L’actualité (lancement, levée de fonds, nouveaux produits) des start-up qui utilisent les nouvelles technologies pour proposer des services innovants dans le domaine de la finance.
Etape. Ant Group annonce Alipay + Unified Payment, une importante mise à jour de la « super app » pour faciliter l’acceptation par les commerçants en ligne ou en magasin de tous les moyens de paiement numériques supportés par Alipay. L’enjeu : permettre aux marchands partout dans le monde de toucher un milliard de consommateurs et d’encaisser facilement leurs paiements dans leurs devises locales et d’optimiser les coûts d’acceptation. Lors des achats en ligne sur les sites équipés d’Alipay +, l’acheteur pourra choisir parmi les modes de paiement le plus fréquents dans son pays. En magasin, les marchands pourront accepter tous les moyens de paiement électroniques supportés par Alipay dès qu’ils auront intégré Alipay + Unified Payment et son standard unifié de QR Code. Une concurrence nouvelle pour les PSP (prestataires de services de paiement) comme Worldline, Adyen ou Stripe qui offrent aux marchands leurs capacités techniques d’acceptation des paiements.
A l’opposé du métavers, Guerlain propose d’investir dans des NFT pour financer le projet Reaverse, un vrai jardin en région parisienne qui sera bientôt un sanctuaire pour les abeilles.
Recul. Si le monde des crypto-actifs et de la finance décentralisée cherche à prouver son utilité et à s’institutionnaliser, la Banque des règlements internationaux (BRI) formule un désaveu cinglant dans son dernier bulletin intitulé : DeFi lending: intermediation without information? Selon la BRI, les plateformes de prêt décentralisées favorisent surtout la spéculation sur les actifs numériques, et non l’investissement dans l’économie réelle. De plus, l’exigence de collateral est souvent bien au-dessus de la valeur du prêt en raison de la volatilité des valorisations des actifs digitaux, et ce pour compenser l’anonymat des emprunteurs. Ce qui finit par donner au prêt décentralisé un effet procyclique. De plus, le fait de recourir à du collateral favorise l’accès au crédit des acteurs qui possèdent déjà beaucoup d’actifs digitaux, ce qui contrevient à la notion même d’inclusion financière.
Accélération. Deux nouvelles importantes pour la proptech. D’abord une nouvelle orientation stratégique pour le Crédit Mutuel Arkéa. Après s’être défait de plusieurs fintechs comme Leetchi et Budget Insight, la banque a pris une participation majoritaire dans Liberkeys via sa filiale Izimmo, elle-même acquise en 2017. Liberkeys est une néo-agence immobilière qui utilise la technologie et la relation humaine pour mieux gérer la relation client dans le cadre des ventes immobilières. Déjà présente dans six grandes villes, Liberkeys pourra développer sa présence sur toute la France et doubler le nombre de ses agents. Autre information de poids : Masteos, proptech spécialisée dans l’investissement locatif clé en main, lève 40 millions d’euros en série A auprès de DST Global Partners, de Daphni et de ses propres salariés. Masteos pourra ainsi poursuivre le développement d’une application mobile, étendre sa présence sur toute la France et en Europe, et recruter 300 nouveaux collaborateurs dès cette année.
BNP Paribas a annoncé mardi qu’elle proposera d’ici à septembre une solution complète de gestion dématérialisée des notes de frais. Cette innovation a été conçue en collaboration avec Expensya, fintech spécialisée dans la gestion des dépenses d’entreprises. Avec plus de 160 collaborateurs dans 4 pays, Expensya compte aujourd’hui plus de 6.000 entreprises clientes dans une centaine de pays. Liée à la carte Corporate BNP Paribas, cette solution permet via une application smartphone dédiée de saisir automatiquement les notes de frais en scannant les reçus des dépenses concernées. Elle intégrera par la suite les cartes ‘Procurement’ et cartes virtuelles afin de couvrir l’ensemble des solutions de paiement distribuées aux clients entreprises de la banque française.
Speak French, please. L’Autorité des marchés financiers (AMF, photo) a revu sa doctrine de 2020 sur le régime des prestataires de services sur actifs numériques (PSAN). Elle précise notamment la notion de communication promotionnelle (publicité) à l’initiative du PSAN ou réalisée pour son compte par un tiers. Elle exige que les supports de communication destinés aux clients français soient rédigés en français. Autre point : un service sur actif numérique dispensé via une API (interface de programmation) n’exclut pas la qualification du service de conservation ou d’autres services sur actifs numériques. Une analyse au cas par cas devrait être menée. Une nouvelle question a été ajoutée (12.3) à la doctrine concernant le staking (engagement qui consiste à immobiliser ses actifs contre rémunération) et le cryptolending (prêt d’actifs numériques) : pour exercer ces deux activités, il est désormais obligatoire d’être enregistré ou d’avoir un agrément de PSAN.
L’accès aux comptes bancaires ou à d’autres données a permis d’affiner les évaluations de risques de crédit. Algoan et Qard mettent leurs algorithmes à la disposition du marché.