- PARTENARIAT
Banques et fintechs en mode collaboratif au service des utilisateurs
Près de la moitié des fintechs interrogées, dans le cadre de l’enquête Fintech 100, a noué un partenariat avec un groupe bancaire. Comment a évolué la nature de ces partenariats ces dernières années ?
Le contexte a vraiment évolué. Il y a 7-8 ans, beaucoup d’observateurs anticipaient une telle montée en puissance des néo-banques qu’elles allaient se substituer aux banques historiques. Mais les banques se sont mises en marche pour répondre à ce défi et élaborer une proposition à la hauteur des attentes de leurs clients, notamment des particuliers. Les fintechs se sont essentiellement orientées vers les entreprises et de nouveaux modes de collaboration avec les banques se sont mis en place. Chacun a ainsi trouvé sa place et nous ne sommes donc plus dans une perspective d’affrontement, voire de remplacement. Les banques permettent aux fintechs d’accéder à leurs clients et sont désormais convaincues qu’elles les servent mieux que seules. Les besoins des entreprises sont en effet plus larges que ceux des particuliers et il est difficile de tous les couvrir, en particulier dans le domaine de la comptabilité, où nous identifions beaucoup d’opportunités. Le métier de banquier consiste à identifier avec qui s’associer pour être plus performant en tant que banque. Nous distribuons des services à nos clients dans une logique de « bank as a platform ». Dans le cadre de partenariats commerciaux et technologiques, facilités par le principe de l’open banking, des marchés très importants se sont ouverts.
Comment analysez-vous la place majeure prise par le métier des paiements parmi les fintechs ?
Le marché des paiements a été le premier marché dérégulé, dans le sillage de la DSP1, la première directive sur les services de paiement. L’ouverture de ce marché a permis la création de ces acteurs spécialisés. Plusieurs d’entre eux ont désormais la taille critique, en France, mais aussi en Allemagne ou aux Pays-Bas. Le marché n’est cependant pas très large, aussi ils doivent avoir une dimension mondiale. D’autant plus que dans l’Union Européenne, le marché unique n’est pas complétement abouti. En outre, le métier des paiements est de plus en plus technique et complexe, ce qui nécessite des investissements importants. Seuls les acteurs capables d’investir pour maîtriser ces innovations réussiront à se développer.
Quelles sont les innovations technologiques qui vous paraissent présenter de nouvelles opportunités ?
L’univers des cryptoactifs doit évoluer pour ne pas se limiter à un marché de spéculation. Ils doivent devenir des outils facilitant la vie économique, dans les secteurs de l’assurance, du crédit ou offrant par exemple des preuves de propriété. Et dans ce cadre, la banque jouera le rôle d’acteur de confiance. Dans un autre domaine, celui de l’« IA générative », les banques ont des besoins, pour optimiser leurs interactions avec leurs clients ou automatiser certaines tâches de leurs collaborateurs, avec d’importants gains de productivité à la clé. La promesse est incroyable et nous attendons des startups qu’elles s’approprient cette technologie afin de nous aider à l’employer.