Nos articles d’actualité et d’analyse sur les économies et marchés (croissance, politique monétaire, indices boursiers) des pays dits émergents, soit la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie, l’Afrique du Sud, et des pays en voie de développement.
Le nouveau Premier ministre de la Malaisie, Ismail Sabri Yaakob, a prêté serment samedi devant le roi alors que le pays lutte contre sa pire vague de Covid-19 et que la colère des habitants grandit face à la mauvaise gestion de la pandémie. A deux reprises cette année, la banque centrale a dû revoir en baisse ses prévisions économiques. Ismail Sabri, 61 ans, a été choisi vendredi par le roi Al-Sultan Abdullah mais est déjà sous le feu des critiques car il n’a pu empêcher la résurgence de l’épidémie malgré les restrictions et la vaccination alors qu’il était l’adjoint de Muhyiddin Yassin, le précédent Premier ministre. Issu du parti UMNO défait lors des élections de 2018 après le scandale 1MDB, il a obtenu une majorité parlementaire de la même alliance qui s’est effondrée la semaine passée, entrainant le départ du chef du gouvernement. Le nouveau Premier ministre doit désormais se soumettre à un vote de confiance au Parlement.
Les réserves de change de l’Afghanistan sont surtout détenues sur des comptes étrangers et probablement inaccessibles aux dirigeants talibans, laissant le pays à court de dollars, a déclaré Ajmal Ahmady, qui a dirigé la banque centrale jusqu'à la prise de Kaboul. Da Afghanistan Bank (DAB) contrôlait environ 9 milliards de dollars, dont près de 7 milliards étaient détenus sous forme d’espèces, d’or, d’obligations et d’autres investissements à la Réserve fédérale américaine, a déclaré le gouverneur en fuite sur Twitter. Le reste se trouve dans d’autres comptes internationaux et à la Banque des règlements internationaux, laissant environ 0,2% ou moins du total accessible aux talibans. L’ex-gouverneur s’attend désormais à ce que l’Afghani, la devise du pays, se déprécie car la banque centrale ne peut pas fournir suffisamment de dollars aux banques locales, avec une hausse de l’inflation, obligeant les talibans à utiliser le contrôle des capitaux pour empêcher leur fuite.
La démission du premier ministre malaisien, Muhyiddin Yassin, risque de plonger le pays dans une impasse politique. Aucune majorité d’où pourrait sortir un successeur ne se dégage au Parlement, ce qui ralentit la prise de décision et inquiète les marchés : le ringgit a atteint son plus bas niveau depuis un an, à 4,24 pour un dollar, et les marchés malaisiens ont chuté de 0,4%, lundi. De fait, les investisseurs estiment que le gouvernement doit dépenser davantage pour pallier les effets de l’épidémie de Covid et relancer l’économie, qui stagne en l’absence de réformes et qui souffre de l’instabilité politique. Les marchés malaisiens affichent des flux sortants depuis 25 mois, chutant de 8% cette année, contre une progression de 1% pour le voisin indonésien.
La croissance a été affectée en juillet par des éléments exceptionnels mais des facteurs plus structurels vont continuer de peser. Une réponse monétaire ne suffirait pas.
L’Indonésie a enregistré au deuxième trimestre cette année sa plus forte croissance en 17 ans, de 7,1% par rapport au deuxième trimestre 2020, ce qui lui permet de sortir de cinq mois de récession. Cette croissance est en outre plus forte qu’attendu. L’activité a été stimulée par les exportations, notamment de matières premières, par la consommation, l’investissement et les dépenses publiques. L’effet de base a également contribué à cette forte croissance. La plupart des économistes s’inquiètent de l’impact des restrictions prises en juillet face à la propagation du variant Delta et ont revu en baisse leurs prévisions de croissance cette année. La banque centrale a également revu les siennes dans une fourchette de 3,5% à 4,3%, ce qui est plus pessimiste que les projections du gouvernement (+3,7%/+4,5%). La première économie d’Asie du Sud-Est s’est contractée de 2,1% en 2020 pour la première fois depuis 1998.
La livre turque s’est dépréciée jusqu’à plus de 1% jeudi, l’une pires performances parmi les devises émergentes, à 8,56 face au dollar. La monnaie turque est sous pression après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau réclamé une baisse des taux malgré la forte hausse de l’inflation. Cette dernière a surpris en juillet à 18,95%. La banque centrale turque doit se réunir jeudi 12 août. Les opérateurs anticipent un maintien du principal taux directeur à 19%, son gouverneur s‘étant engagé à maintenir les taux au-dessus de l’inflation. Mais les déclarations du président turc brouillent cette perspective. Des taux réels négatifs seraient défavorables à la livre turque au moment où la Fed pourrait s’engager dans une normalisation de sa politique monétaire.
Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé la nouvelle allocation générale de droits de tirage spéciaux (DTS). Cette nouvelle allocation, d’un montant historique de 650 milliards de dollars, doit permettre aux pays les plus pauvres de renforcer leurs réserves de changes et de financer leurs dépenses d’urgence pour faire face à l’épidémie de coronavirus. Désormais il va falloir définir les moyens pour les pays les plus riches, n’ayant pas besoin de ces nouveaux DTS, de pouvoir les redistribuer aux plus vulnérables. De mécanismes existent déjà, d’autres sont à créer. Des décisions pourraient être prises dès les assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale en octobre.
La Banque mondiale a revu en baisse jeudi ses prévisions de croissance pour la région Asie de l’Est-Pacifique (hors Chine) en 2021, alors que de nombreux pays de la région font face à une hausse des cas de coronavirus, à de nouveaux variants plus contagieux et à des contraintes d’approvisionnement en vaccins. L’institution prévoit désormais une croissance de +4%, contre +4,4% dans sa précédente prévision. En incluant la Chine, dont le PIB devrait croître de +8,5% en 2021, la région connaîtrait une croissance de +7,7% cette année, contre 7,4% précédemment annoncé, a déclaré David Malpass, le président de la Banque mondiale.
Les contrôles de capitaux ne sont pas compatibles avec son maintien dans l’indice. Le pays n’a toujours pas trouvé d’accord avec le FMI mais a évité un nouveau défaut.
La solution d’un fonds promue par Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds, doit y contribuer. S&P estime à 42% l’effort nécessaire pour les pays riches.
Le terrain avait été balisé par les banques centrales mais les premières hausses de taux directeurs depuis le début de la crise sanitaire en Hongrie et en Tchéquie ont entraîné une appréciation des devises.
A améliorer. Les pays émergents ayant eu recours à l’initiative de suspension de la dette (DSSI) n’ont émis que 6 milliards de dollars d’eurobonds l’an dernier, deux fois moins qu’en 2019. L’IIF (Institute of International Finance) explique que le manque de clarté et de communication autour de la DSSI a pesé sur les pays concernés : ils ont pu annuler des émissions prévues par crainte d’un manque d’appétit des investisseurs. Le problème est d’ailleurs plus large : l’IIF remarque que plus le degré de transparence est élevé – en fournissant aux investisseurs des données fiables, en communiquant régulièrement –, plus il sera facile d’attirer des flux de capitaux et de restructurer favorablement sa dette. Or l’essentiel des pays ayant recours au DSSI sont loin d’être transparents. Améliorer cet aspect de la relation avec les investisseurs sera d’autant plus essentiel que l’ESG accroît encore davantage cette exigence de clarté.
Le Brésil se dirige vers une politique monétaire neutre. Lors de sa dernière réunion mercredi, au cours de laquelle elle a comme prévu relevé de 75 points de base (pb) son principal taux directeur le Selic à 4,25% (troisième hausse consécutive), elle a aussi modifié sa stratégie de normalisation de sa politique monétaire. Dans le communiqué publié après cette réunion elle a indiqué qu’elle allait poursuivre son resserrement avec une nouvelle hausse de 75 pb mais qu’elle pourrait augmenter les taux davantage en cas de détérioration des anticipations d’inflation. A 8,1%, l’inflation dépasse la cible de la banque centrale.
Le Brésil se dirige vers une politique monétaire neutre. Lors de sa dernière réunion mercredi, au cours de laquelle elle a comme prévu relevé de 75 points de base (pb) son principal taux directeur le Selic à 4,25% (troisième hausse consécutive), elle a aussi modifié sa stratégie de normalisation de sa politique monétaire.