En amont de sa future assemblée générale des actionnaires qui se tiendra à distance le 29 avril prochain et ne permettra pas d'échanges avec ces derniers, Credit Suisse a publié ses réponses écrites à certaines questions envoyées par la fondation Ethos et d’autres investisseurs à propos des fonds «supply chain» de Greensill dans lequel le groupe avait 10 milliards d’euros d’encours pour le compte de ses clients, avant que celui-ci ne soit liquidé en 2021. On y apprend notamment que 1.200 investisseurs étaient investis dans ces fonds au nombre de quatre et pour lesquelles les procédures judiciaires pourraient prendre jusqu'à cinq ans: ▪ Credit Suisse (Lux) Supply Chain Finance FundEncours au 25.02.2020: 7,25 milliards de dollars▪ Credit Suisse Nova (Lux) Supply Chain Finance High Income FundEncours au 25.02.2020: 1,83 milliard de dollars▪ Credit Suisse Supply Chain Finance Investment Grade FundEncours au 25.02.2020: 0,67 milliard de dollars▪ Credit Suisse Nova (Lux) Supply Chain Finance Investment Grade FundEncours au 25.02.2020: 0,26 milliard de dollars Environ 12% des encours des fonds étaient au 25.02.2021 gérés par le groupe dans le cadre de mandats discrétionnaires. Le groupe explique que ces fonds SCF (Supply Chain Finance) ont obtenu la quasi-totalité des notes dans lesquels ils ont investi par l’intermédiaire de Greensill Capital UK. Greensill était considérée comme la principale société de titrisation de créances commerciales à l'époque. Greensill a continuellement acquis des créances et les a titrisées en notes qu’elle a placés auprès de diverses banques, d’investisseurs institutionnels et de fonds. Le processus de titrisation était structuré de manière à ce que les notes comportent toujours des créances sur des tiers - les fonds SCF et, en fin de compte, leurs investisseurs ne supportaient donc aucun «risque de crédit Greensill», mais investissaient dans des créances sur des tiers garanties par des créances commerciales. Dans le cadre de la titrisation, Greensill a également pris des dispositions pour que les créances commerciales soient assurées en vertu d’une police d’assurance-crédit qu’elle avait avec Tokio Marine et d’autres assureurs, si les acheteurs le demandent. Le 23 février 2021, Greensill a annoncé de manière inattendue que Tokio Marine n’avait pas renouvelé sa police d’assurance-crédit et que Greensill n'était donc plus en mesure d’assurer de nouvelles notes. L’expiration de la police d’assurance n’a pas affecté les notes qui avaient été émis avec une couverture d’assurance jusqu'à ce moment-là. Cependant, sans couverture d’assurance, il était impossible pour Greensill de poursuivre ses activités, car la majorité des notes avaient été vendus avec une couverture d’assurance, explique Credit Suisse. Greensill a donc cessé ses activités à la fin du mois de février 2021. Cela a d’abord contraint les fonds SCF à cesser d'émettre et de racheter des parts de fonds, puis à lancer la liquidation, car ils ne pouvaient plus acheter de nouveaux notes, mais seulement liquider ceux qu’il avait précédemment achetés et payer leurs investisseurs en conséquence. Au cours de la liquidation, il est apparu que certains des débiteurs n'étaient pas en mesure de payer les créances sous-jacentes aux notes à la date d'échéance. Le groupe bancaire indique que sa filiale Credit Suisse Asset Management a pris toutes les mesures nécessaires pour recouvrer les montants en souffrance depuis mars 2021.A ce jour, Credit Suisse a remboursé environ 6,5 milliards de dollars (5,9 milliards d’euros) aux souscripteurs des fonds Greensill sur un total de 10 milliards. Dans certains cas, cependant, le refinancement ou la vente d’actifs ne sont pas encore possibles. Pour d’autres entreprises, des plans de paiement doivent être élaborés et des compromis financiers doivent être conclus ou des garanties exigées. CSAM a également signalé les défauts de paiement à son assureur-crédit et déposé les demandes correspondantes. On s’attend à ce qu’un procès soit nécessaire pour faire valoir les droits des débiteurs individuels et des compagnies d’assurance, ce qui pourrait prendre environ cinq ans, indique la lettre. L’intégralité de la réponse peut être lue en cliquant ici.