Les taux longs ont fortement rebondi depuis mai avec la reprise économique et une politique monétaire moins accommodante. Les investisseurs étrangers se sont rués sur ce marché.
La dette à long terme allemande a du succès malgré des taux négatifs. L’émission d’un emprunt souverain à 30 ans a recueilli hier sa plus forte demande depuis 1997, selon les données compilées par Bloomberg. La demande a représenté 2,9 fois l’offre. L’Allemagne a émis 1,249 milliard d’euros (sur 1,5 milliard proposés) auprès des investisseurs avec un rendement de -0,05% sur cette souche, qui pèse désormais 15,5 milliards, selon l’agence de gestion de la dette. La faiblesse du dollar, qui a atteint un plus-bas de deux ans face à l’euro, incite les investisseurs à se tourner, notamment, vers les actifs libellés dans la monnaie unique.
Les défauts ont fortement augmenté ces derniers mois. Et même si les prévisions ont été revues à la baisse, la progression de l’endettement fait craindre une hausse persistante.
Les rendements des Treasuries ont bondi après de bons indicateurs économiques et face à l’afflux d’émissions. Une hausse qui risque de se poursuivre à court terme.
Le rendement de l’emprunt d’Etat américain à 30 ans a nettement progressé après qu’une importante émission de dette sur cette maturité a enregistré une faible demande. Le taux 30 ans s’écarte de 6 points de base (pb), à 1,42%. Il était revenu début août à son niveau de fin avril à 1,17%. L’émission record de 26 milliards de dollars à 30 ans a reçu un accueil mitigé avec une demande de 2,1 fois l’offre, son niveau le plus bas pour cette maturité depuis plus d’un an. Les obligations ont été placées à 1,4%, soit plus de 2 pb au-dessus du prix constaté sur le marché secondaire.
Les investisseurs s’inquiètent de la trop grande complexité de certaines documentations d’émissions d’obligations high yield en Europe qui rendrait difficile l’évaluation du risque pris, relève une enquête menée auprès de 140 investisseurs par l’association professionnelle European Leveraged Finance Association (ELFA). Plus de 90% estiment qu’il est difficile d’évaluer la portée des conditions que les émetteurs doivent respecter, notamment en termes d’endettement et de marges de manœuvre pour payer des dividendes ou émettre plus de dette. L’ELFA, qui souligne également la course à l’innovation ces dernières années qui a rendu plus complexes les documentations, a lancé avant l’été une consultation publique qui devrait se conclure cet automne par la publication de bonnes pratiques en matière de transparence des covenants. Une transparence d’autant plus nécessaire aujourd’hui que les bilans des entreprises risquent d’être sous tension en raison de la crise liée au coronavirus.
L’américain Ball a établi un nouveau plus bas à 2,875% pour une émission à 10 ans. La Fed et l’appétit des investisseurs ont fait chuter les rendements après la panique de mars.
Les rendements des Treasuries sont revenus à leurs plus bas de début mars alors que les Etats-Unis peinent à contrôler la pandémie, ce qui pèse sur la reprise.
Le Trésor américain a indiqué hier qu’il allait poursuivre l’augmentation des émissions de dettes à plus long terme, alors qu’il doit émettre des montants importants pour faire face à la crise du coronavirus. Au troisième trimestre, les Etats-Unis vont émettre 947 milliards de dollars (795 milliards d’euros) de dettes supplémentaires, soit 270 milliards de dollars de plus que prévu. Le Trésor augmentera notamment la taille des émissions à 7 ans, 10 ans, 20 ans et 30 ans.
L'équipementier automobile a annoncé hier avoir placé avec succès 700 millions d’euros d’obligations de maturité 2028 et 300 millions d’euros d’obligations de maturité 2025. Il a placé les premières à 3,75% et les obligations additionnelles 2025 à 97,50% du pair, soit un taux de rendement de 3,18%. Faurecia affectera le produit net de l'émission au refinancement de la totalité du prêt syndiqué de 800 millions d’euros signé le 10 avril 2020. Les liquidités restantes seront utilisées pour ses besoins de financement. Les obligations ont fait l’objet d’une demande d’admission sur Euronext Dublin. La date d'émission et de règlement-livraison des titres est prévue pour le 31 juillet 2020.
Figure de la sélection de fonds de la Place parisienne, Sophie Bigeard vient de quitter OFI AM après plus de seize années de collaboration pour rejoindre la branche française de Quaero Capital. Elle y dirige le pôle multi-classe d’actifs depuis juin, selon son profil LinkedIn. Quaero Capital est une société de gestion suisse basée à Lausanne avec environ 2 milliards d’euros d’encours. Sophie Bigeard a débuté sa carrière à la Banque du Louvre (1995-1997), avant de rejoindre SGBT comme gérante de fonds de fonds (1997-2004). Elle a intégré OFI AM en 2004 comme gérante, avant d'être promue responsable de la multigestion long only en 2014, puis responsable de l’analyse et la sélection de fonds en 2017.