Stoppées net au printemps par le confinement, les dépenses de santé ont enregistré une hausse en juillet, a indiqué lundi la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). La ruée vers les tests de dépistage du coronavirus se traduit dans les chiffres : les remboursements d’analyses médicales ont bondi de 31% par rapport à juillet 2019. Les dépenses des établissements publics de santé affichent pour leur part une croissance de 13%, ce qui pourrait correspondre à la vague épidémique de mars-avril. Les indemnités journalières ont également progressé de 13%, signe du reflux des arrêts de travail depuis leur envolée du mois d’avril (+86%). Dans l’ensemble, les dépenses (hors variations saisonnières) ont augmenté de 6,9% par rapport à juillet 2019.
Le gouvernement français a annoncé samedi reporter à la première semaine de septembre la présentation de son plan de relance économique de 100 milliards d’euros, qui devait initialement être faite mardi prochain. Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, justifie cette décision par le souhait du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, et du Premier ministre, Jean Castex, que le gouvernement se concentre pleinement d’ici là sur les questions sanitaires liées notamment à la rentrée des classes et au port du masque obligatoire dans les entreprises. « Le plan de relance est prêt, le calendrier prévu pour sa mise en oeuvre est évidemment maintenu », a précisé Gabriel Attal. Ce plan de relance de 100 milliards prévoit notamment de consacrer 30 milliards à la transition écologique, 3 milliards devant également favoriser l’investissement des entreprises. Quelque 30 milliards d’euros doivent permettre de financer cette année le dispositif d’activité partielle et 8 milliards l’année prochaine.
L’activité du secteur privé est remontée en août à son plus haut niveau depuis début 2019 aux Etats-Unis malgré le niveau élevé de nouveaux cas de contamination par le coronavirus dans tout le pays. L’indice PMI flash composite est remonté à 54,7, un plus haut depuis février 2019, contre 50,3 en juillet, selon les premiers résultats des enquêtes mensuelles d’IHS Markit. Dans les services, le PMI est ressorti à 54,8 en août, un plus haut depuis mars 2019, contre 50 le mois précédent. Pour l’activité manufacturière, l’indice a progressé à 53,6, son plus haut depuis janvier 2019, près 50,9 en juillet. Tous les indices sont supérieurs aux attentes des économistes. Cette enquête montre une amélioration de la demande mais aussi des nouvelles commandes.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis sont reparties à la hausse lors de la semaine au 15 août, à 1,106 million contre 971.000 (chiffre révisé en légère hausse) la semaine précédente, selon le département du Travail. C’est près de 200.000 inscriptions de plus qu’attendu. La moyenne mobile sur quatre semaines diminue cependant à 1,175 million contre un peu plus de 1,254 million la semaine précédente. Le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a lui aussi baissé, à 14,844 millions lors de la semaine au 8 août contre 15,480 millions la semaine précédente. En outre, l’indice Philly Fed a fortement reculé (17,2 contre 24,1) en août, selon l’enquête mensuelle de la Fed locale, montrant que les conditions d’activité dans la région de Philadelphie se sont dégradées plus nettement qu’attendu. La composante emploi recule fortement.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a annoncé mercredi une baisse historique de son indicateur du commerce des marchandises au deuxième trimestre, en raison de la pandémie. Au deuxième trimestre, celui-ci s’est établi à 84,5, en baisse de 18,6 points par rapport à l’année précédente. «Les données enregistrées en juin laissent entendre que le volume du commerce mondial des marchandises avait baissé de 14% entre le premier et le deuxième trimestres», indique l’organisation. «Cette estimation ainsi que le baromètre du commerce des marchandises signalent qu’en 2020 le commerce mondial évolue conformément au scénario moins pessimiste que ceux présentés par l’OMC en avril», ajoute-t-elle.
L’inflation a continué à accélérer dans la zone euro au mois de juillet, selon les données d’Eurostat, confirmant sa première estimation. Les prix à la consommation ont progressé le mois dernier de 0,4%, selon les normes harmonisées européennes (IPCH), après 0,3% en juin. En excluant les produits alimentaires frais et l'énergie (dont les prix sont plus volatils), l’inflation dans la zone euro a augmenté de 1,3%, après 1,1% en juin.
Les exportations japonaises ont décliné en juillet de plus de 10% pour un cinquième mois consécutif, alors que la pandémie a affecté les livraisons vers les Etats-Unis. Les exportations ont décliné de 19,2% en rythme annuel, selon les données gouvernementales. Les livraisons vers les Etats-Unis ont chuté de 19,5%, mais les exportations vers la Chine, principal partenaire commercial du Japon, ont progressé de 8,2%. Les commandes d'équipements industriels, considérées comme un indicateur avancé de l’investissement des entreprises à un horizon de 6 à 9 mois, ont aussi baissé de 7,6%.
La hausse des prix à la consommation a accéléré en juillet en Grande-Bretagne à son plus haut depuis mars. L’indice des prix a progressé de 1% après 0,6% en juin, selon les données de l’Office national des statistiques (ONS). Le fait que les magasins d’habillement n’aient pas fait d’offre pendant les soldes comme à l’accoutumée, alors qu’ils venaient juste de rouvrir leurs portes après les mesures de restriction mises en place pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, a fait grimper les prix. Mais les économistes s’attendent à une baisse au cours des prochains mois, et dès août notamment, en raison du programme Eat Out to Help Out. L’inflation core, qui exclut les prix les plus volatils (alimentation, énergie, alcool et tabac), a bondi à un plus-haut d’un an à 1,8% après 1,4% en juin. Le consensus attendait une légère baisse. La Banque d’Angleterre a indiqué début août qu’elle s’attendait à ce que l’inflation devienne négative à court terme (-0,3% en août).
La reprise de l’économie chinoise pourrait être pénalisée par une hausse des taux réels, préviennent les économistes de S&P Global. Une reprise déséquilibrée, la faible demande privée et un optimisme excessif des marchés ont fait monter les taux d’intérêt. La demande reprend mais uniquement grâce au soutien monétaire et budgétaire. A cela s’ajoute une inflation faible à 0,5% et des prix à la production en baisse. Dans ce contexte, le bond des actions et un afflux d’émissions obligataires ont fait monter les taux. Le rendement des emprunts d’Etat à 10 ans ont pris près de 50 points de base (pb) depuis avril, à 2,94%. De même, si les taux courts ont diminué (30 pb depuis janvier pour le LPR, loan prime rate ) ils ont augmenté de 70 pb en réel compte tenu d’une baisse de 100 pb de l’inflation. «Tant que les Chinois ne consommeront pas et que les entreprises privées n’augmenteront pas leurs investissements, il sera trop tôt pour dire que la reprise est auto-entretenue et peut se poursuivre avec moins de soutien, et avec des taux réels plus élevés», estime S&P.
L'économie allemande devrait enregistrer une reprise rapide et généralisée cet été, écrit la Bundesbank dans un rapport mensuel, notamment grâce à la consommation tandis que les investissements dans l’industrie et les biens d'équipement seront également essentiels. La Bundesbank prévient toutefois que la pandémie n’est pas maîtrisée, ce qui aura un impact négatif sur les exportations et la production industrielle allemandes. Un vaccin contre le Covid-19 pourrait être nécessaire pour un redressement complet. La Bundesbank anticipe jusqu’à présent une baisse de 7,1% du PIB cette année. La première économie européenne s’est contractée de 10,1% au deuxième trimestre.
Le Japon accuse le troisième trimestre consécutif de contraction avec une chute de 27,8% de son PIB en rythme annualisé, marquant la plus forte baisse depuis le début du suivi de la statistique en 1980, sous l’effet du déclin de la consommation et des exportations provoqué par la pandémie, d’après les statistiques préliminaires gouvernementales. D’un trimestre sur l’autre, le PIB a diminué de 7,8% au deuxième trimestre. La consommation a plongé de 8,2%, un record, et les exportations de 18,5%, le secteur automobile ayant été particulièrement affecté. La pandémie a frappé une économie déjà sous le choc d’une augmentation de la taxe sur les ventes l’an dernier et de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.
La Thaïlande a enregistré au deuxième trimestre la plus forte contraction de son économie depuis la crise financière asiatique de 1998 (-7,6% à l'époque). Très dépendante du tourisme et des exportations, son PIB a perdu 12,2% en glissement annuel et 9,7% par rapport au trimestre précédent, selon l’institut national de statistiques. Ce dernier table désormais sur une baisse de 7,3% à 7,8% du PIB en 2020 contre une baisse de 5%-6% prévue auparavant. Le gouvernement a mis en place un plan de relance de quelque 61 milliards de dollars.
L'économie dans la zone euro a subi un plongeon sans précédent au cours du deuxième trimestre en raison des mesures adoptées pour freiner la propagation du coronavirus. Le PIB s’est contracté de 12,1% par rapport au trimestre précédent et de 15% sur un an, selon la deuxième estimation publiée par Eurostat confirmant sa première publication. «Parmi les pays ayant publié leur PIB trimestriel, l’évolution va d’une contraction de 3% en Finlande à une chute de plus de 18% en Espagne, montrant ainsi la forte asymétrie du choc de la pandémie», relèvent les économistes d’Oxford. L’emploi a parallèlement reculé de 2,8% sur la période par rapport au premier trimestre, soit la plus forte baisse depuis le début du suivi de la statistique en 1995. Cela représente 5 millions d’emplois perdus.
La production industrielle aux Etats-Unis a augmenté de 3% en juillet, conformément au consensus Reuters, selon la Réserve fédérale. La tendance est au ralentissement après une croissance pour le mois de juin revue à 5,7% (5,4% en première estimation). La seule production manufacturière a également perdu de l'élan (+3,4% après +7,4% en juin) mais elle a dépassé les attentes grâce à une hausse de la production dans l’automobile. «La production manufacturière a continué de rebondir à mesure que les usines ont rouvert mais c’est en train de s’affaiblir et la production reste 8,2% sous son niveau de décembre», constatent les économistes d’ING, qui soulignent la détresse du secteur pétrolier avec un risque pour l’emploi sur l’ensemble de l’industrie.
Le rebond des ventes au détail aux Etats-Unis a perdu de l'élan en juillet et ne progresse que de 1,2% après une croissance de 8,4% en juin (chiffre revu en hausse), selon les données publiées par le département du Commerce. C’est presque deux fois moins qu’attendu. Les ventes de détail sont certes revenues à leur niveau de février mais cela risque de se révéler compliqué de les maintenir, selon ING. Le coronavirus continue de se propager aux Etats-Unis, forçant certains Etats à imposer de nouvelles restrictions. Les ventes au détail souffrent également de la baisse des indemnités de chômage à partir fin juillet. A contrario, le moral des ménages américains s’est légèrement amélioré en août, selon l’enquête mensuelle de l’Université du Michigan. Son indice de confiance est remonté à 72,8 après 72,5 en juillet.
«La reprise économique s’est poursuivie en Chine en juillet mais reste très inégale», relèvent les économistes de SG CIB. Du côté de la demande, les exportations ont progressé mais l’investissement des entreprises et la consommation restent en retard. Côté offre, la production industrielle a calé tandis que les services accélèrent grâce aux secteurs financier et immobilier. La hausse de production industrielle a été moins importante que prévue à 4,8% en rythme annuel (comme en juin). Les ventes au détail ont perdu 1,1%, moins que la hausse de 0,1% attendue, et après une perte de 1,8% en juin. C’est le septième mois consécutif de baisse, la demande restant faible malgré la levée des mesures de confinement. Les investissements en actifs immobilisés ont diminué de 1,6% au cours des sept premiers mois de l’année comparé à la même période l’année dernière. Ils avaient reculé de 3,1% au premier semestre.
Le plan de relance de l'économie française, qui sera présenté par le gouvernement le 25 mai, inclura trois milliards d’euros destinés à favoriser l’investissement des entreprises, a indiqué Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, sur BFMTV. Le soutien à l’investissement des entreprises doit aider au redémarrage de l’économie et à la création de nouveaux emplois, l’objectif étant que l’économie française retrouve son niveau d’avant la crise.