Toute l’actualité du secteur du luxe, poids lourd de la Bourse parisienne et européenne, et de ses acteurs français (LVMH, Hermès, Kering, L’Oréal, Chanel) ou étrangers (Estée Lauder, Richemont, Swatch). Nos analyses de l’industrie et de ses évolutions (modes de consommation, zones géographiques).
Karl Lagerfeld, icône mondiale de la mode et emblématique directeur artistique de Chanel pendant 35 ans, s’est éteint à Paris mardi à l'âge de 85 ans après avoir régné pendant plus de 60 ans sur le monde de la couture. Grâce à lui, Chanel s’est hissé sur le podium des plus grandes marques de luxe mondiales aux côtés de Louis Vuitton, propriété de LVMH. La marque avait dévoilé, à la surprise générale et pour la première fois de son histoire, ses résultats financiers en juin 2018, faisant état d’un chiffre d’affaires de 9,62 milliards de dollars (8,50 milliards d’euros) en 2017.
Karl Lagerfeld, figure mondiale de la mode et emblématique directeur artistique de Chanel pendant 35 ans, s’est éteint à l'âge de 85 ans, ont indiqué en fin de matinée à plusieurs médias des sources proches de la maison de couture. Surnommé le Kaiser, Karl Lagerfeld était né à Hambourg en 1933 et avait fait ses débuts chez Balmain puis Patou et Chloé, avant de rejoindre la griffe italienne Fendi (propriété de LVMH), en 1965. Il avait rejoint Chanel en 1983, marque alors en perte de vitesse.
Le groupe affiche une marge opérationnelle de 28,9% en 2018, tirée par les 39,5% de Gucci. La croissance de la griffe italienne pourrait se figer autour de 10% en 2019.
Kering continue à enregistrer une très forte croissance de ses ventes et de ses marges. Tiré par Gucci, le groupe de luxe a affiché l’an dernier une croissance de ses ventes de 29,4% en comparable (+26,3% en publié) à 13,7 milliards d’euros, pour un résultat opérationnel courant de 3,9 milliards, un bond de 46,6%. Soit une marge opérationnelle qui gagne 4 points à 28,9%.
Hermès a enregistré une croissance à changes constants de 10,4% de ses ventes en 2018 à 5,97 milliards d’euros (+7,5% en publié), tirée par l’Asie hors-Japon (+13,7%). Une croissance « saine puisqu’elle repose essentiellement sur une augmentation des volumes », précise le sellier du faubourg Saint Honoré. Au troisième comme au quatrième trimestres, le rythme s’est très légèrement ralenti à +9,6% à changes constants.
Silencieux hier lors de la publication des résultats semestriels de Pernod Ricard, Elliott a estimé ce matin que les objectifs financiers du plan à trois ans du groupe de spiritueux « pourraient être plus ambitieux ». Le fonds activiste trouve que les étapes du plan « manquent de spécificité et de clarté ». Il trouve notamment que l’objectif d’amélioration de la marge de 0,5 à 0,6 point semble reposer « presque uniquement » sur le plan d’économies supplémentaires de 100 millions d’euros, et non sur le « levier opérationnel ». Par ailleurs, Elliott, qui espère que « la direction de Pernod continuera à engager un dialogue mutuellement constructif », attend toujours des améliorations en terme de gouvernance.
L’Oréal a publié jeudi des résultats annuels en hausse pour 2018 de 7,1% en données comparables, après +4,8% en 2017. Il a affiché au quatrième trimestre une croissance organique de 7,7%, supérieure aux 6,4% attendus. Le bond en avant des marques de luxe (Lancôme, Armani ou Yves Saint Laurent) et celui des produits de soins (La Roche Posay ou Vichy), dont les ventes ont grimpé de 14,4% et 11,9% respectivement, ont permis de compenser la contre-performance de la division grand public (L’Oréal Paris, Garnier), qui a limité sa hausse à 2,5%. Le résultat opérationnel augmente de 5,3%, à 4,92 milliards d’euros, tandis que la marge opérationnelle gagne 30 points de base, à 18,3%, que le bénéfice net, part du groupe, avance de 8,8%, à 3,89 milliards, et que le dividende proposé est relevé de 8,5%, à 3,85 euros par action.
Fort d’une excellente performance opérationnelle sur son premier semestre 2018-2019, Pernod Ricard a relevé son objectif de croissance interne de son résultat opérationnel courant (ROC) de 5%-7% à 6%-8%. Il a déjà engrangé une progression de 12,8% au premier semestre, la meilleure performance depuis le début de la décennie, à 1,6 milliard d’euros, soit une marge de 31,9%, en hausse de 1,6 point sur un an. Un relèvement qui vient répondre aux critiques du fond activiste Elliott. L’action Pernod Ricard gagnait autour de 1,5% à mi-séance, en tête du CAC 40.
Les actionnaires du groupe de spiritueux ont voté à près de 90% le plan de recapitalisation par Cofepp. L’Adam est parvenue à limiter la dilution des minoritaires.
Revirement ! Treize heures avant l’AG de MBWS, ce matin à Paris, l’Adam a accepté de soutenir la recapitalisation du groupe de spiritueux (l’offre principale) par Cofepp, son premier actionnaire, après avoir obtenu une dilution limitée des minoritaires. Cofepp s’est engagé à ne pas exercer plus de 30% des BSA émis dans le cadre de l’option principale, alors qu’il aurait pu monter jusqu’à 47%. Par ailleurs, la durée d’exercice des BSA de long terme est allongée, de 27 à 42 mois, afin que les minoritaires puissent «constater les premiers résultats de la stratégie» de Cofepp avant d’exercer leurs bons.
MBWS a publié hier soir sur son site le compte rendu des travaux, non finalisés, du cabinet Ledouble, expert indépendant mandaté le 10 janvier dernier. A l’issue de 68 pages de rapport, le cabinet conclut que le prix de l’augmentation de capital réservée à la Cofepp de 4 euros par action «extériorise une prime par rapport à la valorisation multicritère de l’action ; il n’est atteint que dans le haut de la fourchette de valorisation actuelle du groupe intégrant une revalorisation volontariste de l’ensemble de ses actifs».
Swatch Group a achevé jeudi son programme de rachats d’actions pour près d’un milliard de francs suisses. Il proposera à ses actionnaires, à la prochaine assemblée générale, le 23 mai, d’utiliser ces titres rachetés pour réduire le capital de la société. Ils pourront «utiliser les 1.399.000 actions au porteur et les 7.125.500 actions nominatives du programme de rachat d’actions, ainsi que les 505.000 actions au porteur du programme de rachat d’actions de 2008», a fait savoir l’horloger de luxe. Swatch Group a racheté des actions au porteur et des actions nominatives pour un peu plus de 959 millions de francs (851,4 millions d’euros). Sa capitalisation boursière est d’environ 16,74 milliards de francs.
L’Autorité française de la concurrence a annoncé vendredi avoir mené jeudi des opérations de visite et saisie inopinées auprès d’entreprises suspectées d’avoir mis en en oeuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la distribution de montres de luxe. Elle ajoute qu’à ce stade, «ces interventions ne préjugent bien évidemment pas de la culpabilité des entreprises concernées par les pratiques présumées, que seule une instruction au fond permettra le cas échéant d'établir». Le régulateur précise qu’il ne fera aucun autre commentaire «ni sur l’identité des entreprises visitées ni sur les pratiques visées».
Alès Groupe a annoncé ce matin avoir trouvé un accord avec ses partenaires obligataires et bancaires afin qu’ils ne demandent pas l’exigibilité de leurs créances jusqu’au 29 mars 2019. Le groupe de produits de beauté «poursuit ses discussions avec ses partenaires bancaires et obligataires» afin de trouver une solution de restructuration de sa dette, qui comprend notamment 60 millions d’Euro PP. La vente l’an dernier de la marque Caron a rapporté 28 millions d’euros mais n’a pas suffi à régler la situation. Un adossement du groupe n’est pas exclu par la famille Alès, actionnaire majoritaire de la société.
La marque de cosmétiques française va acquérir la marque de beauté Elemis pour 900 millions de dollars (784 millions d’euros), alors qu’elle cherche à renforcer sa présence au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, selon Bloomberg. Elle va acquérir Elemis auprès de Steiner Leisure, enregistrée aux Bahamas, ainsi que à Elemis, enregistrée au Royaume-Uni. L’Occitane est déjà implantée dans 90 pays, avec 3.285 points de vente, dont 1.555 gérés en direct par le groupe. La firme a annoncé 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires, et 141 millions d’euros de résultat d’exploitation pour sa dernière année fiscale. Cotée en Bourse à Hong Kong depuis 2010, son cours a gagné 6,6% cette année, pour atteindre une valorisation de 2,53 milliards d’euros.
Alors que l’Adam, mandaté par des actionnaires institutionnels et des petits porteurs de Marie Brizard Wine & Spirit (MBWS), demandait à l’AMF de nommer un expert indépendant afin de « vérifier le caractère équitable des modalités des augmentations de capital prévues », le groupe de spiritueux a annoncé hier dans la nuit la nomination d’un expert indépendant. Le cabinet Ledouble est chargé de rendre une attestation d’équité sur l’augmentation de capital réservée à Cofepp et la création d’un comité ad hoc composé d’administrateurs indépendants « chargé d’interagir avec l’expert indépendant et de rendre un avis au conseil d’administration ».