L’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers n’apporte pas de réponse à l’ensemble des questions qui agitent les gouvernements européens et les investisseurs depuis six mois. Il assure toutefois une meilleure visibilité en éloignant le risque d’une sortie de la Grèce qui aurait probablement suscité d’autres doutes sur la stabilité de la zone euro. Pour les investisseurs, le soulagement pourrait n’être que temporaire dans la mesure où de nouvelles interrogations se profilent. La Réserve fédérale américaine (Fed) a confirmé qu’elle comptait commencer à remonter ses taux directeurs cette année parce qu’elle estime que les conditions économiques le permettent. Dans la mesure où les autres banques centrales dans le monde conservent une politique monétaire très accommodante, les marchés financiers –en priorité dans les zones émergentes– pourraient pâtir d’une variation brutale du dollar. Par ailleurs, l’essoufflement de l’économie chinoise et les difficultés des autorités à enrayer la chute des actions à la Bourse de Shanghai et de Shenzhen malgré des mesures sans précédent suscitent des inquiétudes non seulement sur les Bourses émergentes mais aussi sur l’activité économique en Asie. Enfin, le nouvel accès de faiblesse des cours du pétrole apparaît comme un élément déstabilisateur pour les pays producteurs. Dans un tel contexte, l’engagement de la Banque centrale européenne à poursuivre sa politique monétaire très accommodante et les efforts politiques consentis dans la zone euro risquent de ne pas suffire à rassurer pleinement les investisseurs. Les aspects microéconomiques sont plutôt favorables (résultats des entreprises, opérations financières) et la liquidité restera abondante malgré l’action de la Fed. Ces éléments ne devraient toutefois pas empêcher la volatilité d’occuper le devant de la scène au cours des prochaines semaines.