Le premier trimestre 2019 a été marqué par un contexte macroéconomique mondial morose. Les indicateurs d’activité manufacturière pointent inexorablement vers un ralentissement de l’économie bien que pour les services, le sentiment des entreprises semble avoir atteint un point de rebond. Nous maintenons notre scénario central sur un regain modéré mais bien réel de la croissance en 2019. Pour comprendre et anticiper l’évolution des marchés mondiaux dans les mois à venir, nous examinons deux questions importantes: sommes-nous encore en milieu du cycle économique ou bien approchons-nous de sa fin ? Et quelle est l’attitude des banques centrales ? Savoir dans quelle phase du cycle se trouve l’économie globale permet d’ajuster l’allocation d’actifs afin d’optimiser les rendements tout en maîtrisant les risques face à un potentiel renversement des marchés. En milieu de cycle, l’expansion se poursuit, profitant aux actifs risqués tels que les actions et le crédit aux entreprises. Les obligations d’Etat sont en recul, notamment à cause de l’inflation qui réduit leur rendement réel. A mesure que l’économie se rapproche de la fin de cycle, le marché du crédit tend à sous-performer les actions, l’inflation augmente et les matières premières se renforcent. Enfin, lorsque l’économie tombe en récession, la croissance diminue, l’inflation baisse et les actifs risqués reculent à la faveur des valeurs refuges telles que les obligations d’Etat. Bien entendu, la réalité n’est jamais aussi simple. Alors que le cycle économique actuel entame sa dixième année– un plus long historique–nous estimons que l’économie se rapproche de la fin de cycle. Toutefois, l’action des banques centrales est déterminante actuellement. En particulier la Fed aux Etats-Unis et la BCE en Europe ont opéré un revirement de leur politique monétaire, mettant en pause leur dynamique de resserrement du crédit. En fin de cycle, les banques centrales interviennent en remontant leurs taux directeurs pour éviter une surchauffe de l’économie et contenir l’inflation. Depuis le début de l’année, les banques centrales semblent davantage préoccupées par un ralentissement de l’économie que par une surchauffe.