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«Le marché de l’affacturage est tiré par l’international»

Exportatrices ou implantées à l’international, les entreprises françaises ont trouvé la solution pour relever leurs défis dans un contexte économique au ralenti.
» Quel bilan faites-vous du développement à l’international des entreprises françaises en 2023 et 2024 et comment anticipez-vous l’année 2025 ? «
Monika Pich-Losbar : Tout d’abord, nous observons que l’essentiel des exportations françaises (environ 600 milliards d’euros au total) repose sur un nombre relativement restreint d’entreprises. Ainsi les 100 premières entreprises exportatrices comptent pour 40 % du volume total des exportations françaises, puis les 900 suivantes pour 30 % et enfin 9 000 entreprises en représentent 25 %. Pour l’ensemble de ces acteurs, la conjoncture est actuellement moins porteuse, entre le coup d’arrêt que connaît l’Allemagne, notre premier partenaire commercial, des échanges avec la Chine en recul depuis le Covid et globalement une situation géopolitique très délicate. Nous anticipons une croissance des exportations françaises de +2 % en 2024 (selon l’Insee), mais cependant une stagnation en 2025 (selon la Banque de France).
Olivier Lène : Le développement à l’international des entreprises françaises se traduit aussi par leurs implantations à l’étranger. Elles réalisent 1 500 milliards d’euros de chiffre d’affaires à travers environ 50 000 filiales internationales. Dans ce domaine, les Etats-Unis, qui sont le premier pays d’accueil de filiales d’entreprises françaises, continuent à tirer leur activité car l’économie américaine, favorisée par une relance de la production sur le territoire américain, reste dynamique. La situation devrait progressivement s’améliorer en Allemagne, au Royaume Uni, en Espagne et en Chine.

» Quel est le profil des entreprises qui ont recours à vos solutions pour les accompagner dans leur développement à l’international ? «
O. L. : Depuis plusieurs années, le marché de l’affacturage est tiré par l’international. Pour Factofrance, il représente désormais près de 40 % de notre chiffre d’affaires. Dans le cadre de l’accompagnement du développement de leurs filiales à l’étranger, nous travaillons plutôt avec de grandes entreprises, car nous mettons en place des programmes d’affacturage, qui peuvent couvrir plusieurs dizaines de filiales et jusqu’à une douzaine de pays.
M. P.-L. : Nos clients exportateurs sont représentatifs du paysage français des entreprises exportatrices, qui est de plus en plus large, des TPE, aux 1000 premières entreprises exportatrices. Historiquement les activités industrielles et de négoce se prêtent bien à l’affacturage. Le phénomène relativement nouveau est la montée en puissance des services, qui représentent désormais 20 % de notre activité, avec en particulier les acteurs très dynamiques de la French Tech.
» Comment accompagnez-vous concrètement les entreprises qui souhaitent se développer tant à l’export qu’à travers l’implantation de filiales à l’étranger ? «
M. P.-L. : Nos conditions standard permettent de financer nos clients sur une centaine de pays. Mais dans les faits nous finançons les créances de nos clients sur l’ensemble des continents soit près de 200 pays. L’offre de financement est déplafonnée et s’adapte donc au cycle de l’exploitation de l’entreprise. Nos services tels que les relances réalisées par nos équipes de recouvrement amiable intégrées et polyglottes, le lettrage des règlements et la prévention des risques d’insolvabilité sont précieux pour les exportateurs. Nous bénéficions d’une connaissance fine des débiteurs, dans les différentes régions du monde, acquise depuis près de 50 ans et qui nous a permis notamment d’élaborer un Observatoire des comportements de paiement, pays par pays, fondé sur des données réelles issues de notre activité.
O. L. : Les entreprises dont nous accompagnons les filiales à l’étranger apprécient notre capacité à intervenir sur un très grand nombre de clients, ainsi que la centralisation de nos interventions à partir de la France. Pour le directeur financier, qui cherche à optimiser la structure financière de son groupe à travers un programme d’affacturage couvrant ses différentes filiales, cette centralisation présente un réel avantage.
» Quelles conséquences le ralentissement économique en cours a-t-il eu sur la palette des solutions auxquelles les clients de Factofrance font appel ? «
O. L. : Pendant plusieurs années, l’optimisation du bilan grâce à une déconsolidation du poste client avait d’autant plus d’intérêt que les taux étaient bas et qu’ainsi le coût était faible. La remontée des taux a ralenti son développement, mais les grandes entreprises internationales sont désormais très conscientes de la pertinence de ce type de dispositif, en particulier pour affronter des phases de fort ralentissement économique.
M. P.-L. : Dans le contexte actuel, l’assurance-crédit gagne en importance auprès des entreprises exportatrices. Leurs clients sont fragilisés. Il est donc crucial que les entreprises exportatrices se couvrent contre le risque d’impayés de leurs clients export dans une telle période d’incertitude.