Sylvie Terris, directrice générale déléguée d’Agrica Epargne à la rédaction d’Option Finance : «Jusqu’alors, nos portefeuilles étaient investis principalement en OPC actions ou convertibles, mais avec une poche taux qui était le résultat du choix de notre allocation tactique. Cela nous obligeait, si nous souhaitions réduire notre exposition aux actions, à racheter des fonds, ce qui n’était pas idéal pour les gérants. Pour obtenir plus de réactivité sur les marchés et éviter de détenir des taux, nous allons faire évoluer nos mandats vers deux modèles. Nous allons avoir, d’une part, des mandats «purs» actions et, d’autre part, des mandats d’allocation tactique. Ces derniers vont être progressivement investis en ETF au détriment des OPC pour nous permettre de faire face à l’évolution des marchés. Cette transformation de la gestion se fera progressivement car elle sera mise en œuvre dans les douze prochains mois pour éviter des réalisations trop importantes de plus-values en 2017. Nous allons profiter de cette évolution pour continuer à concentrer notre gestion. Nous avions déjà, depuis mon arrivée chez Agrica Epargne fin 2011, réduit le nombre de gestionnaires avec lesquels nous travaillions en faisant passer le nombre d’OPC ouverts d’une soixantaine à une quarantaine, et des fonds dédiés de 20 à 13 aujourd’hui et 11 prévus en 2018.» «Agrica Epargne gère six portefeuilles d’institutions de prévoyance globalement investis à hauteur de 20 % en actions, contre une allocation stratégique moyenne de 18 %. Nous sommes donc volontairement surinvestis à hauteur de 2 %. Il en va de même pour notre portefeuille Arrco investi à 33 % en actions, soit une surpondération de 3 %. Nous avons néanmoins commencé à prendre quelques bénéfices, et plus particulièrement sur les obligations convertibles. Chez Agrica Epargne, ce segment, intégré dans la poche actions, avait toujours représenté une part importante de celle-ci en s’élevant autour de 15 à 20 %. Si ce positionnement nous permettait de limiter notre exposition aux marchés pendant les périodes de baisse, nous considérons aujourd’hui qu’elles ont beaucoup moins d’attrait pour plusieurs raisons. D’abord, les spreads, ou primes de risque, sur les taux sont au plus bas et vont nécessairement remonter compte tenu de la fin du cycle baissier sur les taux. De plus, les obligations convertibles sont aujourd’hui beaucoup plus protectrices pour les émetteurs que pour les investisseurs. Enfin, leur valorisation – eu égard à la volatilité implicite – devrait rester basse. Nous sommes donc en train de ramener ce poste autour de 5 à 10 % de notre poche actions. Ensuite, même si nous conservons une exposition très marquée sur les actions européennes, les marchés émergents nous paraissent beaucoup plus porteurs, ce qui devrait nous conduire à augmenter leur part en portefeuille, qui pourrait passer de 4 % actuellement à 5, voire 6 % à l’avenir. En revanche, nous sommes moins confiants envers les actions américaines. Nous conservons cependant une petite exposition sur ce marché, car en cas de retournement boursier, cette zone géographique est plus résiliente.»