Appétit. La gestion passive est en passe de supplanter son pendant actif aux Etats-Unis. Elle pourrait peser 50 % des fonds actions d’ici deux à trois ans si elle continue de progresser au même rythme que ces cinq dernières années (2,8 points par an), selon JPMorgan. Elle représentait 44 % du marché fin 2018. La gestion passive obligations est moins importante, à 19 % (36 % pour les actions et les obligations). Cette moindre progression s’explique par la bonne résistance de la gestion active, contrairement au monde actions qui connaît depuis 2014 un important flux de rachats. Cet engouement plus marqué pour les fonds indiciels actions n’est toutefois pas lié à un effet de performance, les fonds actifs actions ne sous-performant pas plus en moyenne que les fonds obligataires. La raison en est plutôt dans les structures de marché. L’un des enseignements importants de cette bascule est l’importance prise par les investisseurs finaux, tels les particuliers, dans les mouvements de marché. « Le sentiment versatile des investisseurs ‘retail’ se transmet plus directement aux marchés que dans la gestion active, où le gérant du fonds décide au final quand et comment déployer les fonds », explique JPMorgan. Autre enseignement : les momentum de marché sont plus longs et soutenus. En revanche, la croissance de la gestion indicielle n’a pas entraîné, comme on le craignait, une concentration dans quelques gros fonds, ce qui aurait pu contribuer à une augmentation du risque systémique de ces acteurs. Ce changement va s’accélérer car, en dehors des Etats-Unis, la part de la gestion passive est aujourd’hui de 25 % en Europe (15 % avec les obligations). Elle devrait augmenter avec l’évolution de la réglementation (Mifid) et une plus grande transparence sur les frais. A noter qu’au Japon la gestion passive actions représente 58 % du marché des fonds et 31 % sans prise en compte des ETF détenus par la Banque du Japon.