Comme il l’avait annoncé la semaine dernière, Credit Suisse, en proie à une série de scandales, a présenté ce 27 avril des résultats financiers dans le rouge pour le premier trimestre 2022. Le produit net bancaire de 4,4 milliards de francs suisses (4,3 milliards d’euros) est en retrait de 42% par rapport à la même période en 2021, essentiellement en recul dans la banque d’investissement et la gestion de fortune. Le résultat courant avant impôt ressort à -428 millions de francs suisses, et le résultat net à -273 millions. Ce dernier chiffre souffre notamment d’une perte exceptionnelle de 353 millions de francs liée à la dépréciation des parts du groupe dans Allfunds, et à un impact négatif de 148 millions de francs suisses lié à la Russie. La banque avait aussi prévenu que ses provisions pour litiges allaient augmenter au premier trimestre à hauteur de 700 millions de francs. «Le premier trimestre 2022 a été marqué par des conditions de marché volatiles et l’aversion au risque des clients. Cet environnement, ainsi que l’impact de notre réduction de l’appétit pour le risque en 2021, alors que nous prenions des mesures décisives pour renforcer notre base de risques et de contrôles, ont eu un impact négatif sur nos revenus nets», explique Thomas Gottstein, le PDG de Credit Suisse qui devra affronter sans nul doute une assemblée générale houleuse ce vendredi 29 avril. Il affirme que 2022 «est une année de transition, et nous nous concentrons clairement sur l’exécution disciplinée de notre nouvelle stratégie de groupe, telle qu’annoncée en novembre 2021 : renforcer notre cœur de métier, simplifier notre organisation et investir pour la croissance». Sur le front de la gestion, les encours ont reculé de 3% à 1.555 milliards de francs, et ce malgré une collecte nette de 7,9 milliards. La majorité de la collecte a été réalisée par le département «banque suisse», qui a reçu 6 milliards de francs nets de la part des investisseurs institutionnels helvétiques. La gestion de fortune a collecté 4,8 milliards de francs lors des trois premiers mois de l’année, dont 2,1 milliards sur la Suisse et 1,8 milliard en Asie-Pacifique. La division de gestion d’actifs a, pour sa part, subi une décollecte de 0,6 milliard de francs suisses, principalement alimentée par les stratégies obligataires et crédit. Le groupe a par ailleurs annoncé le départ de son directeur financier depuis 2010 David Mathers, qui souhaiterait «chercher d’autres opportunités» en dehors de Credit Suisse. Il continuera toutefois dans ses responsabilités jusqu'à ce que la banque ait trouvé son remplaçant. Un process de recrutement externe et interne a débuté. L'établissement a également officialisé de nombreuses nominations et changements chez ses principaux cadres dirigeants. Ainsi, Francesca McDonagh succédera, le 1er octobre 2022, à Francesco De Ferrari, CEO de la division Wealth Management, qui occupe ce poste par intérim depuis janvier 2022, en tant que CEO de la région EMEA. Francesca, qui sera basée à Zurich, rejoindra également la direction générale et rendra compte directement au CEO du groupe, Thomas Gottstein. Plus récemment, elle a occupé le rôle de directrice générale à la Bank of Ireland depuis 2017. Edwin Low prendra lui la tête de la région Asie Pacifique à la place de Helman Sitohang.