L’activiste Nelson Peltz, qui gère plusieurs milliards de dollars d’actifs, sait maintenant ce que pouvaient ressentir les sociétés dans lesquelles il détient une participation. Pressé au début de l’été par les actionnaires du fonds Trian Investors 1 de changer la gouvernance de ce véhicule coté sur la Bourse de Londres, il a finalement décidé de le liquider. Dans un communiqué publié le 2 septembre, la société de gestion indique qu’elle rachètera «obligatoirement», et au plus tard le 30 juin 2023, au moins 95% de la participation de chaque actionnaire dans la société. Ce rachat pourra prendre la forme d’une distribution d’actifs sous-jacents au prix utilisé pour le calcul de la valeur liquidative du fonds au moment du remboursement. Une fois le rachat terminé, le conseil d’administration entamera un processus de liquidation de la société et l’actif net résiduel sera remboursé aux actionnaires en espèces. C’en est donc fini pour ce véhicule qui dispose d’environ 420 millions de livres (485 millions d’euros) d’actifs sous gestion. Trian 1, dont la stratégie d’investissement consiste à se positionner sur des entreprises qu’il juge sous-évaluées, puis à faire pression pour qu’elles changent de cap, est actuellement positionné sur Ferguson et Unilever. La société de gestion justifie sa bonne gestion en indiquant que les participations de Ferguson et d’Unilever détenues ont nettement surperformé le FTSE 100 au cours des «périodes pertinentes». Reste à savoir ce que sont ces périodes. Depuis le début de l’année, Ferguson perd plus de 25%, contre un indice FTSE 100 en baisse de seulement 3%. Unilever s’en sort mieux en reculant sur la même période dans les mêmes proportions que l’indice. Concernant Trian 1, l’annonce de vendredi a fait bondir son cours de Bourse de 15%, faisant passer la performance de l’action depuis le 1er janvier dans le vert, à +4%. Malgré le fait que Trian s’estime «très satisfait» de sa stratégie, le conseil d’administration reconnaît qu’une partie importante de son actionnariat actuel aimerait avoir la possibilité de céder sa participation. Au début de l’été, une coalition d’investisseurs comprenant Global Value, Invesco, Janus Henderson – qui a été en son temps une des cibles du gestionnaire activiste – et Pelham Capital avait forcé la société à destituer son président, Chris Sherwell. Il ont finalement obtenu bien plus.