CGG est arrivé au bout de ses peines. Réunie hier en deuxième convocation, l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires du groupe de services parapétroliers a validé les résolutions permettant la restructuration de la dette, rapporte L’Agefi. Un plan inédit en France. Jamais une société, cotée en Bourse ou non, n’avait restructuré autant de dette de cette façon en une seule fois. Au total, 1,9 milliard de dollars de dette, dont 1,5 milliard de dette high yield et 400 millions d’obligations convertibles (Océane), vont être convertis en actions. Dans le cas de Solocal, le montant de dette restructuré était inférieur à 800 millions.«Au-delà du montant, le dossier présentait une complexité nouvelle, avec la gestion en parallèle d’une procédure de sauvegarde française et de procédures américaines de Chapter 11 et de Chapter 15. Cela soulevait des questions de calendrier mais aussi des questions plus culturelles, avec une approche différente de la restructuration à mener vue des Etats-Unis ou vue de France», explique Lionel Spizzichino, responsable du département réorganisation & restructuration du cabinet d’avocats Willkie Farr & Gallagher à Paris, qui a mené les négociations pour les six principaux créanciers high yield (Alden, Attestor, Aurelius, Boussard & Gavaudan, Contrarian et Third Point), appelés à devenir les actionnaires de référence de CGG. Une grande partie des négociations a porté sur la part résiduelle du capital restant entre les mains des actionnaires historiques. Au pire, ils n’auront plus que 4,4% du capital avant exercice des différents bons de souscription d’actions prévus par le plan, et 21,9% au mieux s’ils suivent les émissions qui leur sont ouvertes. Ils devront pour cela débourser 100 millions d’euros en plus des 350 millions apportés début 2016 lors d’une augmentation de capital qui n’aura servi qu’à financer la restructuration opérationnelle de CGG.La restructuration doit encore passer deux obstacles : l’approbation par le tribunal de commerce de Paris du plan de sauvegarde, le 20 novembre, et, le même jour, le jugement en première instance du recours déposé par certains détenteurs d’Océane. La justice américain doit aussi valider son volet. Une fois le plan finalisé, probablement fin janvier ou début 2018, CGG verra sa première échéance (677 millions de dollars) reportée à 2023, avec 461 millions supplémentaires l’année suivante. Le groupe économisera 225 millions de charges financières à l’horizon 2019.