AU DIAPASON Les investisseurs sur les marchés de taux ont salué à leur façon la nomination de Christine Lagarde à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE). Le rendement du Bund allemand s’est enfoncé encore plus en territoire négatif à -0,4 % (au niveau du taux de dépôt de la BCE), l’OAT à 10 ans à -13 points de base (pb). Les dettes souveraines périphériques ont amplifié le mouvement. Le taux 10 ans des BTP italiens a fondu de 35 pb au cours de la séance du 2 juillet à 1,58 % (il était encore à plus de 2,6 % fin mai), la dette italienne devenant négative jusqu’à 2 ans. Le rendement du 10 ans espagnol a atteint 0,2 %. Une fois l’effet de l’annonce passé, les taux se sont quelque peu resserrés tout en restant très bas. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) prendra ses fonctions après le départ de Mario Draghi, l’actuel président de la BCE, fin octobre. Les marchés craignaient la nomination de l’allemand Jens Weidmann, l’actuel patron de la Bundesbank, qui ne s’est pas toujours montré favorable à la politique menée par la BCE. « Christine Lagarde a toujours soutenu les actions menées par Mario Draghi. On peut donc se dire qu’ils sont plutôt sur la même longueur d’onde », indique Gaëlle Malléjac, directrice des investissements-gestion active chez Groupama AM. Cette approche dovish est particulièrement appréciée. Autre avantage pour Christine Lagarde, elle prône plus d’intégration européenne, notamment budgétaire. La question est désormais de savoir si le marché n’est pas allé trop loin et s’il n’attend pas trop des banques centrales. « Il y a un risque que les investisseurs soient déçus par des banques centrales qui ne seraient pas aussi ‘dovish’ qu’elles l’anticipent », juge la gérante, qui anticipe moins de baisse de taux que le marché car elle s’attend à un ralentissement, mais exclut un scénario de récession. La BCE tiendra sa prochaine réunion le 25 juillet, suivie par la Fed les 30 et 31 juillet.