Candriam a passé fin juin ce qu’elle appelle «un cap majeur» en franchissant la barre des 150 milliards d’euros d’encours. Elle doit en effet annoncer ce matin des chiffres d’activité pour le premier semestre 2021 dont une collecte nette de 4,2 milliards d’euros et une croissance de ses encours de 10 milliards. Elle remplit ainsi avec six mois d’avance les objectifs qu’elle s'était fixés il y a cinq ans pour fin 2021 . «Nous avons un rythme annuel moyen de collecte de 5 milliards depuis six ans», se réjouit Naïm Abou-Jaoudé, directeur général de Candriam. Ce qui paie selon lui? Une consistance dans la performance, la stratégie et dans la marque. «La crédibilité de Candriam dans l’ESG (Environnement, social et gouvernance) est aussi un facteur important», remarque le dirigeant. Ainsi, près de 90% de la collecte vient de produits estampillés ESG contre 70% à la fin de l’année dernière. Les actifs sous gestion dédiés aux produits et solutions ESG atteignent désormais 98 milliards d’euros, la majorité des fonds européens de Candriam relevant des articles 8 et 9 du règlement européen sur la publication d’informations en matière de durabilité (SFDR). La gestion thématique sous tous ses angles(climat, écologie, robotique, économie circulaire, santé...) a aussi bien collecté avec 800 millions d’euros et atteint désormais 9 milliards d’encours. En termes géographiques, la France demeure son premier marché de croissance avec 1 milliard d’euros collecté. Suit ensuite la Belgique avec son partenaire bancaire historique Belfius (issu comme Candriam du groupe Dexia) avec 600 millions d’euros apportés en net. Le reste de la collecte est assez diversifié et très européen entre notamment l’Italie, la Suisse et l’Allemagne. Le groupe, filiale de l’américain New York Life depuis 2013, a fini le transfert de l’administration de ses fonds de RBC vers Caceis depuis le troisième trimestre de l’an dernier. Face à la régularité de sa croissance, Candriam pourrait-il devenir dans les prochaines années un mastodonte de la gestion? Naïm Abou-Jaoudé aime à dire qu’il ne souhaite pas entrer en compétition avec les grands acteurs européens de type Amundi. De nouvelles acquisitions dans les actifs illiquidespourraient avoir lieu, à l’image de ce qui a été fait avec la multigestion alternative de Rothschild & Co Europe et le private equity de Kartesia Management, mais uniquement dans un but de complément d’expertises. « Il n’y a pas de taille idéale dans la gestion d’actifs. Être autour de 150 milliards d’euros nous convient bien. Et si dans 5 ans nous atteignions les 200 milliards, ce seraitune grande fierté », conclut-il.