En cette période d’accalmie, vacances scolaires obligent pour les Parisiens, la semaine aura fini en fanfare avec un sacré coup de théâtre dans le secteur européen de la gestion d’actifs. Deux ans après son arrivée à la tête de DWS, Nicolas Moreau, son directeur général, a en effet été débarqué à la surprise générale par sa maison-mère. L’ancien patron d’Axa France et d’Axa IM, qui quittera le groupe allemand fin 2018, ne sera donc pas allé au bout de son mandat de trois ans. Le dirigeant, qui a mené à bien l’introduction en Bourse de DWS, paie sans doute au prix fort les résultats décevants des activités de gestion d’actifs, plombés par une décollecte nette de 16 milliards d’euros depuis le début de l’année, dont 3 milliards sur le seul troisième trimestre. Il revient désormais à Asoka Wöhrmann, le successeur de Nicolas Moreau, de redresser la barre d’une société dont le titre a perdu près d’un quart de sa valeur en Bourse depuis sa cotation.Loin des atermoiements de DWS, d’autres sociétés de gestion ont réalisé de jolis coups et de belles emplettes sur le marché. Aux Etats-Unis, Vontobel s’est ainsi emparé du portefeuille de clients privés de Lombard Odier. De quoi nourrir de nouvelles ambitions outre-Atlantique, le groupe suisse souhaitant faire passer de 3 milliards de francs suisses à 5 milliards de francs suisses les encours de la gestion de fortune en Amérique du Nord d’ici à 2020. Toujours au pays de l’Oncle Sam, Franklin Templeton Investments a, pour sa part, fait main basse sur Benefit Street Partners, une société de gestion new-yorkaise spécialisée dans le crédit alternatif. A la clé : 26 milliards de dollars d’actifs sous gestion qui permettront à Franklin Templeton de dépasser la barre des 40 milliards de dollars d’encours dans le crédit alternatif.En Europe aussi, le marché a connu une nouvelle vague de consolidation. L’opération la plus emblématique reste le rapprochement des activités de gestion de fortune de Schroders et Lloyds Banking Group au Royaume-Uni, donnant ainsi naissance à une nouvelle structure dotée de 80 milliards de livres d’encours. Outre-Manche toujours, Alliance Trust Savings a fini par tomber dans l’escarcelle de la plateforme d’investissement Interactive Investor. L’Europe continentale n’a pas été en reste. Tandis que Degroof Petercam France s’offrait la société de gestion indépendante Entheca Finance, l’assureur italien Generali concluait un accord avec Union Asset Management Holding pour l’acquisition de la société de gestion polonaise Union Investment TFI. Une opération qui confirme l’appétit du Lion du Trieste pour la gestion d’actifs à l’heure où le groupe transalpin négocie le rachat de Sycomore Asset Management. Enfin, Rothschild & Co s’est délesté de ses activités de services de fiducie et de planification en gestion de fortune.En France, dans un marché plus atone, Edmond de Rothschild Asset Management (Edram) a décidé de marcher dans les pas de BlackRock et Amundi en lançant une gamme de services et solutions, baptisée EOS, dédiée aux gérants institutionnels affichant entre 1 et 10 milliards d’euros d’actifs. Quant à Carmignac, qui tenait sa traditionnelle conférence trimestrielle, la société de gestion a dévoilé un nouveau fonds flexible, dénommé Carmignac Portfolio Patrimoine Europe. Un lancement qui ne fait pas oublier la décollecte nette de quelque 4 milliards d’euros subie par la société au troisième trimestre !Enfin, la semaine écoulée a encore été rythmée par les publications de résultats trimestriels tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Amundi, qui « court plus vite que les autres » dixit son patron Yves Perrier, s’est encore distingué avec une collecte nette de 6,1 milliards d’euros au troisième trimestre, portant désormais à 48,5 milliards d’euros le montant total des souscriptions nettes depuis le début de l’année. UBS n’est pas en reste, avec une collecte nette de 13,5 milliards de francs suisses lors du troisième trimestre pour son pôle de gestion de fortune, tandis que l’américain State Street a engrangé 8 milliards de dollars de flux nets lors du trimestre écoulé.