Dans l’univers de la banque privée, suivez l’actualité des différents acteurs ainsi que les family office au cœur d’un éco-système intégrant la gestion de fortune et la gestion de patrimoine.
La banque britannique Barclays et la banque espagnole Banco Sabadell ont indiqué mardi que leurs dirigeants allaient diminuer leurs salaires, rejoignant en cela une partie des banques européennes, dans une contribution pour combattre le nouveau coronavirus. Barclays a indiqué que son directeur Jes Staley, son président Nigel Higgins et son directeur financier Tushar Morzaria vont donner un tiers de leur salaire fixe correspondant aux prochains six mois de paie à un nouveau fonds de 100 millions de livres sterling créé par la banque. Sabadell et sa filiale britannique TSB ont dit que leurs dirigeants allaient abandoner leurs bonus pour l’année 2020, afin de mieux rémunérer les jeunes salariés qui aident les clients confrontés au virus.
Fitch Ratings a annoncé avoir placé sous surveillance avec implications négatives les notes de crédit de BNP Paribas et de la Société Générale, en citant l’impact attendu de la crise actuelle sur leurs résultats. La perspective du Crédit Agricole a par ailleurs été révisée de «stable» à «négative». Les établissements dont la perspective est négative conservent une certaine marge de manoeuvre pour sortir de cette crise sans modification de leur note de crédit, a déclaré l’agence de notation dans un communiqué. En revanche, une note sous surveillance avec implications négatives «indique que nous nous attendons à une pression à court terme sur les notes», poursuit le communiqué.
La banque américaine Wells Fargo dit qu’elle a plus de demandes qu’elle ne peut gérer pour le programme de soutien gouvernemental aux PME, selon le Financial Times, faisant monter la pression sur les régulateurs pour être libérée du plafond sur les actifs qui lui est imposé, depuis le scandale des faux comptes clients, il y a deux ans. Elle a indiqué dimanche soir qu’elle ne pouvait prêter que 10 milliards de dollars aux entreprises demandant de l’aide dans le cadre du programme de soutien à 350 milliards de dollars. Fargo, qui a un bilan comptable de 1.600 milliards de dollars et 9% de parts du marché des crédits américains, n’apportera que 3% des prêts dans ce programme supervisé par la Small Business Administration.
Les banques américaines seront probablement autorisées à verser un dividende à leurs actionnaires, selon le Wall Street Journal, malgré l’accumulation de mauvaises créances que devrait provoquer l'épidémie de coronavirus en affaiblissant un grand nombre d’entreprises. La Réserve fédérale (Fed) ne devrait pas emboîter le pas à la Banque centrale européenne (BCE) et à la Banque d’Angleterre, qui ont demandé aux institutions européennes de s’abstenir de distribuer un dividende. La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, a déclaré qu’elle préférait attendre les résultats des prochains tests de résistance bancaires («stress tests») en juin avant de se prononcer sur ce sujet. Les dividendes représentent une part limitée de la rémunération des actionnaires aux Etats-Unis, environ 25% du total, rachats d’actions compris, contre 75% en Europe.
Les actionnaires de HSBC à Hong Kong envisagent de demander une assemblée générale extraordinaire avec la direction, et à éventuellement engager des poursuites contre la suppression par la banque du paiement de dividendes. Ils ont créée une page Facebook dédiée, qui comptait plus de 3.00 membres dimanche, relève Reuters. HSBC et d’autres banques britanniques ont annoncé mercredi dernier la suspension du paiement de dividendes, après des pressions du régulateur financier britannique, pour qu’ils préservent leur capital, en anticipation face aux pertes attendues avec la crise économique qui découle de la pandémie. HSBC compte de nombreux petits actionnaires à Hong Kong qui ont bénéficié de paiements de dividendes stables.
Les banques du Koweït peuvent continuer de distribuer des dividendes pour l’année 2019, et il est trop tôt pour leur demander de suspendre les dividendes pour 2020, a indiqué le gouverneur de la banque centrale du pays, dimanche, à Al Arabiya TV. Mohammad al-Hashel a indiqué que le ratio de solvabilité moyen des banques était au-dessus de 18%. Le ratio minimum a été réduit à 10,5%, a-t-il précisé.
BNP Paribas renonce à son tour à son dividende 2019, suite aux recommandations émises par la Banque centrale européenne (BCE) vendredi dernier. La banque cotée française, qui disait jusqu'à présent «étudier» cette recommandation, a indiqué dans un communiqué jeudi soir que son conseil d’administration «a décidé de proposer de ne pas procéder au versement d’un dividende initialement prévu au titre de l’exercice financier 2019 en raison de la crise sanitaire en cours». BNP Paribas avait prévu de proposer un dividende de 3,10 euros par action au titre de l’exercice 2019. En outre, la totalité du montant du dividende sera reversée au compte de réserves. Le conseil d’administration «pourrait convoquer une assemblée générale après le 1er octobre 2020 (...) pour procéder à une distribution aux actionnaires prélevée sur les réserves». Elle précise aussi que son assemblée générale se tiendra bien le 19 mai comme prévu, «sans la présence physique des actionnaires».
Le conseil d’administration de Crédit Agricole S.A. a décidé de proposer à l’assemblée générale du 13 mai prochain l’affectation à un compte de réserves de l’intégralité du résultat de l’année 2019. Cette mesure aura pour effet d’améliorer les rations CET1 du groupe Crédit Agricole d’environ 20 points de base et de Crédit Agricole S.A. d’environ 60 pb. Au cours du deuxième semestre 2020, le conseil proposera des orientations en matière de distribution aux actionnaires, indique le communiqué diffusé mercredi. Ces orientations «pourraient consister dans le paiement d’un acompte sur dividende sur les résultats 2020 ou en une distribution exceptionnelle prélevée sur les réserves».
La Société générale a annoncé mercredi ne pas recourir au dispositif de chômage partiel ainsi qu’aux mécanismes de report de charges sociales et fiscales en France mis en place par le gouvernement pour soutenir les entreprises confrontées à la crise du coronavirus. Le groupe bancaire s’est aussi engagé à garantir les salaires de ses 140.000 collaborateurs partout dans le monde pendant la durée de la crise. Il va également lancer un programme de solidarité au niveau mondial avec une enveloppe financière qui pourra atteindre 50 millions d’euros. Mardi, la banque a annoncé l’annulation du versement du dividende prévu au titre de l’exercice 2019 et la suspension de ses objectifs financiers pour 2020.
Mauvaise journée en Bourse mercredi pour les banques françaises. Celles qui ont annoncé mardi qu’elles ne verseraient pas de dividende au titre de l’exercice 2019 pour se mettre en conformité avec les demandes de la Banque centrale européenne (BCE) ont chuté en Bourse, telles la Société Générale, en baisse de 9,5% à 13,88 euros en clôture à la Bourse de Paris, et Natixis, en baisse de 13,3% à 2,572 euros. Rothschild & Co clôturait en baisse de 4,22%, à 17,72 euros. Crédit Agricole SA, qui a annoncé une inflexion mercredi soir, a clôturé en baisse de 5,17% à 6,34 euros. BNP Paribas, encore en réflexion sur ses dividendes, était en baisse de 5,96% à 25,87 euros mercredi soir.
La banque italienne Intesa Sanpaolo a décidé de suspendre le paiement de son dividende pour 2019 à la suite des recommandations faites par la Banque centrale européenne(BCE) et poursuivra son projet d’acquérir UBI Banca. La banque a annoncé mardi que le paiement du dividende proposé pour 2019, de 19,2 centimes d’euro par action, serait suspendu et que la totalité de son bénéfice net de 2019 serait affectée aux réserves. Une résolution sera soumise aux actionnaires au cours de l’assemblée générale prévue le 27 avril. Cette annonce intervient après des décisions similaires d’autres banques européennes, dont sa compatriote UniCredit. Intesa a également déclaré qu’elle poursuivrait son projet d’acquérir UBI Banca. L’augmentation de capital liée à cette offre d’achat sera également à l’ordre du jour de l’assemblée générale du mois d’avril.
Mardi soir, les banques britanniques Barclays et Lloyds ont annoncé, dans des communiqués distincts, qu’elles renonçaient à verser des dividendes au titre de l’exercice 2019. Barclays dit répondre ainsi à une demande du régulateur financier britannique, le Prudential Regulation Authority, et la volonté de «protéger ses capitaux propres». Son conseil d’administration annule aussi le versement de dividendes de 6 pence par action ordinaire pour l’année 2019, qui devait être versé le 3 avril 2020.
La banque italienne Intesa Sanpaolo a décidé de suspendre le paiement de son dividende pour 2019 à la suite des recommandations faites par la Banque centrale européenne(BCE) et poursuivra son projet d’acquérir UBI Banca.
Standard Chartered a indiqué à ses salariés lundi qu’elle gelait tous les recrutements internes et externes pour les deux prochains mois, et qu’elle allait probablement couper les bonus pour l’année 2020. Le groupe bancaire concentré sur l’Afrique et l’Asie subit de plein fouet la crise liée à la pandémie du coronavirus. La banque figurant au FTSE 100 bank va aussi redéfinir ses investissement discrétionnaires pour l’instant, selon un memo cité par Reuters. Les bonus chez StanChart étaient de 1,3 milliard de livres sterling en 2019, et de 1,2 milliard l’année précdente.
La banque espagnole Banco Sabadell a annoncé lundi la vente de ses activités de banque dépositaire à BNP Paribas pour 115 millions d’euros. L’entité totalise 22 milliards d’euros d’actifs sous conservation, a-t-elle indiqué. La vente, qui doit être bouclée durant le second trimestre 2021, va apporter une plus-value nette d’une valeur de 75 millions d’euros à Sabadell. La banque espagnol avait vendu en janvier sa filiale de gestion d’actifs au géant européen de la gestion d’actifs, Amundi, pour 430 millions d’euros. Cette transaction devrait être bouclée au troisième trimestre 2020. Amundi avait également signé un accord de distribution d’une durée de dix ans avec la banque espagnole.
La banque britannique Barclays s’est engagée lundi à la neutralité carbone d’ici 2050 et à financer seulement des projets conformes aux accords de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique. Barclays explique dans un communiqué qu’elle va demander aux actionnaires de voter en faveur de ces engagements lors d’une résolution soumise par la banque lors de l’assemblée générale le 7 mai. Elle promet que cette initiative concernera à terme l’ensemble de ses prêts, mais qu’elle commencera par le secteur de l'énergie, considéré comme particulièrement polluant. Elle assure qu’elle dévoilera des objectifs précis et montrera à partir de 2021 comment ils sont respectés. La banque était sous pression de certains actionnaires, avec l’ONG ShareAction, qui poussent pour que Barclays arrête de financer les énergies fossiles compte tenu de l’urgence climatique.
Rabobank, une des trois plus grandes banques néerlandaises, a indiqué dimanche qu’elle suivrait les recommandations de la Banque centrale européenne (BCE) et ne paierait pas de dividendes jusque octobre 2020 au plus tôt, en raison de l'épidémie de coronavirus. La banque coopérative a précisé qu’elle était consciente que sa décision allait «affecter le rendement direct» pour les détenteurs de ses certificats durant cette période.