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Un millésime tourné vers les actions mais les ETF obligataires collectent toujours

Par Franklin Templeton, State Street Global Advisors SPDR, Amundi ETF
La longue marche en avant des ETF se poursuit en 2024.
Les investisseurs les utilisent comme outils d’investissement de long terme mais aussi pour des usages plus tactiques dans un environnement changeant.
Long exposure shot of crowd of business people walking in bright
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Depuis 2022, l’environnement pourrait sembler plus favorable aux stratégies actions gérées activement que la période des taux ultra-bas. Pourtant, les exchange-traded funds (ETF), qui restent pour l’essentiel des outils de gestion passive, affichent une forme olympique cette année. « Depuis le début de l’année, les ETF Ucits ont collecté 215 milliards de dollars, dont 75 % en actions et 21 % en obligataire, indique Ludovic Djebali, responsable Europe du Nord, France, Belgique, Luxembourg - gestion active, smart beta, indicielle & ETF chez SPDR. Côté actions, l’essentiel des flux s’est dirigé vers des expositions US (68 milliards), mondiales (59 milliards), émergentes et Europe dans une moindre mesure. » Ce dynamisme porte le marché européen vers de nouveaux sommets. « On s’achemine vers un millésime record en termes de collecte sur le marché européen, dépassant déjà les records de flux de 2021. Il est aussi intéressant de noter que la collecte, qui pouvait être erratique il y a encore quelques années, est restée constante et régulière depuis deux ans », note Emmanuel Monet, responsable vente France, Monaco et Luxembourg chez Amundi ETF.

Une collecte régulière, certes, mais qui ne se dirige pas toujours vers les mêmes thématiques. Après une année 2023 marquée par un fort intérêt pour les offres obligataires, les actions US sont le principal focus des investisseurs en 2024. « Les performances des actions américaines n’ont pas stoppé la dynamique de collecte actions. Toutefois, certains investisseurs ont eu tendance à revoir leur allocation au cours de l’année et à favoriser une exposition plus limitée au secteur de la technologie, en optant notamment pour des indices équipondérés », constate Emmanuel Monet. Et quand un changement de tendance se profile, les ETF sont des outils prisés pour réallouer rapidement. « On voit beaucoup d’intérêt pour les actions émergentes de la part de nos clients : à la lumière des derniers développements en Chine, le sentiment de marché sur ce pays commence à changer, tandis que l’Inde poursuit sur sa dynamique de long terme de manière convaincante », explique Guillaume Dambrine, head of ETF distribution France et Benelux chez Franklin Templeton.

Si l’obligataire est en retrait cette année, sa contribution à la collecte reste positive et à peu près conforme à la part - minoritaire - qu’occupe la classe d’actifs sur le marché des ETF européens par rapport aux actions. Les investisseurs institutionnels trouvent ici le moyen de procéder à des ajustements tactiques. « Cette année, plusieurs thèmes ont attiré les investisseurs, rappelle Emmanuel Monet. L’un d’entre eux a tourné autour du nombre de baisses de taux d’intérêt qu’il fallait attendre de la part de la Réserve fédérale (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE). Nous avons eu de nombreuses discussions avec nos clients sur les solutions de gestion de la duration et du positionnement de leurs portefeuilles. Nos échanges ont également porté sur les questions de pentification de la courbe, avec des taux courts qui semblaient particulièrement élevés aux Etats-Unis. » Plus récemment, la collecte a repris sur les obligations d’entreprises. « Dans la partie crédit, les flux vers l’investment grade prédominent, mais on a vu ces dernières semaines un retour vers le high yield », rapporte Ludovic Djebali.

Et d’autres catégories d’ETF obligataires pourraient prochainement retrouver des couleurs. « Notre maison mère State Street Bank, sur la base des 44.000 milliards de dollars d’actifs qu’elle a en conservation, observe chaque jour le positionnement des investisseurs et ses évolutions : au troisième trimestre, les obligations émergentes étaient la seule catégorie obligataire à attirer des flux, constate Ludovic Djebali.. Les planètes semblent alignées pour qu’on voie le même phénomène se propager au monde des ETF ces prochains mois si le dollar faiblit. » Des produits plus « niche », comme les ETF ciblant les obligations convertibles, qui permettent d’amener de la convexité dans les portefeuilles, pourraient aussi retrouver de l’attrait.

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