Nos articles d’actualité et d’analyse sur le financement des entreprises par dette obligataire (marché primaire, DCM, obligations hybrides) ou bancaire.
La Place de Paris et Bruxelles se veulent rassurants, mais estiment que le cadre réglementaire peut être complété pour assurer la bonne exécution des contrats.
Alès Groupe a annoncé hier avoir obtenu de ses créanciers bancaires et obligataires qu’ils suspendent leur demande d’exigibilité jusqu’au 15 octobre pour pouvoir poursuivre ses discussions sur la renégociation de ses conditions de financement. Le groupe de cosmétiques, qui avait obtenu une première suspension ayant expiré le 15 juillet, avait annoncé en avril qu’il ne pourrait pas respecter ses covenants bancaires.
En dette privée, les investisseurs se voient désormais proposer de la dette « unitranche synthétique », « stretched senior », auprès de quoi mezzanine, second lien et autres « PIK » (payment in kind) font figure de grands classiques. Bien malin qui peut prédire dans ces conditions sa subordination en cas de problème. Il est vrai que les fonds à l’affût d’un peu de rendement sont pléthore et les opportunités rares. Si aux débuts de la désintermédiation, on s’attendait à voir caler les nombreux fonds levés sur ce thème, ils sont déployés à 80 %. A quel prix au juste, l’avenir le dira car, pour l’instant, les avertissements des superviseurs sur la montée du levier n’ont pas l’air de perturber le mouvement.
Le «plan Juncker» destiné à financer des projets innovants à travers l’Europe pour relancer la croissance économique a dépassé son objectif initial de financement et permis la création de centaines de milliers d’emplois, a déclaré hier la Commission européenne. L’exécutif européen avait lancé le Fonds européen pour les investissements stratégiques en juillet 2015 avec pour objectif de mobiliser 315 milliards d’euros d’investissements supplémentaires en trois ans pour contrer la baisse des investissements après les crises financières de 2007-2012. Selon Bruxelles, le plan devrait maintenant permettre de mobilier 335 milliards d’euros de nouveaux financements dans les 28 Etats de l’Union européenne. Le plan est financé par des garanties de l’UE pour 21 milliards d’euros, dont cinq milliards apportés par la Banque européenne d’investissement. Les deux tiers des investissements qu’il a générés provenaient du secteur privé, précise la Commission.
Tirant parti d’une demande soutenue des investisseurs, l’opérateur télécoms contrôlé par Patrick Drahi a augmenté hier la taille de son offre obligataire multidevise à un total de 2,9 milliards de dollars (2,48 milliards d’euros), contre un objectif initial de 2 milliards. La part libellée dans la monnaie unique est passée de 650 millions à un milliard d’euros et celle en dollar est passée de 1,25 milliard à 1,75 milliard. Le rendement a été resserré à 5,875% contre 6% initialement proposé sur les titres en euro et à 8,125% contre 8,25% sur les obligations en dollar. Les deux souches, qui ont une maturité de 8 ans et demi, contribueront à refinancer plus de 8 milliards d’euros de dette venant à échéance d’ici à 2022.
Alès Groupe a annoncé hier qu’il poursuivait les discussions avec ses créanciers bancaires et obligataires au-delà de la date précédemment convenue du 15 juillet en vue de renégocier ses conditions de financement. Le groupe de cosmétiques, propriétaire des marques Phyto et Lierac et des parfums Caron, avait lancé un avertissement sur ses résultats en février et indiqué en avril qu’il ne pourrait pas respecter ses covenants bancaires. La société est contrôlée à 80% par la famille Alès.
Electro Power Systems, spécialisée dans les solutions de stockage d'énergie et des microgrids, a annoncé hier le lancement sur Euronext Paris d’une augmentation de capital par émission d’actions nouvelles avec maintien du droit préférentiel de souscription pour un montant brut de 30,3 millions d’euros. Le produit net de l’augmentation de capital permettra à la société de rembourser les financements venant à échéance à hauteur de 12,4 millions d’euros, le solde devant servir, avec la trésorerie de la société et ses sources de financement bancaire, à financer son besoin supplémentaire en fonds de roulement et ses investissements en R&D d’ici à 2020.
CONVERGENCE. Comme le lui demandait le régulateur européen (Esma), l’Autorité des marchés financiers (AMF) a fixé des plafonds en faisant attention de ne pas « casser » la dynamique sur les contrats de liquidité sur actions. Conformément au règlement européen sur les abus de marché (MAR), le régulateur français avait notifié en février un projet de pratique de marché admise (PMA) encadrant l’usage de ces contrats pour deux ans, en permettant de dépasser les plafonds proposés par l’Esma sous réserve de le justifier. Mais le régulateur européen a estimé en avril que l’absence de limites peut conduire à des excès. Le plafond est donc fixé à 50 % du volume quotidien moyen pour les titres « non liquides », avec justification au-delà de 25 %, et à 25 % pour les titres « liquides », avec justification au-delà de 15%. Bruxelles prévoit d’ailleurs de créer un régime européen, indépendamment de la « tenue de marché ».
Allemand. Le marché du placement privé de dette Schuldschein « se remet d’un premier trimestre nerveux », notamment sous le coup des soucis financiers des émetteurs Carillion et Steinhoff, souligne Scope Ratings. Grâce à une accélération au deuxième trimestre, le marché totalise en 2018 à fin juin plus de 50 transactions pour plus de 8 milliards d’euros. De quoi, pour l’agence, confirmer son attente d’un volume d’émission voisin de 20 milliards sur l’exercice. Les émetteurs allemands ont représenté 71 % (83 % avec les autrichiens) du marché au semestre écoulé (voir illustration), contre 57 % sur l’année 2017. Scope Ratings n’en relève pas moins des premières opérations par des groupes nordiques, permettant aux banques SEB, Danske et Nordea de faire leur entrée sur le marché en tant qu’arrangeuses.
Deutsche Post a engagé Goldman Sachs pour examiner le dossier de sa filiale de fourgonnettes électriques StreetScotter que le groupe postal allemand veut développer car il prévoit une forte croissance de la demande, rapporte Reuters de sources proches du dossier. Pour autant Deutsche Post ne veut pas se risquer à investir lourdement dans sa filiale ou assumer le risque lié à une production de véhicules à grande échelle, c’est pourquoi il a engagé la banque d’investissement pour étudier diverses possibilités.
Deutsche Post a engagé Goldman Sachs pour examiner le dossier de sa filiale de fourgonnettes électriques StreetScotter que le groupe postal allemand veut développer car il prévoit une forte croissance de la demande, rapporte Reuters de sources proches du dossier. Pour autant Deutsche Post ne veut pas se risquer à investir lourdement dans sa filiale ou assumer le risque lié à une production de véhicules à grande échelle, c’est pourquoi il a engagé la banque d’investissement pour étudier diverses possibilités.
Dynacure, une société de biotechnologie qui développe de nouveaux traitements pour les patients atteints de maladies orphelines graves, a levé un financement de 47 millions d’euros pour le développement clinique de son programme phare. Andera Partners (ex-Edmond de Rothschild Investment Partners) a mené ce tour de table aux côtés de Pontifax, Bpifrance qui intervient via le fonds Accélération biotechnologies santé et le fonds Biothérapies innovantes et maladies rares gérés dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir, Kurma Partners et Idinvest Partners.