plan dans le domaine des services de fonds», commente un communiqué. Universal Investment est une société de gestion pour compte de tiers (ManCo) créée il y a 15 ans et un prestataire de services d’administration de fonds pour les investisseurs institutionnels et les gestionnaires d’actifs. Elle opère en Allemagne, Irlande et Luxembourg. Montagu était entré à son capital en 2017. Universal Investment revendique être le ManCo tiers leader du marché en Allemagne et au Luxembourg. Elle sert plus de 470 clients dans ses principales juridictions, et compte environ 760 milliards d’euros d’actifs sous administration avec plus de 1.100 employés. La transaction est soumise aux approbations réglementaires.
La compagnie aérienne scandinave SAS, qui s’est placée en juillet sous la protection de la loi sur les faillites aux Etats-Unis (Chapitre 11), a annoncé vendredi soir avoir reçu l’accord d’un tribunal new-yorkais pour l’octroi d’un financement de débiteur-exploitant («debtor-in-possession» ou DIP) de 700 millions de dollars émanant du groupe de private equity Apollo Global Management. Les termes de ce financement sont similaires à ceux qui avaient été annoncés le 14 août dernier. Certains analystes ont estimé qu’Apollo pourrait devenir un actionnaire de référence de la compagnie en convertissant ce prêt en actions lorsque SAS sortira de son processus de faillite outre-Atlantique.
La Française Real Estate Managers (REM) a acquis le«Campus Cyber » de la Défense à Paris auprès d’Altarea Entreprise. Le montant de l’acquisition de cette tour de 26.500 m2, n’est pas dévoilé mais le site CFnews immo évoque une valorisation de 300 millions d’euros. Livré en 2021 et signé de l’architecte Christian de Portzamparc, le «Campus Cyber » s’inscrit dans la stratégie d’accélération de la cybersécuritéde l’Etat français. Il est entièrement loué pour une durée de 10 ans à un preneur unique composé à 45% de l’Etat et à 55% par de grands groupes privés. L’immeuble est composé de 5 niveaux de sous-sol et de 13 étages. La Française REM précise que cette acquisition a été réalisée pour le compte de véhicules d’investissement gérés par elle : quatre Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI), LF Grand Paris Patrimoine, Epargne Foncière, Crédit Mutuel Pierre 1 et Sélectinvest1, et deux sociétés civiles distribuées en unités de compte immobilières «A l’instar de la collecte record du marché de la SCPI enregistrée sur le premier semestre 2022, La Française REM signe avec le «Campus Cyber », sa plus importante acquisition pour compte de Sociétés Civiles de Placement Immobilier», précise Philippe Depoux, président de La Française REM.
L’investissement à impact social ne devrait pas souffrir de la pause dans l’élaboration d’une taxonomie spécifique, tandis que la Commission œuvre au socle des droits sociaux.
Vivek Ramaswamy, un activiste conservateur devenu investisseur, demande publiquement à Chevron de pomper davantage d’énergies fossiles sur les dix prochaines années, rapporte le Wall Street Journal. L’homme d’affaires, qui a lancé un ETF sur l’énergie il y a un mois (Strive Asset Management), fait partie des plus grands critiques de l’investissement ESG (environnemental, social et gouvernance). Il a jeté son dévolu sur Chevron, estimant que le groupe devrait ralentir son plan de transition vers les énergies fossiles, qui, selon lui, est en partie motivé par les pressions d’actionnaires comme BlackRock. Dans une lettre envoyée mardi aux dirigeants de Chevron, Vivek Ramaswamy écrit qu’il veut «vous libérer des contraintes imposées sur Chevron par ses actionnaires promoteurs de l’ESG».
Irish Distillers, distributeur de spiritueux et de vins irlandais appartenant à Pernod Ricard, va investir 250 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle distillerie à Midleton, dans le comté de Cork en Irlande, «afin de disposer de la capacité de production permettant de répondre à la demande croissante pour sa gamme de produits à l’international», a annoncé le groupe français mardi. Il a précisé que cette distillerie produirait des marques de renommée mondiale, notamment Jameson, Powers, Redbreast, Midleton Very Rare, la gamme Spot Whiskeys, ou encore Method and Madness.
Le fonds d’investissement activiste détient désormais 5,25%du fabricantde tabac, selon une déclaration de l’Autorité des marchés suédoise rapportée par Reuters. SelonBloomberg, Elliott Management aurait commencé à se constituer une position au capital de Swedish Match en juillet dernier en vue de s’opposer au projet de rachat par Philip Morris. Le groupe américain detabac propose 17,5 milliards de dollars (17,6 milliards d’euros) pour mettre la main sur Swedish Match, soit une prime de 40% sur le dernier cours de l’action avant l’annonce de l’offre. L’OPA est ouverte jusqu’au 21 octobre.
Un rachat du groupe italien d’infrastructures Atlantia par la famille Benetton et le fonds américain Blackstone pourrait être bouclé d’ici la fin de l’année, a dit dimanche son président, rapporte l’agence Reuters. Les deux candidats ont fait en avril une proposition à 58 milliards d’euros pour sortir l’opérateur aéroportuaire et autoroutier de la cote, mais n’ont pas encore lancé formellement leur offre, dans l’attente du feu vert des autorités de tutelle. «Nous espérons être capables de respecter le calendrier que nous avons fixé», a dit à Reuters Giampiero Massolo, président d’Atlantia, lors d’un forum d’entreprises. Selon lui, le scénario le plus probable est le lancement d’une offre en octobre assorti d’un objectif de sortie de la cote d’ici la fin de l’année.
Sur l'île Seguin à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) autrefois occupée par les usines Renault , le chantier de la pointe amont, porté par Emerige, avec son centre d’art, a démarré à la fin dumois d’août. Le promoteur annonce aussi avoir trouvé un nouvel investisseur, la société de capital-investissement Ardian, pour financer à ses côtés ce projet à 450millions d’euros (achat du terrain plus coût de la construction), rapporte Les Echos. Il avait déjà un partenaire historique dans cette opération, le fonds AOG, qui reste actionnaire à hauteur de 20%.Ardian, qui existe depuis1996 et qui s’est lancé dans l’immobilier il y a six ans (il réhabilite aussi l’ancien siège d’Europe 1 à Paris), prend une participation de 70% de ce programme mixte portant sur plus de 53.000 mètres carrés de surface plancher, Emerige conservant 10%.
Très présent dans la santé (Elsan, Sebia…) et l’éducation (Galileo Global Education), la holding d’investissement des Bettencourt-Meyers fait ses premiers pas dans le prêt-à-porter. Selon Les Echos, Téthys Invest a repris une part minoritaire du capital de Sézane. Elle évoluera désormais aux côtés de General Atlantic, actionnaire depuis le rachat des parts de Summit Partners 2018. Le fonds américain a donc modifié ses projets. En début d’année, JPMorgan avait été mandaté pour trouver un remplaçant à General Atlantic, comme l’avait révélé L’Agefi. La marque créée en 2013 par Morgane Sézalory a poussé les feux à l’international, enregistrant une croissance annuelle de plus de 20 % par an. Les Etats-Unis sont devenus le second marché de la griffe.
Bridgewater Associates LP, le hedge fund créé en 1975 par l’investisseurRay Dalio, a pris une position vendeuse sur la banque espagnole Banco Bilbao Vizcaya Argentaria (BBVA). Au 31 août, il affichait une vente à découvert pour 31,9 millions d’actions, ce qui correspond à 0,5 % du capital de la deuxième banque espagnole, selon un avis envoyé à l’autorité boursière du pays(CNMV).
Plus de la moitié des assureurs en Europe (52 %) prévoient un recours accru aux sociétés de gestion externes pour leurs allocations aux obligations cotées non investment grade, selon un sondage de Cerulli. De plus, 47 % envisagent de faire davantage appel aux gérants externes pour leurs expositions en dette privée. «Nos études montrent que la dette subordonnée/mezzanine, la dette émergente et la dette immobilière commerciale sont les domaines dans lesquels les assureurs sont les plus susceptibles de confier de nouveaux investissements à des gestionnaires externes», expose André Schnurrenberger, directeur général, Europe, chez Cerulli. «Les gestionnaires d’actifs qui peuvent fournir le savoir-faire et l’expérience nécessaires pour gérer des investissements obligataires plus spécialisés peuvent s’attendre à une demande accrue de la part des assureurs», poursuit-il. Face à la fin de l'ère des taux bas et à la perspective d’une inflation élevée persistante, les compagnies d’assurance européennes revoient leurs stratégies d’investissement. Cela les pousse à étudier des segments tels que la dette des marchés émergents et la dette privée. Cerulli estime que les actifs d’assurance externalisés à des gestionnaires tiers non captifs ont atteint environ 1.500 milliards d’euros à la fin de 2021, soit 16,9 % du total des actifs du compte général. Cela représente une croissance des actifs externalisés de 4,1 % d’une année sur l’autre, dépassant la croissance de 3,1 % du total des actifs d’assurance du compte général en Europe. Cerulli prévoit que les actifs externalisés atteindront près de 1.700 milliards d’euros d’ici 2026.
Le célèbre club de football AC Milan a été vendu pour 1,2 milliard d’euros à Redbird Capital Partners déjà propriétaire, en France, du Toulouse FC. Le fonds américain s’est allié pour l’occasion avec Yankee Global Entreprise, propriétaire du club de baseball de New York des Yankees, qui récupère une part minoritaire du capital. Selon Reuters, le fonds Elliott ne restera pas au capital de l’AC Milan mais octroiera un crédit vendeur de 600 millions d’euros maximum à Redbird et pourra nommer deux administrateurs.
La société de gestion américaine Inspire Investing va retirer la mention ESG (pour environnement, social et gouvernance) des noms de ses huit ETF, tout en conservant la même stratégie d’investissement . Inspire Investing est le plus gros fournisseur mondial d’ETF «bibliquement responsables». La société explique avoir adopté le terme «ESG basé sur la foi» dès 2019 afin de décrire son approche de l’investissement responsable fondée sur la Bible. Récemment, «en raison d’un activisme libéral omniprésent sous le couvert de «ESG», le terme a reçu une réaction négative de la part des conservateurs et a été largement perçu comme l’antithèse des valeurs bibliques. Pour refléter cette évolution de la perception du public, Inspire a publiquement renoncé au label ESG», explique un communiqué. «Nous avons adopté l’ESG dans l’espoir de voir un «système bipartite» dans la communauté ESG, où les valeurs bibliques pourraient fournir une contre-pression sur la domination écrasante de la gauche progressiste dans cet univers», a commenté Robert Netzly, le directeur général d’Inspire. « En raison de l’escalade de l’intolérance et de la rancœur gauchistes au cours des derniers mois, nous ne souhaitons plus identifier notre approche d’investissement comme faisant partie de la catégorie ESG», poursuit-il. Cette décision a de quoi surprendre en Europe, où la tendance est plutôt inverse. Mais elle s’inscrit dans un contexte de politisation de l’ESG aux Etats-Unis. Dernièrement, le Texas a placé plusieurs sociétés sur une liste noire pour leur hostilité aux énergies fossiles…
Mais où sont donc passés les fondsde private equity ? Après avoir enregistré une activité intense au cours du premier semestre, avec 155 LBO répertoriés par le site Capital Finance, le marché français du non-coté est en train de changer de paradigme. Le nombre d’entreprises mises en vente est en train de chuter sous l’effet de la dégradation des conditions économiques et de la remontée des taux d’intérêt. En parallèle, l’appétit des fonds semble avoir baissé. Au cours des deux derniers mois, une dizaine d’ETI françaises en vente ont fini par être rachetées par des industriels, alors même que ces dernières étaient détenues par des gérants du non-coté. «Lorsqu’une entreprise est détenue par un fonds, celle-ci est régulièrement revendue à un autre gérant. Cette industrie a l’habitude de s’auto-alimenter, même si les sorties en Bourse et les cessions auprès d’industriels font partie des voies possibles», souligne un avocat d’affaires. Arkopharma, Orolia, Exxelia, Tractel… Cet été, le processus de vente de groupe pharmaceutique Arkopharma, piloté par Rothschild & Co et révélé par L’Agefi en avril, a fini par aboutir à des négociations exclusives entre Montagu Private Equity et l’allemand Dermapharm. Plusieurs fonds avaient pourtant regardé le dossier, à commencer par Bridgepoint. Même son de cloche du côté de la pépite tricolore Orolia, dont l’acquisition a été récemment finalisée par Safran pour plus de 400 millions d’euros auprès d’Eurazeo. L’enchère organisée par Rothschild & Co et Evercore avait beau avoir impliqué nombre de gérants de private equity, tels que Astorg, Wendel, Hexagon et True Wind Capital. Toujours dans l’univers de la technologie de pointe, IK Partners a récemment cédé le contrôle du fabricant de composants passifs complexes Exxelia à l’américain Heico, coté sur le Nyse. Là encore, Rothschild & Co était à la manœuvre, avec à la clé une offre valorisant l’ETI française 453 millions d’euros, soit légèrement plus que la proposition avortée de sixième LBO faite par HLD il y a deux ans. Dans le portefeuille de Cinven depuis 2015, le fabricant français de matériel d’élévation et de protection anti-chute Tractel est tombé dans l’escarcelle d’Alimak, une entreprise suédoise spécialisée dans les solutions d’accès vertical pour le bâtiment et l’industrie. Cotée à Stockholm, cette dernière a accepté de mettre sur la table 500 millions d’euros pour faire la différence avec les autres candidats. Enfin, l’été a aussi été propice à la revente du fabricant d’équipements industriels Linxis, grâce à l’intermédiation de Lazard et de Jefferies. IK Partners est ainsi entré en «exclu» avec l’américain Hillenbrand, pour un prix de 572 millions d’euros. Plus tôt dans l’année, ce fut aussi le cas de la pépite de la défense iXblue (rachetée par Groupe Gorgé pour 410 millions d’euros) ou bien encore du chimiste Chryso (absorbé par Saint-Gobain pour plus d’un milliard d’euros). «Sur la plupart de ces dossiers, les écarts de prix entre les industriels et les fonds ont été impressionnants», remarque un banquier d’affaires. Le manque de visibilité sur les rentabilités normatives plombe la motivation des spécialistes du private equity. La rentrée va donc être scrutée de près, dans l’espoir d’une détente des conditions de financement. Mais le sujet de l’inflation galopante reste, lui, bien présent.