Le filet de sécurité de la finance publique n’est plus ce qu’il était. Alors que la pression fiscale reste élevée et que la dette publique s’approche de 100% du PIB, les Français pensent-ils pouvoir continuer à compter sur le système de l’Etat-Providence, fondé sur la mutualisation des risques et la gratuité, pour financer les grandes dépenses de leur vie ? Selon un sondage réalisé par OpinionWay pour le compte de Lyxor Asset Management (*), la prise de conscience des Français est radicale. Ils sont 67% à estimer que dans les années à venir, ils devront avant tout compter sur eux-mêmes pour financer les grandes dépenses de leur vie, telles que leur frais de santé, leur retraite, leur fin de vie ou celle de leurs parents. Ils ne sont que 5% à compter sur les pouvoirs publics sur ces différentes thématiques.Les Français sont même 77% à penser qu’ils vont devoir, face à toutes ces dépenses, trouver de nouveaux moyens de financement. 89% estiment qu’ils devront anticiper davantage face à ces défis financiers. Quelles seront les dépenses les plus difficiles à financer à leurs yeux ? En premier lieu, la fin de vie ou celle de leurs parents, puis les soins de santé non pris en charge par la sécurité sociale, leur retraite et le logement de leurs enfants. Les études des enfants, qui ne figurent pas parmi les dépenses jugées les plus complexes, sont tout de même qualifiées de « difficiles à financer » par près de 70% des Français, alors que de nombreuses formations restent encore gratuites ou d’un prix moins élevé que dans les pays anglo-saxons. Face à un tel changement de paradigme, les deux tiers des Français estiment manquer de produits et services financiers innovants. Néanmoins, 68% de la population dit se préparer au financement de ces grandes dépenses, soit en épargnant, soit, a minima, en s’informant, un taux qui atteint les 83% chez les Français aux revenus plus élevés. Quels sont les moyens que les Français comptent utiliser pour financer ces grandes étapes de leur vie ? Avant tout, leur compte courant et l’épargne réglementée (Livret A, LDD, PEL, PEP, CEL…), malgré le niveau très bas des taux d’intérêt. Ils ont beaucoup moins recours aux placements en assurance-vie ou en produits mobiliers (actions, obligations…), à l’exception des Français aux revenus plus élevés qui comptent davantage sur ces solutions financières. Et quand on leur demande vers qui ils pensent se tourner pour obtenir de l’information et des conseils sur le financement des grandes étapes de leur vie, les proches sont le premier recours des Français interrogés, dans de nombreux domaines : études, fin de vie, dépenses de santé… Les conseillers financiers, et en particulier le conseiller bancaire, trouvent droit de cité sur des sujets comme l’immobilier et la retraite. Ces résultats suscitent des interrogations chez les responsables de Lyxor AM. «Il n’est pas surprenant que les Français aient une conscience toujours plus aiguë des nombreux changements de leur environnement économique et financier. Ce qui est frappant, c’est l’ampleur de cette prise de conscience et le besoin de conseils, d’idées, de solutions, parfois même tout simplement d’interlocuteur. En tant que professionnels de l’épargne, ces résultats nous interpellent et nous engagent en nous posant un triple défi : celui de l’éducation financière, celui de la communication et de l’information et celui de l’innovation, tous pour mieux répondre à ces besoins nouveaux tout au long de la vie», a commenté Lionet Paquin, directeur général de Lyxor Asset Management. Lionel Paquin souligne aussi que la gestion de l'épargne retraite constitue depuis longtemps un axe de développement stratégique pour la filiale de gestion de Société Générale dont les actifs liés à cette activité, principalement pour le compte de grands investisseurs institutionnels, pèsent pas loin du quart des encours sous gestion qui totalisent quelque 135 milliards d’euros. Mais les chiffres le montrent bien, le chantier est énorme. «En tant que professionnels de l'épargne, nous avons un rôle essentiel à jouer. Nous devons proposer pas seulement des produits d'épargne liés à la retraite, mais tout une gamme de solutions et services. Et sur le chapitre de l’innovation par exemple, nous ne sommes pas encore assez avancés et nous n’avons pas assez innové. Mais nous sommes en train de le faire», assure Lionel Paquin.(*) Enquête d’opinion auprès d’un échantillon représentatif de la population française, comptant 1028 personnes âgées de 18 ans et plus. OpinionWay a également interrogé un échantillon représentatif de personnes gagnant au moins 60.000 euros par an par foyer afin de vérifier si les réponses des Français varient en fonction de leur niveau de revenus