Eric Dubos, directeur financier du groupe MACSF dans un article paru dans Option Finance : «Sur la partie obligataire, nous n’avons pas fait évoluer véritablement notre stratégie d’investissement. Nous avons toujours privilégié les emprunts d’entreprises au détriment des souverains qui ne représentent que 20 % de notre poche obligataire. Néanmoins, Solvabilité 2, nous a conduits à revoir la qualité de nos investissements sur le crédit. Jusqu’à présent, nous ne nous étions pas fixé de limites en termes de notation. Mais cette directive implique un coût en capital réglementaire très élevé pour des obligations de long terme issues d’émetteurs mal notés. Nous avons donc réduit, dans les portefeuilles, le poids du high yield sur des maturités longues. Nous avons désormais beaucoup d’obligations issues du segment BBB, qui offre davantage de rendement que les obligations d’Etats tout en conservant une notation investment grade. Le manque de liquidité aujourd’hui sur les marchés obligataires nous conduit également à nous montrer plus prudents dans nos choix d’investissements. Contrairement à beaucoup de nos concurrents, nous n’avons pas ou peu diversifié nos placements vers des actifs moins liquides, de type dettes privées ou encore dettes infrastructures. Certes, ces segments rapportent légèrement plus que les actifs obligataires dits «liquides», mais nous considérons que leur prime liée à l’illiquidité n’est pas suffisante aujourd’hui. La question de la liquidité est d’ailleurs un thème que nous surveillons dans nos portefeuilles obligataires traditionnels. Dès lors que nous devons vendre des montants importants, même pour des obligations de bonne qualité, notée dans l’investment grade, nous pouvons être confrontés à des difficultés pour trouver un acquéreur. Il y a beaucoup moins d’intervenants sur le marché et ceux qui restent ont des marges de manœuvre très restreintes. Dans ce contexte, nous avons adapté notre stratégie d’investissement en conservant désormais les titres jusqu’à leur échéance. La baisse des taux ne nous incite pas à vendre un titre pour en racheter un nouveau avec des taux comptables bien inférieurs. Le sujet de la liquidité est aussi une vraie question en cas de remontée forte des taux. Si nous devons en parallèle, faire face à des rachats dans les portefeuilles de nos assurés, nous allons devoir vendre les obligations en moins-values et ce d’autant plus que la faible liquidité sur les marchés va encore accentuer ces pertes.»