Après la chute de FTX, l'écosystème crypto devra regagner la confiance des investisseurs tout en continuant à développer ses infrastructures de marché.
Timothée KESSLER, Senior private banker – Business developer chez BIL et Jean-François TARDIVEAU, Rédacteur en chef de L’Agefi Actifs à L’AGEFI se sont entretenus à l'occasion des Cercles de l’Agefi à Nantes le 13 décembre dernier sur le thème suivant : « Les outils luxembourgeois au service de la structuration patrimoniale du chef d’entreprise »
Dans une interview à Il Sole 24 Ore, Giuseppe Castagna, le directeur général de Banco BPM, a déclaré qu’il était satisfait de la stratégie d’Anima, la société de gestion dont la banque italienne détient 20 %, et qu’il était prêt à la soutenir financièrement, notamment en cas de croissance externe. Il a indiqué qu’il était en alerte en cas d’opportunité de croissance, de fusions-acquisitions ou de partenariat international pour Anima.
Alors que Fideuram – Intesa Sanpaolo Private Banking doit fêter ses 55 ans en 2023, son directeur général, Tommaso Corcos, évoque la transformation de la banque privée dans une interview à Panorama. «Le prochain anniversaire certifie une période de changement et de croissance : nous continuons à planifier et à investir tant par le développement à l'étranger que par la transformation ESG», dit-il. A l’étranger, la banque a acquis 69 % de Reyl et la société de gestion externe 1875 Finance. Au Luxembourg, elle a acquis Compagnie de Banque Privée Quilvest. «Au total, entre les deux pays, nous nous approchons rapidement des 50 milliards d’euros d’encours», précise Tommaso Corcos.
L’ESG semblait avoir un avenir tout tracé. Mais l’année 2022 aura été celle d’un réveil difficile pour une approche qui se pensait prête à changer le monde. Avec l’accumulation d’encours, et la conversion de nombreux investisseurs à cette approche, l’ESG a été particulièrement scruté par le marché ces douze derniers mois. Et, en raison du manque d’uniformité et d’une définition précise, de nombreux débats ont éclaté dans des domaines aussi variés que la guerre, la notation extra-financière, ou encore la politisation du secteur financier. Au point de remettre en cause la pertinence de l’ESG. Petit tour d’horizon d’une année riche en débats. L’affaire Orpea met à jour les faiblesses des notations ESG La remise en cause de l’ESG a commencé rapidement en 2022, avec l’affaire Orpea. Courant janvier, la publication du livre Les Fossoyeurs fait tanguer en Bourse l’exploitant français de maisons de retraite. Le journaliste Victor Castanet l’y accusait notamment de maltraitance envers ses patients. Orpea était pourtant parmi les mieux notés de son univers en matière d’ESG avant le début de cette affaire. Dans le monde financier, elle a conduit de nombreuses voix à questionner la pertinence des notations extra-financières. De ce fait, la direction générale pour la stabilité financière (DG Fisma) de la Commission européenne a lancé une consultation publique sur le marché des notations ESG en Europe. Verena Ross, présidente de l’Esma, a également annoncé que le régulateur européen souhaitait superviser les agences extra-financières. Dans une interview accordée à Newsmanagers, le chercheur Florian Berg, associé au MIT Sloan School of Management, expliquait d’ailleurs les différentes failles de la notation extra-financière actuelle, telles que les divergences de données et de méthodologies, ou encore le décalage dans le temps entre une modification de note par l’agence et sa prise en compte par le gérant. La guerre en Ukraine renouvelle certaines questions Le mois suivant, les critères des fonds ESG sont à nouveau critiqués à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Faut-il, ou peut-on investir dans des valeurs du secteur de la défense lorsqu’on est un fonds ESG? Le directeur général de Newton IM, Euan Munro, l’a préconisé, arguant que la sécurité nationale faisait partie d’un «bien commun». Du côté des sanctions, et du désinvestissement des entreprises exposées à la Russie, les investisseurs ESG ont mis du temps à se décider. Ils se sont en effet retrouvés à devoir arbitrer entre défense du droit international etdes droits de l’Homme, et protectionde la population russe face aux conséquences des retraits de certaines entreprises, notamment celles du secteur alimentaire. Ce problème d’exposition à des régimes dictatoriaux dépasse d’ailleurs le simple cas de la Russie. Deux ONG (Inclusive Development International et Altsean-Burma) ont accusé en mars 344 fonds ESG d’être investis dans 33 sociétés ayant fourni des armes, des technologies et des moyens de communication à la junte militaire birmane au pouvoir. Montant total des encours exposés: 13,4 milliards de dollars. L’ESG devient un sujet politique aux Etats-Unis La géopolitique n’est pas le seul domaine à troubler l’ESG. La politique intérieure est peut-être plus à même de semer la discorde. En effet, si la gestion d’actifs est accusée de ne pas être assez verte en Europe, il en est tout autrement aux Etats-Unis. Les Républicains y ont entamé une bataille contre l’investissement ESG, qu’ils ont qualifié de «cancer», de «fraude» ou encore de «capitalisme woke».Certains Etats républicains ont tout bonnement décidé de rompre leurs relations commerciales avec les gérants pratiquant l’approche ESG. Cela concerne essentiellement les fonds de pension de la Floride, la Louisiane, l’Utah, l’Arkansas, ou encore le Kentucky, qui ont mis fin aux mandats confiés à BlackRock, pour plus de 3 milliards de dollars d’encours. A l’inverse, le responsable des fonds de pension publics de la ville de New York a estimé que BlackRock n’en faisait pas assez pour le climat ! Le sujet de l’ESG en est même arrivé à devenir un argument de campagne durant les élections de mi-mandat. Les Républicains ont promis d’auditionner les dirigeants des grandes sociétés de gestion américaines (BlackRock, State Street et Vanguard) ainsi que Gary Gensler, le président démocrate du régulateur américain la SEC, au sujet des investissements ESG. Ils ont toutefois perdu la majorité de la Chambre des représentants à cinq sièges près. Face à ces assauts politiques, les deux géants américains de la gestion passive, Vanguard et BlackRock, ont décidé de suivre des lignes de défense différentes. Le premier a joué la sécurité en se retirant de l’alliance de gestionnaires Net Zero Asset Managers Initiative. Le second a entamé un numéro d’équilibriste en rappelant aux Républicains qu’il était encore massivement investi dans l’énergie américaine, mais que la prise en compte des risques climatiques était nécessaire pour certains clients du point de vue des rendements futurs. Cette approche n’a visiblement pas plu aux codirecteurs des investissements de Bluebell Capital Partners, qui ont demandé à Larry Fink de démissionner. «Les contradictions et l’hypocrisie apparente des actions de BlackRock ont… politisé le débat ESG», ont-ils écrit dans une lettre adressée au directeur général et fondateur de BlackRock. Le grand effondrement des fonds article 9 En Europe, les débats ont majoritairement tourné autour de la définition de la finance durable au cours du deuxième semestre 2022. En cause, la réglementation SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), dont le flou initial des contours du concept d’investissement durable a laissé trop de latitude aux gérants d’actifs. La récente clarification par l’Esma, le régulateur européen, de ce qu’est un fonds catégorisé article 9 a provoqué une déclassification massive de fonds vers l’article 8 voire 6. Cela a majoritairement touché des fonds passifs qui suivent les indices alignés sur les Accords de Paris (PAB - Paris-aligned Benchmark) et CTB (Climate Transition Benchark). Les principales maisons de gestion ont été les premières à faire machine arrière, comme BlackRock, Amundi, Pictet AM, BNP Paribas AM, et DWS. Des acteurs de taille moyenne comme La Française AM et Carmignac ont aussi emboîté le pas. Cet accroc a poussé la Commission européenne à lancer une évaluation de cette réglementation en 2023. Dans le reste du monde, les régulateurs anglo-saxons ont décidé de durcir leurs règles ESG et de durabilité. Le Royaume-Uni a ainsi lancé une consultation sur ses futurs standards de durabilité pour les fonds. La Financial Conduct Authority, pour sa part, vérifiera désormais que les sociétés de gestion respectent ses principes ESG. Aux Etats-Unis, la SEC compte durcir les règles de reporting des fonds ESG. Le régulateur américain a également modifié deux règles, dont le naming rule, afin d’exiger des fonds portant le terme ESG d’investir au moins 80% de leurs encours en accord avec la proposition de gestion contenue dans son nom. Cette règle américaine a impressionné l’Esma, qui a aussi lancé une consultation sur l’usage de l’ESG dans les noms des fonds. Enfin, les régulateurs indien et chinois ont, eux aussi, démarré des projets pour renforcer la transparence des produits financiers verts. Des sanctions encore limitées en matière de greenwashing La pression concurrentielle entre les gérants d’actifs pour répondre à la demande croissante de produits de finance durable a poussé certains acteurs à prendre trop de risques au niveau marketing. Ce qui a conduit les pouvoirs publics à sévir, afin de protéger les consommateurs. En Allemagne, la police a perquisitionné les bureaux de la Deutsche Bank et de DWS dans le cadre de son enquête pour fraude sur des fonds ESG, engendrant la démission d’Asoka Woehrmann, en charge des métiers de l’asset management de la banque allemande et directeur général de DWS. La filiale de gestion avait été accusée en 2021 par une ancienne employée d’avoir menti sur l’ampleur de ses investissements verts. La maison est depuis visée par une plainte de l’agence de protection des consommateurs de l’Etatde Bade-Wurtemberg pour publicité trompeuse concernant des «investissements supposément durables». Aux Etats-Unis, la SEC a infligé des sanctions pécuniaires à des acteurs de premier plan. BNY Mellon Investment Advisor, filiale de BNY Mellon, a reçu une amende de 1,5 million de dollars pour des affirmations trompeuses concernant ses fonds qui utilisent des critères ESG dans la sélection de valeurs. Goldman Sachs AM a lui déboursé 4 millions de dollars pour mettre fin à une enquête sur la manière de la gestion de deux fonds et un mandat commercialisé comme répondant à des critères ESG.
L’armée de banquiers privés de JPMorgan Chase tente de convaincre ses riches clients de transférer des milliards de dollars de fonds à stratégie fiscale sur sa propre plate-forme, écrit le Financial Times, citant des sources proches du dossier. Cela intervient après que JPMorgan a annoncé une expansion en septembre de sa plate-forme «tax-smart», dont l’offre inclut le tax-loss harvesting (la vente de titres à perte qui peuvent ensuite être utilisées pour contrebalancer des gains imposables) et des portefeuilles d’ETF sur mesure. La pratique de tax-loss harvesting est devenue populaire avec Parametric, détenu par Morgan Stanley depuis l’acquisition d’Eaton Vance. Début 2022, JPMorgan Chase a identifié des clients de Parametric pour environ 15 milliards de dollars qui pourraient migrer vers sa plate-forme.
Dans une interview au Wall Street Journal, Kate Burke, directrice financière et des opérations d’AllianceBernstein, indique que la société de gestion a ralenti les recrutements au second semestre 2022. «La croissance des effectifs que nous avons connue a consisté à embaucher pour des initiatives stratégiques en cours plutôt qu’à renforcer les capacités de notre organisation actuelle. Je ne pense pas qu’il y aura cette année une croissance des effectifs comme celle que nous avons connue ces deux dernières années», déclare-t-elle. Parmi les initiatives stratégiques, elle cite le projet d’ouverture d’un bureau en Inde et le renforcement dans le non coté. De plus en plus d’entreprises confient la direction financière et la direction des opérations à une seule et même personne, note le WSJ. C’est le cas d’AllianceBernstein, qui a nommé Kate Burke directrice financière cet été: celle-ci était déjà directrice des opérations depuis juillet 2020.
ABP, le plus important fonds de pension néerlandais avec environ 500 milliards d’euros d’actifs sous gestion, prévoit de supprimer un grand nombre d’entreprises de son portefeuille car il entend restreindre ses investissements aux sociétés qui font un réel effort pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cette politique pourrait réduire de moitié le nombre de sociétés présentes dans le portefeuille d’ABP, a déclaré le directeur des investissements Dominique Dijkhuis au quotidien financier néerlandais FD dans un entretien publié vendredi. «Nous devons examiner de près les entreprises qui correspondent à notre nouvelle vision. Les entreprises qui ne peuvent ou ne veulent pas contribuer à la transition énergétique sont trop risquées pour nous», a expliqué le dirigeant. «Nous investirons dans moins d’entreprises et nous prendrons des participations plus importantes dans celles-ci», a-t-il ajouté. L’an dernier, le fonds avait déjà fait savoir qu’il se séparerait de 15 milliards d’euros d’investissements dans les combustibles fossiles.
Selon la plainte civile de la SEC, l’ex-PDG d’Alameda Research Caroline Ellison et le co-fondateur de FTX Gary Wang disent avoir largement agi sous la direction de Samuel Bankman-Fried.
Au sein des assureurs, bancassureurs, et grands investisseurs ayant développé des équipes importantes dans la gestion d'actifs, les économistes apportent leurs vues sur les marchés.
Inflation, hausse des taux, écarts entre les devises sont autant de risques qu’il est possible de traiter sans dénaturer son allocation. L'efficacité des couvertures dépend de la façon dont elles sont conçues.
Arnaud Amberny, responsable de la gestion déléguée actions de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf), explique la façon dont il utilise les couvertures de risques.
L'assureur s'engagera dès 2023 sur le dialogue et l'exclusion des entreprises liées à la production d'huile de palme. Les gérants externes à OFI Invest devront aussi s'aligner.
Après avoir passé près de dix-huit ans au sein d'AG2R La Mondiale dont quatorze à le diriger, André Renaudin part pour raisons de santé. Il occupait encore la présidence de La Mondiale.
La mise à jour du Code de gouvernance intègre les évolutions déjà réalisées. Le patronat demande une présentation, et non un vote, de la stratégie climatique tous les trois ans.
Pour le co-fondateur d’Ethereum, briser le monopole de Facebook ou Google restera l’un des principaux défis en 2023 pour Ethereum, blockchain qu’il a co-fondé en 2014. «Si vous pouvez détrôner Facebook, Google et Twitter en tant que seigneurs de la connexion Internet, cela constitue en soi une énorme opportunité, n’est-ce pas?», a-t-il déclaré lors d’une interview lundi au média spécialisé en crypto Bankless. Au-delà de l’aspect financier, la promesse affichée par Ethereum est de participer à construire la prochaine infrastructure de l’Internet de demain souvent appelée «Web3» et serait basée sur des réseaux blockchains et crypto. Il s’agit d’Internet plus décentralisé dans lequel les géants actuels n’exerceraient pas un monopole de passage pour permettre aux utilisateurs de se connecter et de naviguer.