Pour cette édition 2022 des Grands Prix de la Gestion d’Actifs (GPGA), 2.524 fonds sont toujours éligibles sur les 13 catégories primées, contre 2.831 l’an dernier, soit une baisse significative de 307 instruments. La méthodologie s’appuie à nouveau sur les fonds notés 4 ou 5 étoiles EuroPerformance sur une population totale de plus de 27.500 fonds. Après une analyse pointue de tous les paramètres, nos équipes ont fait ressortir 2.461 fonds ayant un alpha positif moyen, soit une baisse de 182 fonds par rapport à l’édition précédente. Sans surprise, l’alpha positif moyen recule cette année à 5,28 %, contre 5,75 % lors des derniers GPGA, soit une baisse de 47 points de base (pb). Cette baisse est moins visible sur la population globale, qui ressort avec un alpha positif moyen de 5,13 %, contre 5,29 % lors de la précédente édition, soit une différence de 16 pb. Le classement est largement renouvelé cette année car seuls six fonds ont réussi à se maintenir parmi les fonds gagnants. De surcroît, deux fonds entrants avec un historique de trois ans révolus à fin juin intègrent le palmarès, dont l’un directement à la première place de la catégorie Diversifiés internationaux. Nous avons, de ce fait, huit catégories dont le classement est totalement renouvelé, ce qui démontre la lutte féroce que se livrent les asset managers dans la recherche de l’alpha. Seuls quatre vainqueurs de l’an passé sont parvenus à conserver leur première place pour cette nouvelle édition, ce qui est une prouesse étant donné les nombreux bouleversements rencontrés durant cette année encore si particulière. La baisse observée sur l’ensemble de la population éligible, ainsi que sur la population des fonds avec un alpha positif, se retrouve dans toutes les catégories, excepté celle des Actions Asie hors Japon, qui ne décroît pas et s’offre même le « luxe » de progresser de deux fonds ; ainsi que la catégorie Obligations internationales, dont l’effectif augmente de 31 fonds. Comme l’an passé, les plus forts contingents de fonds restent entre les mains des Actions Europe, des Diversifiés internationaux et des Actions internationales. Neuf catégories voient leur alpha moyen positif progresser, contre quatre catégories pour lesquelles il diminue. La baisse de l’alpha positif moyen s’explique notamment par la diminution du nombre de fonds des Actions Amérique du Nord, bien qu’ils caracolent toujours en tête, ainsi que des Actions internationales ; même si, de ce point de vue, le reclassement de nombreux fonds en Actions thématiques, avec la mise en place de la réglementation SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), explique ce paradoxe, ces deux catégories étant les grandes gagnantes de l’an passé. Les Actions Amérique du Nord restent pour autant leaders, avec un alpha moyen positif de 7,33 % (-402 pb), mais de peu, devant les Actions France qui remontent à 7,18 % (+262 pb) et décrochent la plus belle progression toutes catégories confondues. Résilience Le resserrement des alpha positifs moyens entre les catégories élargit les choix possibles des investisseurs, même si le nombre de fonds pris en compte est en baisse. Cette année, l’Asie est à l’honneur : les Actions Asie hors Japon affirment leur dynamisme avec 6,29 % d’alpha positif moyen, soit une progression de 118 pb. Les Actions Japon progressent également, de 11 pb, pour s’établir à un avantageux alpha positif moyen de 6,06 %. Les autres catégories Actions marquent un peu le pas, comme les Actions émergentes, à 5,66 % (-8 pb), les Actions Europe, à 5,47 % (-209 pb), ou les Actions internationales, qui restent tout de même, avec 5,98 % (-251 pb), à un niveau d’alpha élevé. Les fonds diversifiés font également plus que résister, puisque l’alpha moyen positif des Diversifiés internationaux progresse de 97 pb, pour atteindre 5,52 %, et que celui des Diversifiés Europe n’est pas en reste, s’élevant à 4,17 %, soit une augmentation de 62 pb. De leur côté, les catégories obligataires retrouvent des couleurs, notamment avec l’effet de levier de l’inflation, qui oblige les banques centrales à relever plus ou moins leurs taux directeurs. C’est ainsi que les Obligations Europe gagnent 53 pb, pour se stabiliser à 1,87 %, et que les Obligations haut rendement progressent de 109 pb, atteignant 3,85 %. Les Obligations internationales doublent leur alpha positif moyen pour atteindre 4,76 %, grâce probablement à l’apport des fonds « Sensitivity: C2 Internal » supplémentaires. Enfin, les Obligations pays émergents, traditionnellement plus élevées, continuent leur progression, pour se fixer à 6,45 % (+237 pb). Cette édition, qui traverse une nouvelle crise, permet encore de consacrer la gestion dite active et de mettre en lumière les capacités de résilience et les ressources des gérants de conviction au travers des catégories primées. Les alpha positifs sont en progression, et même les obligations sortent la tête de l’eau. Malgré l’inflation galopante, la guerre en Ukraine, les nombreuses incertitudes politiques, géopolitiques et économiques, et la pandémie qui ne cesse de se rappeler à notre bon souvenir, l’industrie des fonds se porte plutôt bien en termes de performances et c’est un signal fort envoyé aux investisseurs sur la solidité de la gestion d’actifs en général. DONNÉES MÉTHODOLOGIQUES Philosophie L’alpha est une grandeur absolue qui calcule la surperformance d’un fonds par rapport à un benchmark.