Natasha Cazenave, responsable de la régulation et des affaires internationales de l’Autorité des marchés financiers, s’est exprimée jeudi sur le futur de la régulation financière européenne dans le cadre d’une conférence organisée par Bloomberg. Au cours de cet événement, Natasha Cazenave a entre autres évoqué les discussions sur le régime d’équivalence pour le secteur financier entre l’Union européenne et le Royaume-Uni qui doivent aboutir d’ici fin mars. «La compétitivité du marché européen ne dépend pas de l’équivalence en elle-même. Il existe des situations dans lesquelles l’équivalence n’est pas la bonne solution pour le marché, comme les plateformes de trading. L’Esma a rappelé que les titres européens devaient être négociés sur des plateformes domiciliées en Europe par des entreprises établies en Europe. Depuis le Brexit, nous observons un mouvement clair des plateformes britanniques vers d’autres basées à Amsterdam ou Paris pour la négociation de titres européens», a indiqué Natasha Cazenave. Selon elle, il est également «naturel d’avoir des divergences» au niveau de la réglementation financière entre l’UE et le Royaume-Uni, qui «maintiendra un haut niveau de services financiers» . Par ailleurs, Natasha Cazenave a insisté sur le fait que 2021 devait servir à uniformiser et harmoniser différentes régulations européennes et qu’il n’y aura « pas de véritable union des marchés de capitaux sans convergence sur la supervision à l’échelle européenne». Les «références» européennes se propagent dans le monde Cette convergence, devenue encore plus nécessaire après le Brexit, sera un «aspect clépour la crédibilité de l’écosystème de l’Esma» pour Jean-Paul Servais, vice-président de l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) et président de l’autorité des marchés financiers belge FSMA, autre invité de la conférence de Bloomberg. D’après Jean-Paul Servais, le rôle important que joue l’UE dans la conception de la réglementation internationale est sous-estimé, rappelant par exemple que la réglementation GDPR sur la protection des données personnelles a forcé une convergence globale sur le sujet. «MiFID, Ucits, AIFMD sont des références utilisées hors de l’UE», a-t-il commenté, estimant que le futur règlement européen des marchés de crypto-actifs (MiCA) – dont le projet a été dévoilé en novembre dernier – pourrait suivre la même voie. «Nous voulons établir la norme par excellence pour les cryptomonnaies stables», a ajouté Jean-Paul Servais. Le président de la FSMA est aussi revenu sur les standards de reporting en matière de durabilité en soutenant l’idée d’une standardisation internationale sur ce sujet sous l’égide de l’International Financial Reporting Standards Foundation.