Quelle formule retenir pour assurer la meilleure solution de placement possible dans le cadre d’un produit d'épargne retraite paneuropéen (PEPP, Pan-European Personal Pension Product) que l’Europe souhaite mettre en place ? Une étude de la SDA Bocconi School of Management commanditée par l’Association européenne des gestionnaires d’actifs (Efama) s’est penchée sur la question. La question centrale retenue par l'étude a été de déterminer s’il faut privilégier l’option d’investissement par défaut qui va garantir à l'épargnant individuel une récupération a minima du capital investi ou s’il ne vaudrait pas mieux favoriser une réduction progressive des actifs risqués dans un portefeuille PEPP tout le long d’un cycle de vie.L'étude a fait des simulations sur deux périodes : 1969-2012 («old normal»), avec deux chocs pétroliers, des taux d’intérêt et d’inflation croissants et décroissants ; 1992-2012 («new normal»), avec des taux d’intérêt et une inflation orientés à la baisse. Selon l'étude, les stratégies de réduction progressive des risques offrent une meilleure protection du capital que l’option d’investissement par défaut. Sur la période 1969-2012, la majorité des épargnants appliquant une stratégie sur un cycle de vie peuvent espérer un taux de rendement réel de 5,9% sur une période de 40 ans, à comparer à un taux de seulement 3,3% pour un produit avec une garantie. Sur la période 1992-2012, la majorité des épargnants pratiquant la stratégie sur un cycle de vie peuvent compter sur un rendement réel de 5,1%, contre seulement 1,2% pour un produit avec garantie.La réduction de la période d’accumulation ne modifie pas les résultats de façon significative. Sur la période 1992-2012, le rendement du produit garanti ressort à seulement 1,4% dans 50% des cas, contre 5,8% pour les stratégies sur le cycle de vie. Les stratégies du cycle de vie assurent que 99,9% des épargnants détiennent en fin de parcours une retraite accumulée supérieure au capital investi ajusté de l’inflation, sur des périodes de 40 et 20 ans.L'étude relève aussi que l'émergence d’un paysage économique et financier plutôt «new normal» après la crise financière, ainsi que les contraintes de la directive Solvabilité II, ont eu un impact négatif marqué sur les rendements offerts par les produits d’assurance-vie assortis d’une garantie financière.