Dégradation. L’économie continue de ralentir dans les pays émergents. L’indicateur d’activité réelle d’Oxford Economics (qui calcule une tendance à partir d’une sélection d’indicateurs par pays) montre une nouvelle décélération dans la région en juillet. Fait nouveau, les économistes notent une contagion du sentiment négatif, qui ne concernait jusque-là que l’industrie, au secteur des services. Etant donné cette dégradation, la tendance devrait rester faible dans les émergents. Ce sentiment négatif pousse les investisseurs à se délester de leurs actifs émergents. Les flux sortants des portefeuilles ont totalisé 13,8 milliards de dollars en août, selon l’Institute of International Finance (IIF). C’est la plus importante hémorragie depuis novembre 2016. De plus, ces rachats d’actifs concernent les actions comme les obligations, ce qui diffère des précédentes périodes de retraits de capitaux. Le regain des tensions sino-américaines et la dépréciation du renminbi risquent de dégrader encore plus la situation économique. Les économistes de l’IIF craignent un effet négatif de la baisse de la devise chinoise sur l’ensemble des émergents comme lors de la dévaluation d’août 2015. Et ce d’autant qu’à 7,17 yuans par dollar le repli n’est pas terminé, selon l’IIF. En 2015, cela avait provoqué une chute des marchés financiers, des devises émergentes et du pétrole. L’effondrement du peso argentin serait l’une des conséquences de la dépréciation du yuan. D’autres devises, telles que le real brésilien ou la livre turque, sont vulnérables. La Chine est le pays à ralentir le plus, selon Oxford Economics. Or, pour S&P Global Ratings, en cas de poursuite de l’escalade avec les Etats-Unis, la croissance chinoise pourrait diminuer à 3,7 % par an en moyenne au cours de la prochaine décennie.