Loïc Le Dréau, directeur général des opérations de Paris, FM Global Augmentation des catastrophes naturelles, sinistres de plus en plus coûteux, apparition de nouveaux risques technologiques… Les entreprises font face à une multitude de menaces, toutes interdépendantes. Ce qu’elles recherchent pour protéger leur activité : un assureur solide capable de réparer les aléas auxquels elles font face. L’emploi de ce terme n’est pas anodin puisque les capacités du marché de l’assurance sont la clef d’une collaboration sereine et d’une couverture à la hauteur de leurs besoins. Pour cela, une stabilisation du marché s’impose. Une augmentation des prix de l’assurance opérée en 2019, après un plancher en 2017-2018, le permet. Pour maintenir le marché, il est absolument nécessaire d’y réinjecter du rationnel et de la discipline. Historiquement, le marché a fait face à trois retournements majeurs amenés par des événements marquants : les attentats du 11 septembre 2001, l’ouragan Katrina en 2005 et la crise financière de 2008 ont impliqué une augmentation des prix immédiate, et acceptée par les marchés mondiaux, à la différence de cette dernière – qui n’est pas déclenchée par un événement unique mais le fruit d’une croissante et progressive baisse des prix sur près de 15 ans. En parallèle, nous faisons face à un marché qui se complexifie : changement de la nature des risques avec un impact plus important et des sinistres plus nombreux et de plus en plus coûteux liés à la chaîne logistique en flux tendu, interdépendance des chaînes d’approvisionnement et optimisation des équipements. Tous ces éléments réunis réduisent drastiquement les marges de sécurité et augmentent l’impact des sinistres. Bien qu’il n’y ait pas de problème de capacité immédiat, la conjoncture ne peut pas persévérer car les conditions existantes ne sont pas viables et pourraient amener à un effondrement du marché. L’industrie a atteint un point où elle doit apporter des corrections si elle veut être saine et rentable pour tous les clients à long terme. Il est de notre responsabilité, en tant qu’assureurs, de travailler avec les entreprises sur la qualité du risque. Cela passe par des ajustements aux conditions d’assurance, après toutes ces années de soft market. Les assureurs doivent construire leur résilience en améliorant d’abord celle de leurs clients. C’est un cercle vertueux qui passe par la gestion des risques de manière proactive. Le contexte a changé, mais le travail de prévention et gestion des risques restent au fondement de notre activité.