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La Gestion passive, compatible avec la montée en puissance de l’ESG (2/4)

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Long exposure shot of crowd of business people walking in bright office lobby fast moving with blurry, Generative AI  -  Onchira - stock.adobe.com

Si l’investissement ESG est né dans la gestion active, il séduit aussi dans le format ETF.

« Le marché des ETF a déjà investi le champ de l’ESG depuis de nombreuses années, en proposant des indices intégrant ce type de critères, se félicite Emmanuel Monet. L’offre est aujourd’hui conséquente, tout comme la collecte qui, certaines années, a pu dépasser 60% de la collecte totale sur les ETF européens, même si elle est plutôt autour de 30% cette année. Cela s’explique notamment par l’évolution réglementaire européenne, qui s’articule autour du règlement SFDR et des différents labels nationaux. Dans ce contexte, Amundi accompagne les investisseurs avec l’ambition d’avoir 40% de la gamme ETF en ESG d’ici à 2025. »

Le recul de la collecte en 2023 doit d’ailleurs être relativisé. « La collecte en ETF ESG ne représente peut-être que 30% de la collecte totale des ETF depuis le début de l’année, mais ce chiffre était bien inférieur sur le premier trimestre, où les investisseurs étaient accaparés par des problèmes de court terme. Il y a bien eu un retour à la normale depuis, analyse Thibaud de Cherisey. Par ailleurs, à l’occasion de la forte volatilité du marché, qui a parfois été source de sorties sur une classe d’actifs suivies d’un retour sur cette même classe d’actifs, on a vu que certains investisseurs ont profité de ce double mouvement pour switcher une partie de leur exposition vers des offres ESG. »

D’ailleurs, le poids des offres ESG reste supérieur cette année dans la collecte à ce qu’il est en termes d’encours, ce qui témoigne bien de gains de parts de marché. C’est d’autant plus notable dans une période où la collecte est importante sur l’obligataire. En effet, ce n’est pas la classe d’actifs où l’offre ESG est la plus développée, en particulier en ce qui concerne les obligations souveraines. Mais ce domaine reste une source d’innovation pour les fournisseurs d’ETF, qui s’activent à compléter leur gamme. « Nous venons de lancer notre premier ETF article 8 investi en obligations souveraines de la zone euro avec un minimum de 30% de son allocation totale dans des obligations vertes », indique Emmanuel Monet. L’intérêt des investisseurs pour les ETF ESG est plus que jamais présent. « Après un début d’année turbulent, avec des flux de l’industrie moindres sur la partie ESG, on constate ces derniers mois un intérêt très marqué pour nos stratégies alignées sur l’Accord de Paris (PAB) et sur notre ETF green bonds », note Guillaume Dambrine.

Les ETF ESG continuent de gagner des parts de marché...

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 -  Nathalie KURAS

...et pèsent désormais pour 20% du marché européen

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 -  Nathalie KURAS

Les sceptiques pourraient penser que la gestion passive propre à la plupart des ETF est difficilement compatible avec l’ESG, qui suppose une position active des investisseurs vis-à-vis des entreprises. Pour Thibaud de Cherisey, c’est tout le contraire ! « Les ETF sont parfaitement compatibles avec l’ESG, qui nécessite des données, pense-t-il. Ils ont justement l’avantage d’être fondés sur des méthodologies transparentes intégrant des critères pointus, qu’ils soient financiers ou extra-financiers. Cela permet des approches spécifiques et précises : investissement socialement responsable (ISR), climat, carbone. Nous venons d’ailleurs de lancer le premier ETF matières premières article 8 : il investit dans un panier de matières premières en privilégiant celles dont le processus industriel est le moins émetteur de gaz à effet de serre. » D’ailleurs, tous les indices ne se ressemblent pas. « Parfois, on peut se fonder sur un indice tout fait, mais les ETF thématiques sont l’occasion de vraies discussions en amont avec les fournisseurs d’indices sur les règles qu’on va mettre en place dans la gestion de l’ETF, qu’elles concernent les exclusions ou la politique d’engagement avec les émetteurs faisant partie de l’indice. Concrètement, cela permet aux investisseurs d’investir dans des stratégies totalement conformes avec leur propre politique ESG. Et dans les ETF actifs, comme notre stratégie green bonds, nos équipes ont des discussions directes avec les émetteurs », remarque Guillaume Dambrine.

Quant au droit de vote aux assemblées des générales, les fournisseurs d’ETF l’exercent d’autant plus facilement qu’ils proposent la plupart du temps, par ailleurs, des offres de gestion active. « Chez Amundi, la politique de vote aux assemblées générales est commune aux fonds actifs et passifs », fait savoir Emmanuel Monet. « Notre politique de vote et d’engagement est identique pour les fonds actifs ou indiciels, confirme Lorraine Sereyjol-Garros. Mais pour certains ETF thématiques, notamment, la logique de l’engagement va plus loin : nous pouvons ainsi participer à l’élaboration des indices ESG répliqués, avec un vrai rôle dévolu à notre Sustainability Center dans l’étude des thématiques. Nous pouvons également être amenés à publier un rapport d’engagement spécifique à un ETF : c’est le cas de notre ETF sur la ‘blue economy’, dédié à l’économie des océans. » Chez BNP Paribas Asset Management, les ETF ESG, on y croit au point de ne plus proposer que cela ou presque. « D’ores et déjà, 80% de nos encours ETF sont ESG, indique Lorraine Sereyjol-Garros. En effet, depuis 2017, les produits que nous lançons intègrent systématiquement des considérations ESG, ce qui fait que la totalité de notre gamme obligataire est classée en article 8 ou 9 au sens de SFDR. »

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