Le régulateur financier chinois, la China Securities Regulatory Commission, vient de recevoir les premières demandes de licence de création de sociétés de gestion collective de la part de deux sociétés étrangères, a appris Reuters. Il s’agit deBlackRock et Neuberger Berman, qui ont déposé leurs dossiers dès ce 1er avril, jour d’entrée en vigueur de l’assouplissement du droit chinois dans ce domaine. BlackRock est déjà présent en Chine via une filiale de placements privés, et une joint-venture. En décembre dernier, Bloomberg révélait que le géant s'était rapproché du fonds souverain singapourien Temasek et de la China Construction Bank Corp, numéro deux local, pour mettre sur pied une société de gestion. D’autres acteurs anglo-saxons sont aussiintéressés par cette opportunité. Il s’agit de Fidelity International, qui vient d’y nommer une présidente, et Schroders, qui vont prochainement déposer leur dossier, a indiqué le mois dernier le gouvernement de Shanghai. S’appuyant sur l’abrogation des limites de détentions de capitaux pour les sociétés étrangères, Amundi et JPMorgan AM ont eux préféré suivre des stratégies différentes. Le Français va prochainement donner naissance à une joint-venture, avec une filiale de Bank of China, dont il détiendra la majorité du capital. Le second va tenter de la jouer solo, en rachetant la totalité des parts de sa joint-venture actuelle. Une stratégie cavalière dans un pays dominé par ses propres banques, si l’on en croit l’analyse de Bruno Guilloton, le directeur Asie-Pacifique d’AXA Investment Managers, interviewé par Newsmanagers en novembre dernier. L’ouverture du marché des organismes de placements collectifs fait partie de l’accord commercial sino-américain signé entre Donald Trump et Xi Jinping. La Chine est plus globalement entrée dans un mouvement de libéralisation de ses marchés financiers, en supprimant petit-à-petit les limites capitalistiques qui empêchaient les sociétés étrangères de détenir des entités sur son sol.