Les actions européennes continuent d’avoir les faveurs des gestionnaires d’actifs. Dans son point mensuel sur son allocation d’actifs, Columbia Threadneedle indique ainsi « demeurer optimistes sur les actions européennes ». « Les rendements des actions européennes en euros sont à la traîne des autres marchés cette année, malgré un contexte de solides surperformances en fin d’année 2016 et en 2017, observent ainsi Maya Bhandari, gérant de portefeuille multi assets, et Toby Nangle, responsable mondial de l’allocation d’actifs et responsable du multi asset pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, dans une note. Tout cela s’est produits dans un contexte de fléchissement des données économiques et, jusqu’à récemment, d’un euro plus vigoureux qui, à 1,25 face au dollar américain plus tôt cette année, constituait un obstacle pour les actions européennes. » Pour autant, « dans la mesure où l’atonie économique est, à n’en point douter, temporaire et où l’euro devrait se déprécier, nous demeurons optimistes à l’égard de la région », ajoutent-ils.A en croire les deux spécialistes, l’avenir s’annonce même sous les meilleurs auspices pour les actions européennes. « Les prévisions économiques actuelles, qui tablent sur 2,3% de croissance en Europe cette année, devraient sans difficulté se traduire par une croissance des bénéfices des entreprises de 10% en 2018 », avancent les gérants qui tablent, pour l’heure, sur une croissance bénéficiaire de 8% pour 2019. Leur optimiste est toutefois mesurée. « Il n’est pas exclu que les données en provenance d’Europe soient moins positives, mais une grande partie de cette évolution est majoritairement dictée par les enquêtes d’opinion, qui ont abandonné leurs plus hauts pluriannuels mais continuent de pointer vers une expansion économique », nuancent-ils.A l’inverse, Columbia Threadneedle a décidé de maintenir son positionnement neutre sur le marché du crédit. « Si le cycle de crédit actuel est inhabituellement long, l’analyse des éléments déclencheurs d’un retournement de cycle réalisée par notre équipe crédit ‘investment grade’ ne met en évidence aucune menace immédiate, même si le marché n’affiche pas vraiment un bilan de santé sans tâche », notent Maya Bhandari et Toby Nangle. Surtout, « parmi les cinq points faisant l’objet d’une surveillance de nos équipes, trois se voient attribuer un drapeau orange (resserrement monétaire, valorisations élevées et, enfin, volatilité anormalement faible mais en hausse), un reçoit un drapeau rouge (aggravation de l’état de santé des entreprises) et un seul est au vert (santé macroéconomique) », détaillent-ils. Dans un tel contexte, « nous estimons que notre positionnement neutre à l’égard du crédit demeure justifié à ce stade, même si les produits de spread à duration plus courte font l’objet d’une attention de plus en plus marquée au sein de nos portefeuilles gérés et multi-actifs », concluent-ils.