Après la présentation d’une résolution climat des investisseurs néerlandais menés par NM pour la prochaine assemblée générale de TotalEnergies le 25 mai, un deuxième groupe d’actionnaires français dépose sa résolution, portée par Meeschaert AM. Ce dernier avait été à l’origine de la première résolution externe en 2020 avec dix autres investisseurs. Cette année, Meeschaert AM est accompagné onze autres investisseurs, représentant 0,8% du capital, dont l’Erafp, Candriam, Egamo, La Financière de l’Echiquier, Mandarine Gestion, Messieurs Hottinguer & Cie Gestion Privée, OFI AM, Sanso IS,Sycomore AM. La résolution que nous avons pu consulter demande un changement de statut de l’entreprise pour que les actionnaires puissent se prononcer chaque année sur un rapport climat présentant «la stratégie de transition énergétique de la société et son application », comme ils le font pour les comptes financiers. Les investisseurs français réclament la présentation des données et des scénarios dont disposent TotalEnergies afin qu’ils puissent eux-mêmes apprécier «l’alignement au regard d’un scénario visant à limiter le réchauffement à 1,5°C, avec un dépassement nul ou faible et un volume limité d’émissions négatives». Les investisseurs ont besoin de disposer d’une information exhaustive de la part de TotalEnergies étant soumis eux-mêmes à des exigences de reporting dans le cadre de l’Article 29de la loi Energie Climat française et de son décret d’application ou encore à travers leurs engagements de neutralité carbone. «Ce projet fait aussi écho à la tribune diffusée par le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) le 24 mars 2022 et signée par plus de 40 investisseurs qui souhaitent faire du «Say on Climate» un outil de bonne gouvernance et un standard de Place », ajoutent-ils. Si la résolution recueille deux tiers des votes, elle permettrait aux investisseurs d’évoquer annuellement, au cours de l’assemblée générale, la stratégie climat et de proposer des avancées. Objectifs, mix-énergétique, capex, scénario.. «Les actionnaires ont retenu la leçon de 2020. Cette résolution qui demande plus de transparence de la part de Total présente moins d’incertitudes juridiques que la demande d’objectifs de réduction carbone et d’alignement 1,5 degré», explique un connaisseur du dossier. La résolution, portée par les gérants et fonds de pension néerlandais, pourrait, quant à elle, être davantage soumise à une contestation de TotalEnergies, comme celle de 2020, car elle vise des objectifs stratégiques, du ressort du conseil d’administration. Les porteurs de cette résolution reconnaissent «les avancées de TotalEnergies en matière de reporting et d’ambition exposées dans le dernier rapport climat de la société ». Ils maintiennent un dialogue avec l’entreprise jusqu'à son assemblée générale pour disposer d’informations sur «les objectifs de réduction en valeur absolue et relative sur les Scopes 1, 2 et 3 à court (3 à 5 ans) et moyen (8 à 10 ans) termes, couvrant l’ensemble des activités; l’évolution du mix énergétique et des volumes de productions cibles à ces échéances; le plan d’investissements à court et moyen-terme ventilés par activité économique et par orientation entre maintenance et développement des actifs de la société; la contribution éventuelle des volumes de gaz à effet de serre compensés et capturés à l’atteinte de ces objectifs; le scénario de référence utilisé pour définir les objectifs climatiques de la société et son articulation avec les connaissances scientifiques disponibles les plus récentes».