Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi Teodorin Obiang, le fils aîné du président de Guinée équatoriale, pour blanchiment d’abus de biens sociaux, abus de confiance, corruption et détournement de fonds publics; mais il a également mis en cause la Société Générale et la Banque de France. Teodorin Obiang a notamment écopé de trois de prison et d’une amende de 30 millions d’euros avec sursis. La présidente du tribunal Bénédicte de Perthuis a justifié ces sursis par le fait que Teodorin Obiang a pu longtemps penser qu’il bénéficiait d’une forme d’impunité en France. Elle a voulu tenir compte de la «complaisance» de la Société générale, «qui a permis à tout le moins par son absence de réaction la poursuite de l’infraction». «Le tribunal relève que l’attitude de la Société générale, comme celle de la Banque de France, pendant de nombreuses années, a pu laisser penser à Teodoro Nguema Obiang Mangue qu’il existait en France une forme de tolérance à l'égard de ces pratiques», a-t-elle poursuivi. Elle a rappelé que la Société générale de banque de Guinée équatoriale (SGBGE), filiale de la Société générale, avait joué un «rôle essentiel» dans le transfert de fonds à l'étranger au profit de Teodorin Obiang.